Après l’interview complaisant du président de la république par Olivennes en juin, bien que j’aie signalé mon désabonnement au « Nouvel Observateur », j’ai continué à le recevoir pendant ces vacances.
J’ai ainsi pu mettre au feu de la critique ce que j’avais adoré. Depuis ma décision qui remettait en question des années de fidélité, au cœur des héritages familiaux et amicaux, je rends raison à tous ceux qui ne supportaient plus cette gôche tellement chic.
C’est avec tristesse que j’accomplis cette rupture qui va au-delà de l’agacement devant la profusion des pages mode. Cette vitrine branchouille de la « deuxième gauche », dont la dénomination même a connu une usure analogue à « autogestion », a tendance à radoter.
Et le contentement d’eux-mêmes de beaucoup de rédacteurs ne peut être d’un grand secours dans le désarroi où nous sommes depuis la première gauche jusqu’à tous ceux qui sont au trente sixième dessous.
Ce ne sont pas les fantômes de Billancourt qui vont être désespérés par Jean Daniel en son fauteuil à l’Elysée quand un reportage sur la classe ouvrière ou la banlieue dans l’ancien journal de F.O.Giesberg semble aussi exotique que les plages du Sri Lanka.
Les tartines concernant Dati réduisent l’espace que mériteraient quelques plumes encore vertes telles celles de Julliard ou Reynaert ; Askolovitch porte-coton de Besson n’était pas là par hasard. Cette « droite Carla » accable les préaux, les bureaux, les tréteaux, les labos, voire le bobo qui m’habite souvent. Je regretterai Garcin et les critiques cinéma moins prévisibles que Télérama.
« Politis » trop chapelle, « le Monde Diplo » trop pointu, « Marianne » aux titres tellement accrocheurs que les contenus paraissent fades, que reste-t-il comme hebdo lisible en plus du « Canard » qui informe mais ne remplit qu’une fonction critique?
samedi 5 septembre 2009
vendredi 4 septembre 2009
La passion Lippi
Si ce n’était la recommandation d’un ami qui m’a fait découvrir des écrivains qui me sont chers aujourd’hui, je ne serais pas allé au bout des 480 pages du livre de Sophie Chauveau dont j’ai trouvé le style apprêté, conventionnel. La vie de Lippi peintre de la renaissance, que je ne connaissais pas, méritait pourtant la légende, tant sa vie fut un roman. Mais ce retour historique souffre de la comparaison avec par exemple« la course à l’abime » de Fernandez au souffle épique qui retraçait la vie non moins aventureuse du Caravage. C’était flamboyant, nous pouvions partager, la personnalité forte du roi de l’obscurité, sa fièvre, son appétit alors qu’après une documentation sérieuse ce livre à succès de 2004, qui se poursuit avec la vie de Botticelli, accumule les péripéties sans intériorité.
L’ascension d’un enfant de la rue élève de Fra Angelico jusque dans les chapelles papales, sous la protection des Médicis, peignant les putains en madone avait de quoi appeler l’épopée : la marche était trop haute. Même si les dernières pages sont moins laborieuses.
L’ascension d’un enfant de la rue élève de Fra Angelico jusque dans les chapelles papales, sous la protection des Médicis, peignant les putains en madone avait de quoi appeler l’épopée : la marche était trop haute. Même si les dernières pages sont moins laborieuses.
jeudi 3 septembre 2009
Images et (re)présentations.
Deuxième étape au "Magasin" d’une exposition concernant les années 80.
Si je reprends des extraits du dépliant d’accompagnement qui devrait nous éclairer, je risque d’être quelque peu moqueur : j’ai trouvé mon maître en obscurité amphigourique.
« Les signes peints par l’artiste hésitent entre les référents artistiques et les signes du quotidien, comme la croix de Malevitch et l’enseigne de la pharmacie…hésitation qui établit une corrélation entre la géométrie et l’espace tel qu’il est organisé et réglementé dans notre société et qui marque la fin de la peinture pour la peinture »
Les références les plus élitistes se mélangent aux évidences les plus banales, ou comment faire fuir le spectateur ?
