jeudi 25 juin 2009
Mon petit Estève
Une première délicieuse, en ouvrant le livre que vient de m’offrir ma copine peintre : apprécier avec des yeux d’enfants, un de ses maîtres Estève. Même si je n’ai plus l’alibi de les faire découvrir à des élèves, les albums pour enfants consacrés à l’art m’enchantent en général. Avec celui-ci je suis parti à la découverte d’un inconnu, et je me suis régalé. Maintenant j’ai bien envie de connaître pour de vrai, ce peintre à la palette vive qui a son musée à Bourges. Nous sommes avec lui quand « il plonge son pinceau dans la peinture toute fraîche », avec ses personnages « enlacés, bien serrés », et une chouette apprivoisée nommée Christine « toute petite, toute noire dans un intérieur jaune » et ses objets mystérieux, arrondis sur de stables avenantes où « le bol rouge allonge son bras d’ombre ».
mercredi 24 juin 2009
Soutien. Faire classe # 35
C’est le chapitre où la distance de quatre ans séparant la transcription de mon expérience de sa relecture risque le plus de périmer quelques réflexions.
Les lecteurs pourront bien apporter leurs contradictions après la mobilisation pour la défense des RASED et des formes de soutien nouvelles proposées par Darcos qui semblent bien reçues par les parents, quant aux élèves ?
« Prenez à présent M.C. psychologue, ayant un salaire de 15 000 francs par mois. Posez le devant un pauvre[…] Comme il est animé d’idéaux forts modernes, il ne va pas tomber dans le panneau de la charité qui n’est rien, a-t-il lu, qu’une mauvaise conscience renversée. Considérant, fort philosophiquement, que la charité ne servait qu’à laver les remords des nantis pour perpétuer le mal des malheureux, il y renonce, sublimement. Que va-t-il entreprendre qui soit fidèle à ses idéaux ? [ … ] Ce philanthrope va offrir à ce malheureux, devinez quoi, un tract. »
L. Salvayre
Au pays des écoliers, triomphait parmi les beaux mots comme « humanités » qui vient d’être mazouté par De Villiers, « élever » et un terme tombé sous l’opprobre :
classe de « perfectionnement ».
Oublié sous la vague intégrative, l’expression cachait la réalité de la relégation. Cette difficulté à séparer va entraîner sur plusieurs années une assimilation de tous les handicapés dans les classes. Mais des desseins restrictifs se cachaient derrière la générosité affichée. Les structures adaptées se réduisent. Des corporatismes s’imposent avant la prise en compte des défavorisés, en principe les premiers concernés. L’ensemble du corps enseignant n’a pas anticipé, d’une façon bien zélée, les limitations annoncées chez les personnels du spécialisé souvent jalousés pour un statut jugé plutôt avantageux. Effectivement leurs conditions de travail les dispensent parfois des tâches les plus prosaïques. Ils subissent la loi de la généralisation, dans toute son outrance, alors qu’ils supportent certains groupes ou individus difficiles, tâches insurmontables aux yeux de ces chers confrères.
Les psychologues, maîtres G, E, agents des R.AS.E.D. qui officient encore, s’éloignent du terrain, leurs circonscriptions s’étendent. La prévention tourne à l’incantation : les psys en cellule seront réquisitionnés quand il y aura du sang sur le trottoir, le temps d’un flash. Mais conseiller le recours à un professionnel demande toujours beaucoup de doigté tant leur domaine impressionne. Beaucoup de temps, d’énergie sont perdus faute d’accompagnement précoce.
L’aide ponctuelle, rapide, ou au long terme, patiente se raréfie.
Pour des élèves qui peinaient, nous avions trouvé une formule assez satisfaisante. Plutôt que de poursuivre des dispositifs qui prennent en charge individuellement ou en petits groupes quelques élèves pendant la classe, la maîtresse de soutien assurait après 16h 30, une heure d’ « aide aux devoirs ». Ce travail a porté ses fruits au-delà de la formule anodine de l’intitulé et a permis de clarifier les objectifs, diversifié les approches. Les volontaires désignés, après entretien avec les parents, bénéficiaient des compétences d’une professionnelle. Elle rassurait, épaulait ces enfants peu attirés par les études, leur apportait l’attention individuelle qui ragaillardit. La disponibilité de cette collègue, la confiance de l’administration, ont permis de réaliser une aide qui ne stigmatisait pas. Ce rendez-vous hebdomadaire souple n’a pas contraint ceux qui n’en voulaient pas, et d’autres s’étaient assurés d’une attention si convaincante qu’ils poursuivaient en toute autonomie leurs apprentissages : gagné !
