Bruegel, le flamand, s’est nourri des paysages, des rochers, des ruines en leur écrin italien et cette nature va occuper l’espace de ses toiles.
Icare qui vient de plonger dans la mer devient anecdotique, le laboureur au premier plan épluche la terre comme un fruit. La mythologie est dépassée, le dialogue s’installe avec le vivant, la terre.
Les mages en route vers l’adoration représentaient les trois âges, ils apparaissent comme venus de trois continents et l’enfant présenté au monde, se retourne effrayé vers sa mère, bien qu’ils viennent de déposer de l’or à ses pieds. Pressent-il le Golgotha ?
Dans la cour, où jouent les enfants les petites filles font déjà tourner leurs jupes.
Les proverbes et les expressions constituent une encyclopédie foisonnante du quotidien.
La lutte entre Carnaval et Carême expose des corps estropiés, l’écho des querelles religieuses retentit.
Dans le suicide de Saul, l’image saturée se libère.
Les archanges révoltés qui suivent Lucifer (celui qui porte la lumière) vont vers un monde effrayant.
Dans la représentation de Babel, chaque goutte de peinture exprime la vie
et le christ pliant sius la croix, noyé dans la complexité de l’image, porte un message subtil :
Dieu peut se rencontrer parmi les hommes, comme dans le tableau du dénombrement où la divinité se cache; la vierge est sur un âne.
Les activités agricoles situent la place de l’homme dans la nature et l’anonymat des acteurs nous permet d’entrer dans l’histoire. L’hiver marque une pause dans les activités, loin des pestilences de l’été que les feux de la Saint Jean ne dissiperont pas.
Bosch est également un érudit délicat, sa connaissance des racines des images s’est enrichie de la fréquentation de grands mystiques de l’époque. Son imagination foisonnante qui a fécondé nos iconographies surréalistes contemporaines a pris sa source dans le fantastique des enluminures moyenâgeuses, dans les tissus venus d’Asie qui transitaient par Venise, voire dans les monstruosités de Michel Ange. Malgré son originalité qui continue à nous étonner, il ne fut pas un hérétique; le très catholique Philippe II fut un de ses clients.
« Il prend les formes anciennes et les fait rouler vers le nouveau ». La formule est de Damien Capelazzi qui nous a régalés une fois encore aux Amis du musée car il n’est pas forcément aisé de rafraichir notre regard face à ces monuments de la peinture européenne.
L’escamoteur, c’est bien le diable et l’extraction de la pierre de folie nous épate encore.
Un loup se tient à côté du miroir qui entretient l’orgueil, il porte une coiffe. Les sept péchés capitaux sont capiteux, pas loin des délices qui éclateront dans le jardin qui leur est dédié.
L’univers sous une sphère cristalline figure sur le triptyque refermé.
Les battants une fois ouverts, Adam qui arbore un nombril occupe l’Eden et un vol d’oiseaux creuse le paysage, une chouette, celle qui voit dans l’obscurité, est au centre d’un œil, mais des créatures sombres venues du fin fond des âges perturbent le cloisonnement des panneaux où le plaisir et la douleur vont se mêler, les trois règnes se confondre parfois dans des êtres hybrides, des animaux végétalisés, des fraises énormes, des corps tourmentés jusqu’aux instruments de musique qui torturent, un corps sert de battant à une cloche, le maître des enfers défèque les âmes qu’il vient d’ingurgiter. Les performances du numérique nous permettent d’aller au plus près d’une vie après la mort tellement grouillante : mieux qu’en vrai ! Mais si je retourne au Prado, je regarderai mieux.
jeudi 10 février 2011
mercredi 9 février 2011
Touristes en chine 2007. # J 5. Encens, parcs et palais
Au petit déjeuner : œuf, mortadelle (au goût de corned beef), concombre, tomate.
Beau temps limpide pour prendre la route de Chengdé (prononcer Tchendeu) province du Hebei, nous traversons de beaux paysages de collines et de montagnes boisées, avec des champs de maïs et des vestiges de cultures en terrasse, des portions d’autoroutes sont payantes mais inaccessibles aujourd’hui, on peut les reprendre plus loin. Retour du brouillard quand on arrive en ville vers 10h30. Nous descendons au Mountain villa hôtel en face de l’entrée du palais d’été. Tentative d’arnaque au change mais Mitch rétablit la situation de main de maître, l’employé de l’hôtel se fait petit.