Cette exposition voit pourtant un certain retour à la peinture. La fresque très colorée des frères Ripoulin en est un exemple, tout en témoignant du sempiternel jeu avec les mots et les images des autres. Des installations autour de la danse mêlant musique, vidéo, cinéma, sculptures en papier créent un univers en sollicitant des œuvres anciennes. Du crayon Conté sur du coton peut créer du mystère et rendre les œuvres voisines kitch encore plus pétantes. Dans une salle « l’inévitable expérience de la transition » qui accueille l’école du magasin nous a menés vers la sortie, « leur choix formel représente une démarche processuelle dont la terminologie manifeste une culture commune ».
Si je reprends des extraits du dépliant d’accompagnement qui devrait nous éclairer, je risque d’être quelque peu moqueur : j’ai trouvé mon maître en obscurité amphigourique.
« Les signes peints par l’artiste hésitent entre les référents artistiques et les signes du quotidien, comme la croix de Malevitch et l’enseigne de la pharmacie…hésitation qui établit une corrélation entre la géométrie et l’espace tel qu’il est organisé et réglementé dans notre société et qui marque la fin de la peinture pour la peinture »
Les références les plus élitistes se mélangent aux évidences les plus banales, ou comment faire fuir le spectateur ?
Cette exposition voit pourtant un certain retour à la peinture. La fresque très colorée des frères Ripoulin en est un exemple, tout en témoignant du sempiternel jeu avec les mots et les images des autres. Des installations autour de la danse mêlant musique, vidéo, cinéma, sculptures en papier créent un univers en sollicitant des œuvres anciennes. Du crayon Conté sur du coton peut créer du mystère et rendre les œuvres voisines kitch encore plus pétantes. Dans une salle « l’inévitable expérience de la transition » qui accueille l’école du magasin nous a menés vers la sortie, « leur choix formel représente une démarche processuelle dont la terminologie manifeste une culture commune ».
mercredi 2 septembre 2009
« Faire classe ». Fin de cycle.
Je viens de clore en juin la publication sur ce blog de 36 épisodes de mon expérience de maître d’école de 1968 à 2005.
Des préaux solitaires de villages du nord Isère à la périphérie grenobloise.
De la dame de ménage qui me nommait « monsieur » quand j’avais encore mes dix-huit ans, jusqu’à mes élèves qui ne me reconnaissaient plus.
De l’ardoise et son éponge aux écrans de plus en plus démesurés.
De mon patron en pédagogie, au nom de héros de "la guerre du feu" : Ago, qui m’a accueilli fraternellement et épaulé tout au long de mes interminables années de formation,
jusqu’à la collègue qui préparait si bien mes grands dès le CP : Colette.
Nous nous tenions d’aplomb, pouvant nous regarder dans une classe.
De la même façon que j’ai cru en l’écriture comme moyen pour que mes élèves grandissent,
j’ai choisi les mots pour mettre de l’ordre dans ce travail qui a éclairé mes jours.
Je suis très fier de l’avis de Régis Debray qui a eu l’amabilité de répondre à l’envoi de cette somme sur papier :
« Merci, cher monsieur, pour ce « faire classe » qui mériterait de faire école, si l’humour et la nuance y étaient (encore) autorisés. L’autobiographie professionnelle : un genre insolite et nécessaire ».
Comme Thierry Roland après la victoire de l’équipe de France en 98 : « maintenant, je peux mourir tranquille »
En mêlant des remarques pratiques à quelques digressions, j’ai voulu sortir des images trop simplistes qui structurent les débats pédagogiques où de béats innovateurs pourfendent de sinistres regretteurs d’hier et vice versa.
Je ne sais pas voir dans les jargons pédagogiques actuels qui me semblent plus creux que facteur de dynamique, les espoirs d’émancipation que nous portions en nos années ferventes, même si nos nostalgies, nos attaches sentimentales nous éloignent de l’objectivité.
Comment garder un regard neutre pour juger de pratiques qui impliquaient tout notre être ?
D’ailleurs l’impartialité n’est pas loin de l’indifférence, alors que la passion anime !
Croire toujours aux possibilités extraordinaires de l’intelligence enfantine ne doit pas autoriser les petits à devenir tyranniques mais à aller vers les savoirs en dispensant ses éducateurs de toute démagogie distrayante.