Que de réunions, de plans mis en place avec tant de spécialistes du spécialisé ! La règle aujourd’hui pousse à la complication, à l’inflation des sigles (P.A.I. P.A.E. P.P.E. R.) et de la paperasse, quand parfois il n’en tiendrait qu’à un bon C.D.P.A.C( coup de pied au cul). Il est tentant de succomber à ces caricatures dans un milieu qui cultive l’art de la litote, de la compassion contre productive. La prudence dans certaines prises en charge touche à la non assistance à personne en danger. La société se révèle là dans tous ses faux semblants à travers ses failles, ses faibles : nous sommes passés du cancre sympathique au revêche promis à l’enfermement, dans son clan, ses drogues, ses médicaments, la tôle.
Je ne sais plus qui disait qu’une statue dédiée au mauvais élève devrait être dressée dans la cour du ministère, tant il a pu faire avancer la pédagogie. En matière d’hommage j’avais dressé à l’entrée de la classe une sorte d’autel aux ânes en bonnet et de tous poils avec toutes les versions du figurant de la crèche. L’utilité de l ’erreur était proclamée.
Dans l’identification des déficiences, les modes sévissent : ainsi combien de droitiers contrariés quand il était devenu distingué d’être gaucher ? La dyslexie est en vogue mais pas autant bien sûr que les intellectuellement précoces qui ont contribué à la bonne fortune d’évaluateurs doués. La dyspraxie connaîtrait une certaine faveur après l’ hyper- activité.
Pris en charge, le jeune se démobilise souvent sous l’abondance des bonnes volontés qui l’accompagnent voire le précèdent et veulent à sa place. Il n’a pas besoin de courage : la société pense pour lui. Bien sûr tout ne se résout pas à coup de volonté bonne et les blessés d’une société impitoyable sont en nombre excessif. Sans investissement personnel, point de progrès possible et le seul inventaire des raisons de caler pourvoit en alibis mais n’offre pas les moyens de s’en sortir. Lorsque 1/4 d’un établissement pas spécialement à la dérive relève de plans divers d’accompagnement, cette profusion nuit aux plus nécessiteux. Quand Cyrulnick montre dans ses récits des enfants en souffrance absolue se redressant plus forts, il nous donne des raisons de ne pas nous amollir sous les faisceaux de raisons qui justifient bien des relâchements, des lâchetés.
Le relevé de paradoxes ne peut durablement tenir lieu d’analyse. La dictée de Pivot culminait à son apogée à l’époque où l’exercice était jugé obsolète dans les classes. Jamais tant de classements, de jugements définitifs, de caricatures n’ont dénigré l’éducation nationale alors que dans l’institution les jugements sont tempérés jusqu’à l’anodin, les orientations retardées, les notes gonflées. Plus dures seront les chutes après de multiples chhuuts ! Hors de quelques niches artisanales où peut on trouver des fiertés de transmettre ? Le travail est-il honorable ?
Le petit fonctionnaire a déjà du mal à conduire sa petite cohorte pendant neuf mois, les doutes l’assaillent quand sa propre progéniture biberonnée à la culture s’oriente vers des rôles d’intermittents du divertissement dans le parc des loisirs qu’est devenue la France.
Un bandeau, attribut symbolique de l’amour, nous recouvre les yeux, il étouffe quand l’attention à l’autre va du bavardage anesthésiant au silence.
A-t-on remarqué que certains ne veulent même pas appuyer sur le bouton pour appeler le fameux ascenseur social ? Les médias valorisent plus volontiers la passivité, la désinvolture goguenarde que le sérieux et la bonne volonté. Et comment souhaiter participer à une société qui se présente comme bien peu aimable ?
L’école primaire accueille tous les enfants, les orientations explicites ne surviennent pas ici.