Wang Hui nous présente notre guide anglophone qui s’efforce de baragouiner un français en morse : madame Xu.Le temple Puningsi (paix universelle) ressemble au temple des lamas où nous brûlons des bâtons d’encens. Au-dessus plusieurs bâtiments rouges et blancs (lune, soleil). Des musiciens jouent sous les palmiers moyennant finance pour accompagner la prière des fidèles agenouillés et brandissant leurs bâtons d’encens. Ici aussi se vénère le plus grand bouddha en pied, plus grand que celui de Pékin mais taillé dans cinq arbres différents.
Les fidèles achètent des cadenas sans clef accrochés à un câble pour symboliser leur lien à Bouddha. L’allée marchande est agréable avec des commerçants en costume d’époque. Notre nouvelle guide est difficile à comprendre. Repas de raviolis aux multiples couleurs et légumes verts frits (pois gourmands)
Bishu Shanzhuang, le palais d’été est bondé et pour les tours organisés les guides sont équipés de puissants mégaphones. Palais de palissandre, des pendules là aussi, des cloisonnés, des tableaux à base de matériaux nobles (jade, ivoire). Nous refusons la voiture électrique pour découvrir le paysage dans l’enceinte d’une muraille de 10 km de long. Nous marchons au milieu des biches, sur des chemins déserts. Nous poursuivons avec notre ancienne guide notre promenade dans la bonne humeur. Près du lac des bâtiments typiques sont ravissants, petits ponts, nénuphars, le parc tranquille est fréquenté par les familles. 6h : les portes vont fermer. Hôtel, douche, un orage que nous n’avons pas vu venir nous surprend en ce jour radieux.Sortie vers 19h 30, le ciel s’est calmé, promenade dans la ville, photos. Les gens nous regardent avec bienveillance, peu d’occidentaux en dehors des deux croisés à l’hôtel.
Nous choisissons le restau qui nous semble le plus chicos mais les employés d’un autre nous escortent et tentent un anglais incompréhensible, fous rires contenus, nous mesurons toute la difficulté à nous comprendre. La plus hardie des serveuses choisit pour nous 3 plats, à la fin timide et rougissante une autre s’essaye à dire 3 mots : adorable. Nous ne pouvons nous servir seuls ni bière ni le thé. Retour à l’hôtel avec litchis, fruits confits et nougatine à déguster dans les chambres.
Beau temps limpide pour prendre la route de Chengdé (prononcer Tchendeu) province du Hebei, nous traversons de beaux paysages de collines et de montagnes boisées, avec des champs de maïs et des vestiges de cultures en terrasse, des portions d’autoroutes sont payantes mais inaccessibles aujourd’hui, on peut les reprendre plus loin. Retour du brouillard quand on arrive en ville vers 10h30. Nous descendons au Mountain villa hôtel en face de l’entrée du palais d’été. Tentative d’arnaque au change mais Mitch rétablit la situation de main de maître, l’employé de l’hôtel se fait petit.
Wang Hui nous présente notre guide anglophone qui s’efforce de baragouiner un français en morse : madame Xu.Le temple Puningsi (paix universelle) ressemble au temple des lamas où nous brûlons des bâtons d’encens. Au-dessus plusieurs bâtiments rouges et blancs (lune, soleil). Des musiciens jouent sous les palmiers moyennant finance pour accompagner la prière des fidèles agenouillés et brandissant leurs bâtons d’encens. Ici aussi se vénère le plus grand bouddha en pied, plus grand que celui de Pékin mais taillé dans cinq arbres différents.
Les fidèles achètent des cadenas sans clef accrochés à un câble pour symboliser leur lien à Bouddha. L’allée marchande est agréable avec des commerçants en costume d’époque. Notre nouvelle guide est difficile à comprendre. Repas de raviolis aux multiples couleurs et légumes verts frits (pois gourmands)
Bishu Shanzhuang, le palais d’été est bondé et pour les tours organisés les guides sont équipés de puissants mégaphones. Palais de palissandre, des pendules là aussi, des cloisonnés, des tableaux à base de matériaux nobles (jade, ivoire). Nous refusons la voiture électrique pour découvrir le paysage dans l’enceinte d’une muraille de 10 km de long. Nous marchons au milieu des biches, sur des chemins déserts. Nous poursuivons avec notre ancienne guide notre promenade dans la bonne humeur. Près du lac des bâtiments typiques sont ravissants, petits ponts, nénuphars, le parc tranquille est fréquenté par les familles. 6h : les portes vont fermer. Hôtel, douche, un orage que nous n’avons pas vu venir nous surprend en ce jour radieux.Sortie vers 19h 30, le ciel s’est calmé, promenade dans la ville, photos. Les gens nous regardent avec bienveillance, peu d’occidentaux en dehors des deux croisés à l’hôtel.