Nous mettions alors « l’enfant au centre de nos préoccupations », et pourtant quand les circulaires ministérielles ont posé la formule comme principe nous sommes devenus rétifs.
Il en allait bien sûr d’un salutaire esprit de contradiction quand la société doit pouvoir compter sur des enseignants indociles pour vérifier sa vitalité démocratique mais aussi une prise de conscience d’un dévoiement évident concernant les mots.
Les mises au pas actuelles inquiètent les gardiens de la flamme contestataire et tous les chercheurs de progrès. Le relookage par les managers actuels consterne les chercheurs pragmatiques de ces années passionnées.
Mais mes arguments qui se fortifiaient à l’épreuve du terrain s’assèchent aujourd’hui que je me retrouve côté spectateur.
Je vais transporter mes encriers vers d’autres scènes.
Le mercredi, je mettrais en ligne notre voyage au Viet Nam par petites séquences. Je ne saurai cependant tenir ma langue dans les débats qui concernent l’école ; mes amis savent bien que je ne suis pas prêt à me défaire de mes réflexes, de mes marottes, qui me constituent en instit « for ever ».
Des préaux solitaires de villages du nord Isère à la périphérie grenobloise.
De la dame de ménage qui me nommait « monsieur » quand j’avais encore mes dix-huit ans, jusqu’à mes élèves qui ne me reconnaissaient plus.
De l’ardoise et son éponge aux écrans de plus en plus démesurés.
De mon patron en pédagogie, au nom de héros de "la guerre du feu" : Ago, qui m’a accueilli fraternellement et épaulé tout au long de mes interminables années de formation,
jusqu’à la collègue qui préparait si bien mes grands dès le CP : Colette.
Nous nous tenions d’aplomb, pouvant nous regarder dans une classe.
De la même façon que j’ai cru en l’écriture comme moyen pour que mes élèves grandissent,
j’ai choisi les mots pour mettre de l’ordre dans ce travail qui a éclairé mes jours.
Je suis très fier de l’avis de Régis Debray qui a eu l’amabilité de répondre à l’envoi de cette somme sur papier :
« Merci, cher monsieur, pour ce « faire classe » qui mériterait de faire école, si l’humour et la nuance y étaient (encore) autorisés. L’autobiographie professionnelle : un genre insolite et nécessaire ».
Comme Thierry Roland après la victoire de l’équipe de France en 98 : « maintenant, je peux mourir tranquille »
En mêlant des remarques pratiques à quelques digressions, j’ai voulu sortir des images trop simplistes qui structurent les débats pédagogiques où de béats innovateurs pourfendent de sinistres regretteurs d’hier et vice versa.
Je ne sais pas voir dans les jargons pédagogiques actuels qui me semblent plus creux que facteur de dynamique, les espoirs d’émancipation que nous portions en nos années ferventes, même si nos nostalgies, nos attaches sentimentales nous éloignent de l’objectivité.
Comment garder un regard neutre pour juger de pratiques qui impliquaient tout notre être ?
D’ailleurs l’impartialité n’est pas loin de l’indifférence, alors que la passion anime !
Croire toujours aux possibilités extraordinaires de l’intelligence enfantine ne doit pas autoriser les petits à devenir tyranniques mais à aller vers les savoirs en dispensant ses éducateurs de toute démagogie distrayante.
Nous mettions alors « l’enfant au centre de nos préoccupations », et pourtant quand les circulaires ministérielles ont posé la formule comme principe nous sommes devenus rétifs.
Il en allait bien sûr d’un salutaire esprit de contradiction quand la société doit pouvoir compter sur des enseignants indociles pour vérifier sa vitalité démocratique mais aussi une prise de conscience d’un dévoiement évident concernant les mots.
Les mises au pas actuelles inquiètent les gardiens de la flamme contestataire et tous les chercheurs de progrès. Le relookage par les managers actuels consterne les chercheurs pragmatiques de ces années passionnées.
Mais mes arguments qui se fortifiaient à l’épreuve du terrain s’assèchent aujourd’hui que je me retrouve côté spectateur.
Je vais transporter mes encriers vers d’autres scènes.