Des assignations par défaut s’imposeront aux familles qui se seront gardées des appréciations dures mais justes. Ceux qui n’auront pas eu la souffrance silencieuse bénéficieront de plus de compréhension que les tout gentils.
Trop timidement, nous avouons nos ambitions de former des individus cultivés, des citoyens concernés, des producteurs actifs, des consommateurs éclairés.
Dans cette tentative d’écrire depuis ma fenêtre je ne saurai aller au-delà des premières impressions. Je m’embrouille avec les intelligences. A partir de quel âge proposer une orientation ? Envoyer en mécanique les recalés ne sert pas l’avenir de la filière. Dans mon parcours personnel, j’ai cherché à fuir le travail manuel et maintenant je me trouve en porte à faux à en invoquer la noblesse. Je regrette de ne pas savoir doser un béton - intelligence pratique - alors je picore des mots dans les romans, me parfume, m’enfume. Maintenant que j’ai posé mes chaussons de hussard au coin du radiateur que faire pour celui qui rêve de médecine mais préfère dormir ? Quant à celui qui pense qu’aider les enfants à grandir, c’est cool alors qu’il n’a pas grandi lui-même, je ne sais que lui dire : « eh bien travaille ! »… «
mardi 23 juin 2009
Taï Chi chuan
Il en serait ainsi pendant les jours à venir, les mois et les années, tant que la vie s'y prêterait. Elle bougerait en silence, la petite dame de 89 ans, aux yeux bridés.
Regardez-la. Elle est petite comme une enfant de douze ans. Elle porte des chaussons de toile noire, un pantalon de coton froissé. Elle ne sait que deux ou trois mots de Français : bonjour, oui, ça va, et vous ? Quelques uns vont à sa rencontre dans ce coin de la grande salle où mardi après mardi nous nous retrouvons pour bouger en silence.
- Comment allez-vous aujourd'hui ?
- Ca va. Bonjour, répond-elle
Son visage est presque sévère. Comment savoir si nos salutations lui plaisent ou si nous l'importunons à venir la saluer au début de la séance. Son visage est bistre légèrement fripé, une énigme.
Le sol du gymnase est de caoutchouc bleu, les fenêtres haut perchées donnent à voir des arbres qui nous content les saisons, qui rapportent les humeurs des vents.
Vingt corps s'adonnent au mouvement en silence. Vingt corps vêtus de tissus flasques si l'on excepte quelques uniformes noirs à revers blancs.
La Chinoise de 89 ans, petite, dans l'angle ouest de la salle ne porte pas d'uniforme. Elle remue dans des étoffes gris rose et jamais son visage ne nous dit quoi que ce soit. Dans son coin, elle tourne comme une planète incompréhensible, inexplorable, un très vieux mystère appliqué à tourner en silence. Quand les équilibres se font audacieux, que sur un talon nous examinons la rose des vents, elle s'arrête, nous regarde impassible. Elle regarde les feuillages, frotte ses petites mains. Elle repart, meut ses membres courts sans effort. On voit rarement son visage. Elle aussi ne voit que nos dos. Le Taï chi ne sait rien de l'improvisation.
Les corps s'appliquent, tendent membres, visages, hanches, coudes et genoux. Tâtent le vide, pulsent le sang vers les orteils, le bout des doigts. Dans le silence, chacun perçoit le murmure de ses vertèbres, chevilles, rotules. Craquement d'une articulation malmenée, chuintement des talons se vissant au sol. Ronde perpétuelle. Yin, je me dérobe, m'aplatis, m'arrondis. Yang, j'attaque, tranche des mains, coups de pieds, coups de poings. Lutte avec l'air, avec la gravité, édification du squelette depuis la plante des pieds et sa précise cartographie, jusqu'au menton volontaire.
La Chinoise vibre telle une feuille de tremble. Comment imaginer un corps sous l’étoffe gris et rose?
Quelques uns vont encore la saluer à la fin de la séance après les mouvements taoïstes qui brassent l'univers.
- Au revoir, Madame.
- Au revoir, répond-elle, le visage indéchiffrable.
On ne la voit jamais quitter la salle, ni dans les vestiaires. Peut-être arrive-t-elle la première et s'en va-t-elle la dernière. Elle apparaît, elle disparaît, telle un esprit. Elle bougera ainsi tant que la vie lui prêtera l'incalculable nombre des électrons qui font la cohésion des corps.