Nous choisissons le restau qui nous semble le plus chicos mais les employés d’un autre nous escortent et tentent un anglais incompréhensible, fous rires contenus, nous mesurons toute la difficulté à nous comprendre. La plus hardie des serveuses choisit pour nous 3 plats, à la fin timide et rougissante une autre s’essaye à dire 3 mots : adorable. Nous ne pouvons nous servir seuls ni bière ni le thé. Retour à l’hôtel avec litchis, fruits confits et nougatine à déguster dans les chambres.
mardi 8 février 2011
J’ai pas tué de Gaulle. Bruno Heitz.
…mais ça bien failli. Appâté par le mensuel « Memo », j’ai fait l’acquisition pour 17€ de la BD de Bruno Heitz dont les dessins à la ligne claire convenaient bien à la littérature enfantine, avec une bonne connaissance du milieu enseignant qui n’est pas si fréquente.
Nous sommes dans les années 50, en Lorraine, où un enfant peut se perdre pour de l’argent facile lorsqu’il rencontre un nostalgique de l’empire colonial français en voie d’être perdu. Les engrenages terribles de l’Histoire avec ce qu’il faut de comique et le tragique composent une histoire palpitante, où « Tout est vrai sans que rien ne soit exact » comme disait Simenon dont la citation ouvre un récit qu’il n’aurait pas renié.
Nous sommes dans les années 50, en Lorraine, où un enfant peut se perdre pour de l’argent facile lorsqu’il rencontre un nostalgique de l’empire colonial français en voie d’être perdu. Les engrenages terribles de l’Histoire avec ce qu’il faut de comique et le tragique composent une histoire palpitante, où « Tout est vrai sans que rien ne soit exact » comme disait Simenon dont la citation ouvre un récit qu’il n’aurait pas renié.
lundi 7 février 2011
Abel. Diégo Luna
Sujet délicat puisqu’il est question de la folie d’un enfant. Celui-ci revient dans sa famille où mère et frère et sœur vont jouer le jeu du petit garçon qui se prend pour le père. Le jeune acteur au talent certain va servir de révélateur aux insuffisances criantes du vrai père quelque peu caricatural, également de retour dans la maison pittoresque. Nous sommes partagés entre le rire à l’occasion d’une comédie colorée et le malaise de voir la santé mentale des autres membres de la famille mise à mal par les souffrances d’Abel. Difficile de mêler la comédie et le drame. Je trouve qu’il y a bien des inconvénients quand les enfants sortent de leur rôles en général, j'ai été troublé par les aléas de la vie de cette famille mono parentale plus en mode « survie » que dans « le projet éducatif » comme on dit.
Abel va retourner au silence.
Abel va retourner au silence.
dimanche 6 février 2011
Leçon de jazz #3. Le blues et le boogie côté piano.
Emporté par sa verve, Antoine Hervé, le pianiste conférencier, ne s’est pas contenté de jouer en virtuose de son piano en variant à loisir les manières, mais il est allé jusqu’à l’imitation d’une voiture tunning version boum boum de la rythmique, en passant par la batterie et l’harmonica qui lui ont valu les applaudissements d’un auditorium comble. Le rappel joué « free style », venant pour remercier d’avoir si bien partagé sa passion, prolongeait notre plaisir. Il a évoqué Ravel, Stravinski, montré le passage du ternaire jazzy au rock binaire, expliqué la richesse et l’évolution des accords allant vers la complexité ainsi que l’usage de différents modes. La « blue note » garde pour moi tous ses mystères mais quand ma prof me dit que lorsqu’on va mal on a tendance à aller vers le bas, j’entrevois que certaines notes abaissées donnent sa couleur au blues. Le sujet se prêtait bien à la diversité des évocations, même si l’on aurait mangé toute le boite plutôt que goûté quelques pastilles.
