Un de mes commentateurs des plus fidèles, qui tient par ailleurs un blog de haute volée (voir ci- contre « autre monde »), a pu se sentir maltraité, par un de ses interlocuteurs, voyant les retraités en « parasites sociaux ».
Si je me propose de broder autour de cette expression encore inédite, c’est qu’elle ne me laisse pas indifférent. Je réserverais, quant à moi, cette boutade aux praticiens qui refusent des soins aux bénéficiaires de la CMU, par exemple, ou à quelque patron voyou.
La situation des retraites est explosive et l’avenir, comme dans d’autres rayons, bien compromis par nos courtes vues d’anciens des années « Boum » : nous nous sommes tant trompés.
Pour ma pomme, je ne suis pas allé tout à fait au bout de mes annuités, ayant pourtant débuté le métier d’instit à 18 ans, j’ai fini comme promis à 55, avec le sentiment du devoir accompli. Je suis regardé comme une anomalie, même si mes amis sont bienveillants, mais quand même… Je peux bien me vanter d’heures de bénévolat, il reste que je m’expose comme un privilégié. D’avoir encore des poils noirs dément la fatigue qui a pu peser dans ma dernière ligne droite. Mes incompétences pour m’adapter aux anglaises prescriptions en vigueur dans l’école d’aujourd’hui, sont jugées de peu d’importance. La qualité de ce qui peut être dispensé aux élèves, par des profs déphasés, est absente des discussions, dans une société qui se prosterne pourtant volontiers devant la jeunesse. Cette attitude révèle l’abandon de toute volonté, le renoncement à l’imagination, elle méprise en réalité les jeunes, en ne leur laissant pas de place.
J’ouvre le Nouvel Obs (pour la dernière fois ?) oui, celui de l'interview publicitaire de Sarko : page 1, un édito de Jean Daniel (89 ans), au dos article sur Jeanne Moreau (81 ans). Bravo les artistes, mais qui va-t-on mettre dans « Notre temps » ? Et que ça n’en finit pas avec le retour des papis rockeurs ; Bedos en avait fait un bon sketch, mais lui non plus ne lâche pas la rampe : touche pas à mon spot !
Hortefeux (51 ans) boute récemment : « allongement de la durée des cotisations, vous dis-je ». Les défauts en propositions devraient être taxés : il y a des trous à combler ! Ne destinez pas vos sous qu’aux vieux banquiers, laissez bosser les jeunes. Que l’âge de la retraite soit impératif pour les politiques, c’est un métier pénible ! Et il y aura la chance de voir arriver d’autres Badinter… pour Pasqua la relève est assurée.
Les retraités sont souvent des amortisseurs de la crise, mais peu importe à ceux qui font bouclier pour défendre les privilèges, qui ont attaqué les cheminots, attaquent les fonctionnaires. Avec les mots de la paix, ceux-ci avivent les fractures sociales, vont-ils jouer à la guerre des âges ?
Dans le même Obs, quelques grands mots justes, mais que peuvent-ils contre des Lefebvre ?
« Qu’est ce qu’être jeune aujourd’hui, quand les cinquantenaires ne veulent pas renoncer à leur jeunesse ? De quelles manières notre époque tue-elle un homme ? Avons nous troqué le monde de la connaissance contre celui de l’information ? » Wadji Mouawad
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