Le mercredi, je mettrais en ligne notre voyage au Viet Nam par petites séquences. Je ne saurai cependant tenir ma langue dans les débats qui concernent l’école ; mes amis savent bien que je ne suis pas prêt à me défaire de mes réflexes, de mes marottes, qui me constituent en instit « for ever ».
dimanche 5 juillet 2009
Pina Bausch
Nous courons tellement les spectacles, les expositions, les exposés, les films, et puis parfois une rencontre rare où l’essentiel saute aux yeux. Pina Bausch m’a fait sortir de mes préventions concernant la danse où je ne savais voir que chichis et tutus. Avec ses danseuses pieds nus, j’ai approché ce qui peut se dire du plus profond de nos vies. La maladresse qui m’était tellement familière rencontrait la grâce, la douleur, une beauté fulgurante en rythmes obsédants, répétitifs, envoutants. L’engagement de sa troupe, la violence des solitudes exposées, des musiques sombres sublimées, m’ont donné accès à un univers où les mots peuvent s’effacer pour crier l’indicible douleur de survivre. Il n’y aura plus de prochaine promesse de rendez-vous.
samedi 4 juillet 2009
« Parasite social »
Un de mes commentateurs des plus fidèles, qui tient par ailleurs un blog de haute volée (voir ci- contre « autre monde »), a pu se sentir maltraité, par un de ses interlocuteurs, voyant les retraités en « parasites sociaux ».
Si je me propose de broder autour de cette expression encore inédite, c’est qu’elle ne me laisse pas indifférent. Je réserverais, quant à moi, cette boutade aux praticiens qui refusent des soins aux bénéficiaires de la CMU, par exemple, ou à quelque patron voyou.
La situation des retraites est explosive et l’avenir, comme dans d’autres rayons, bien compromis par nos courtes vues d’anciens des années « Boum » : nous nous sommes tant trompés.
Pour ma pomme, je ne suis pas allé tout à fait au bout de mes annuités, ayant pourtant débuté le métier d’instit à 18 ans, j’ai fini comme promis à 55, avec le sentiment du devoir accompli. Je suis regardé comme une anomalie, même si mes amis sont bienveillants, mais quand même… Je peux bien me vanter d’heures de bénévolat, il reste que je m’expose comme un privilégié. D’avoir encore des poils noirs dément la fatigue qui a pu peser dans ma dernière ligne droite. Mes incompétences pour m’adapter aux anglaises prescriptions en vigueur dans l’école d’aujourd’hui, sont jugées de peu d’importance. La qualité de ce qui peut être dispensé aux élèves, par des profs déphasés, est absente des discussions, dans une société qui se prosterne pourtant volontiers devant la jeunesse. Cette attitude révèle l’abandon de toute volonté, le renoncement à l’imagination, elle méprise en réalité les jeunes, en ne leur laissant pas de place.
J’ouvre le Nouvel Obs (pour la dernière fois ?) oui, celui de l'interview publicitaire de Sarko : page 1, un édito de Jean Daniel (89 ans), au dos article sur Jeanne Moreau (81 ans). Bravo les artistes, mais qui va-t-on mettre dans « Notre temps » ? Et que ça n’en finit pas avec le retour des papis rockeurs ; Bedos en avait fait un bon sketch, mais lui non plus ne lâche pas la rampe : touche pas à mon spot !
Hortefeux (51 ans) boute récemment : « allongement de la durée des cotisations, vous dis-je ». Les défauts en propositions devraient être taxés : il y a des trous à combler ! Ne destinez pas vos sous qu’aux vieux banquiers, laissez bosser les jeunes. Que l’âge de la retraite soit impératif pour les politiques, c’est un métier pénible ! Et il y aura la chance de voir arriver d’autres Badinter… pour Pasqua la relève est assurée.
Les retraités sont souvent des amortisseurs de la crise, mais peu importe à ceux qui font bouclier pour défendre les privilèges, qui ont attaqué les cheminots, attaquent les fonctionnaires. Avec les mots de la paix, ceux-ci avivent les fractures sociales, vont-ils jouer à la guerre des âges ?
Dans le même Obs, quelques grands mots justes, mais que peuvent-ils contre des Lefebvre ?