« Les cigarettes que tu allumes l'une après l'autre,
Ne t'aideront pas à oublier, quand tu perds ton amoureux,
Tu es juste en train de brûler une torche que tu ne peux éteindre,
Mais tu es sur le bon chemin pour apprendre le blues. » chantait Ella Fitzgerald
Le blues est une bluette, la plainte une complainte, le griot raconte des histoires où se croisent les musiques de l’Afrique, des Caraïbes. Les histoires personnelles partagées sont un acte social et dire que la musique de jazz, destinée au départ à faire danser, passa en mode salle de concert suite à une taxation des danseurs. Bien des pianistes ont appris à jouer en regardant des pianos pneumatiques ou mécaniques et l’inventivité née de la Nouvelle Orléans voyagea au rythme des trains vers Chicago. Le cheval scanda de ses pas le XIX° siècle, le staccato des bogies donna le « boogie-woogie » au XX°. Jagger et les londoniens surent dire la dette du rock envers le jazz. Même si « le guitariste de jazz est celui qui joue mille accords devant trois personnes alors que le guitariste de rock joue trois accords devant mille personnes. »
« Les cigarettes que tu allumes l'une après l'autre,
Ne t'aideront pas à oublier, quand tu perds ton amoureux,
Tu es juste en train de brûler une torche que tu ne peux éteindre,
Mais tu es sur le bon chemin pour apprendre le blues. » chantait Ella Fitzgerald
Le blues est une bluette, la plainte une complainte, le griot raconte des histoires où se croisent les musiques de l’Afrique, des Caraïbes. Les histoires personnelles partagées sont un acte social et dire que la musique de jazz, destinée au départ à faire danser, passa en mode salle de concert suite à une taxation des danseurs. Bien des pianistes ont appris à jouer en regardant des pianos pneumatiques ou mécaniques et l’inventivité née de la Nouvelle Orléans voyagea au rythme des trains vers Chicago. Le cheval scanda de ses pas le XIX° siècle, le staccato des bogies donna le « boogie-woogie » au XX°. Jagger et les londoniens surent dire la dette du rock envers le jazz. Même si « le guitariste de jazz est celui qui joue mille accords devant trois personnes alors que le guitariste de rock joue trois accords devant mille personnes. »
samedi 5 février 2011
Le blaireau et le roi. John Berger
J’avais envie de retrouver John Berger dont j’avais beaucoup aimé « Joue moi quelque chose », poignante chronique paysanne. Si l’anglais s’est posé depuis longtemps en Haute Savoie, c’est le monde au-delà des montagnes qu’il regarde avec finesse. Le peintre s’est fait écrivain et ses avis de critique font autorité. Cet ouvrage témoigne de la variété de ses connaissances, il dialogue avec Maryline Desbiolles, évoque Platonov et Darwich. Il milite pour la Palestine et a connu le sous-commandant Marcos. Tous ces échos enrichissent les 190 pages où des dialogues sur l’image, la résistance, les animaux voisinent avec des photographies, des citations de Rilke et de Spinoza, des poèmes, l’évocation de Van Gogh avec la mise bas d’une vache… J’ai préféré la courte nouvelle qui donne son titre au livre dans ce qui est une compilation comme on en voit beaucoup, certes sympathique mais un peu paresseuse. La sympathie dont il fait preuve quand il parle des paysans, le soin apporté aux mots pour leur faire exprimer tout leur jus valent cependant le voyage.
De Yves, son fils :
« Tout me traverse
Les berges coulent à mon rythme
Je les dessine
Et elles me font. »
De Yves, son fils :
« Tout me traverse
Les berges coulent à mon rythme
Je les dessine
Et elles me font. »
vendredi 4 février 2011
Etats généraux du renouveau. 2011.
Nous avons de la chance à Grenoble de pouvoir assister depuis des années à des débats politiques grâce à Libé, nonobstant le « mercato » qui fragilise une presse écrite bien fatiguée. Du temps où les jours avaient une couleur, il nous arrivait de préférer un journal à un autre comme des supporters peuvent soutenir une équipe. L’époque est révolue : les proprios interchangeables décident de leurs capitaines qui passent d’un groupe à l’autre.
Notre « Piaffant Potentat » (l’appellation est de Patrick Rambaud) a abandonné dans notre ville son masque humaniste, alors l’initiative des journaux Libération et Marianne recherchant chez nous « une république pour tous » était opportune.
« L’éducation au civisme, l’égalité homme-femme, l’accès à un travail émancipateur, le combat contre l’injustice, l’acceptation du pluralisme, le refus de la marchandisation de l’homme et de son environnement ont fourni la matière première des ateliers et des débats. Traçant ainsi les contours d’un nouveau discours de Grenoble, entre Mendès et Jaurès qui dénonce le règne du fric, l’éloge de l’avidité, la dictature de l’urgence. Un appel à la résistance morale ».
Si les discussions sont en général de qualité, l’intitulé était tellement ambitieux (« Etats généraux du Renouveau ») que la satisfaction légitime des organisateurs quant au succès public (20 000 personnes) peut se nuancer : les politiques n’ont pas été tous des émetteurs d’idées allant vers un renouveau incontestable. A travers mon prisme restreint, il me semble avoir plus croisé de militants associatifs que de responsables politiques locaux.Mais bien des thèmes abordés fourniront de la matière pour alimenter ce blog pour plusieurs vendredis, jour politique, en essayant d’éviter les traits des « armes de distraction massive »suivant le bon mot de Fabio Geda dans Libé de samedi dernier. Avec plus de jeunes que d’habitude dans les fauteuils confortables de la MC2, ces journées ont été roboratives, même si l’ampleur de la crise qui explose dans tous les domaines peut nous accabler. Dans les huit débats que j’ai suivi à l’exception d’Anne Le Strat élue à Paris qui a impulsé la remunicipalisation de l’eau, les professionnels de la politique se reniflent de trop loin et j’ai essayé de les éviter, même si un Joxe qui apporte avec lui des convictions très années 81, honore encore la corporation. Je n’étais point dans les foules qui ont écouté Ségolène et Mélenchon - j’ai les mêmes à la maison - et dans les semaines à venir la rencontre avec Michel Serres qui a rempli l’auditorium sera relatée par ma copine Dany qui a été ravie : « vivons nous en temps de crise ? »
..........
dessin du Canard
Notre « Piaffant Potentat » (l’appellation est de Patrick Rambaud) a abandonné dans notre ville son masque humaniste, alors l’initiative des journaux Libération et Marianne recherchant chez nous « une république pour tous » était opportune.
« L’éducation au civisme, l’égalité homme-femme, l’accès à un travail émancipateur, le combat contre l’injustice, l’acceptation du pluralisme, le refus de la marchandisation de l’homme et de son environnement ont fourni la matière première des ateliers et des débats. Traçant ainsi les contours d’un nouveau discours de Grenoble, entre Mendès et Jaurès qui dénonce le règne du fric, l’éloge de l’avidité, la dictature de l’urgence. Un appel à la résistance morale ».
Si les discussions sont en général de qualité, l’intitulé était tellement ambitieux (« Etats généraux du Renouveau ») que la satisfaction légitime des organisateurs quant au succès public (20 000 personnes) peut se nuancer : les politiques n’ont pas été tous des émetteurs d’idées allant vers un renouveau incontestable. A travers mon prisme restreint, il me semble avoir plus croisé de militants associatifs que de responsables politiques locaux.Mais bien des thèmes abordés fourniront de la matière pour alimenter ce blog pour plusieurs vendredis, jour politique, en essayant d’éviter les traits des « armes de distraction massive »suivant le bon mot de Fabio Geda dans Libé de samedi dernier. Avec plus de jeunes que d’habitude dans les fauteuils confortables de la MC2, ces journées ont été roboratives, même si l’ampleur de la crise qui explose dans tous les domaines peut nous accabler. Dans les huit débats que j’ai suivi à l’exception d’Anne Le Strat élue à Paris qui a impulsé la remunicipalisation de l’eau, les professionnels de la politique se reniflent de trop loin et j’ai essayé de les éviter, même si un Joxe qui apporte avec lui des convictions très années 81, honore encore la corporation. Je n’étais point dans les foules qui ont écouté Ségolène et Mélenchon - j’ai les mêmes à la maison - et dans les semaines à venir la rencontre avec Michel Serres qui a rempli l’auditorium sera relatée par ma copine Dany qui a été ravie : « vivons nous en temps de crise ? »
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dessin du Canard
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