« Qu’est ce qu’être jeune aujourd’hui, quand les cinquantenaires ne veulent pas renoncer à leur jeunesse ? De quelles manières notre époque tue-elle un homme ? Avons nous troqué le monde de la connaissance contre celui de l’information ? » Wadji Mouawad
Si je me propose de broder autour de cette expression encore inédite, c’est qu’elle ne me laisse pas indifférent. Je réserverais, quant à moi, cette boutade aux praticiens qui refusent des soins aux bénéficiaires de la CMU, par exemple, ou à quelque patron voyou.
La situation des retraites est explosive et l’avenir, comme dans d’autres rayons, bien compromis par nos courtes vues d’anciens des années « Boum » : nous nous sommes tant trompés.
Pour ma pomme, je ne suis pas allé tout à fait au bout de mes annuités, ayant pourtant débuté le métier d’instit à 18 ans, j’ai fini comme promis à 55, avec le sentiment du devoir accompli. Je suis regardé comme une anomalie, même si mes amis sont bienveillants, mais quand même… Je peux bien me vanter d’heures de bénévolat, il reste que je m’expose comme un privilégié. D’avoir encore des poils noirs dément la fatigue qui a pu peser dans ma dernière ligne droite. Mes incompétences pour m’adapter aux anglaises prescriptions en vigueur dans l’école d’aujourd’hui, sont jugées de peu d’importance. La qualité de ce qui peut être dispensé aux élèves, par des profs déphasés, est absente des discussions, dans une société qui se prosterne pourtant volontiers devant la jeunesse. Cette attitude révèle l’abandon de toute volonté, le renoncement à l’imagination, elle méprise en réalité les jeunes, en ne leur laissant pas de place.
J’ouvre le Nouvel Obs (pour la dernière fois ?) oui, celui de l'interview publicitaire de Sarko : page 1, un édito de Jean Daniel (89 ans), au dos article sur Jeanne Moreau (81 ans). Bravo les artistes, mais qui va-t-on mettre dans « Notre temps » ? Et que ça n’en finit pas avec le retour des papis rockeurs ; Bedos en avait fait un bon sketch, mais lui non plus ne lâche pas la rampe : touche pas à mon spot !
Hortefeux (51 ans) boute récemment : « allongement de la durée des cotisations, vous dis-je ». Les défauts en propositions devraient être taxés : il y a des trous à combler ! Ne destinez pas vos sous qu’aux vieux banquiers, laissez bosser les jeunes. Que l’âge de la retraite soit impératif pour les politiques, c’est un métier pénible ! Et il y aura la chance de voir arriver d’autres Badinter… pour Pasqua la relève est assurée.
Les retraités sont souvent des amortisseurs de la crise, mais peu importe à ceux qui font bouclier pour défendre les privilèges, qui ont attaqué les cheminots, attaquent les fonctionnaires. Avec les mots de la paix, ceux-ci avivent les fractures sociales, vont-ils jouer à la guerre des âges ?
Dans le même Obs, quelques grands mots justes, mais que peuvent-ils contre des Lefebvre ?
« Qu’est ce qu’être jeune aujourd’hui, quand les cinquantenaires ne veulent pas renoncer à leur jeunesse ? De quelles manières notre époque tue-elle un homme ? Avons nous troqué le monde de la connaissance contre celui de l’information ? » Wadji Mouawad
vendredi 3 juillet 2009
Les onze
Je n’ai pas encore lu le livre de Pierre Michon, mais j’en ai bien l’intention après la lecture par l’auteur lui-même de quelques extraits à la librairie du Square. Son projet d’écriture remonte à 92(1992) où après les fastes de 89, le bicentenaire ne suscita plus aucune fièvre éditoriale. L’auteur des « Vies minuscules » s’attaque à des vies en majesté, avec un tableau qu’il invente de François-Elie Corentin, représentant le comité de salut public de la terreur qui officia alors. Une maturation longue, aujourd’hui en librairie, et c’est la fête du style, du rythme, de la fiction plus vraie que la réalité, avec les vies des Limousins et de ceux qui auraient mérité passer à la postérité mais dont le sang leur monte à la tête, rejouant les passions antiques et leurs crimes passionnels. Billaud, Carnot, Prieur, Prieur, Couthon, Robespierre, Collot, Barère, Lindet, Saint-Just, Saint-André.
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