Son visage impassible semble dire : Tournez en silence avec moi. Je ne suis qu'une âme, vous n'êtes que des âmes, du vent, du soleil et des herbes. Vous n'êtes que du soleil, du vent et des herbes. Bougez lentement, droits, entrez dans la ronde des astres, jusqu'à la fin des jours. Abandonnez-vous au vide parfait, dans le ventre du temps.
Philomène
Regardez-la. Elle est petite comme une enfant de douze ans. Elle porte des chaussons de toile noire, un pantalon de coton froissé. Elle ne sait que deux ou trois mots de Français : bonjour, oui, ça va, et vous ? Quelques uns vont à sa rencontre dans ce coin de la grande salle où mardi après mardi nous nous retrouvons pour bouger en silence.
- Comment allez-vous aujourd'hui ?
- Ca va. Bonjour, répond-elle
Son visage est presque sévère. Comment savoir si nos salutations lui plaisent ou si nous l'importunons à venir la saluer au début de la séance. Son visage est bistre légèrement fripé, une énigme.
Le sol du gymnase est de caoutchouc bleu, les fenêtres haut perchées donnent à voir des arbres qui nous content les saisons, qui rapportent les humeurs des vents.
Vingt corps s'adonnent au mouvement en silence. Vingt corps vêtus de tissus flasques si l'on excepte quelques uniformes noirs à revers blancs.
La Chinoise de 89 ans, petite, dans l'angle ouest de la salle ne porte pas d'uniforme. Elle remue dans des étoffes gris rose et jamais son visage ne nous dit quoi que ce soit. Dans son coin, elle tourne comme une planète incompréhensible, inexplorable, un très vieux mystère appliqué à tourner en silence. Quand les équilibres se font audacieux, que sur un talon nous examinons la rose des vents, elle s'arrête, nous regarde impassible. Elle regarde les feuillages, frotte ses petites mains. Elle repart, meut ses membres courts sans effort. On voit rarement son visage. Elle aussi ne voit que nos dos. Le Taï chi ne sait rien de l'improvisation.
Les corps s'appliquent, tendent membres, visages, hanches, coudes et genoux. Tâtent le vide, pulsent le sang vers les orteils, le bout des doigts. Dans le silence, chacun perçoit le murmure de ses vertèbres, chevilles, rotules. Craquement d'une articulation malmenée, chuintement des talons se vissant au sol. Ronde perpétuelle. Yin, je me dérobe, m'aplatis, m'arrondis. Yang, j'attaque, tranche des mains, coups de pieds, coups de poings. Lutte avec l'air, avec la gravité, édification du squelette depuis la plante des pieds et sa précise cartographie, jusqu'au menton volontaire.
La Chinoise vibre telle une feuille de tremble. Comment imaginer un corps sous l’étoffe gris et rose?
Quelques uns vont encore la saluer à la fin de la séance après les mouvements taoïstes qui brassent l'univers.
- Au revoir, Madame.
- Au revoir, répond-elle, le visage indéchiffrable.
On ne la voit jamais quitter la salle, ni dans les vestiaires. Peut-être arrive-t-elle la première et s'en va-t-elle la dernière. Elle apparaît, elle disparaît, telle un esprit. Elle bougera ainsi tant que la vie lui prêtera l'incalculable nombre des électrons qui font la cohésion des corps.
Son visage impassible semble dire : Tournez en silence avec moi. Je ne suis qu'une âme, vous n'êtes que des âmes, du vent, du soleil et des herbes. Vous n'êtes que du soleil, du vent et des herbes. Bougez lentement, droits, entrez dans la ronde des astres, jusqu'à la fin des jours. Abandonnez-vous au vide parfait, dans le ventre du temps.
Philomène
lundi 22 juin 2009
Amerrika
Y avait-il un autre espoir pour les Palestiniens que d’aller voir ailleurs ?
Une mère divorcée et son fils vont mesurer la distance entre le rêve et la réalité et les difficultés de l’intégration dans l’Illinois au moment où l’Amérique de Bush envahit l’Irak. Cette mère courage parfois maladroite ne va pas rester longtemps sous la dépendance du cousin qui est installé depuis des années aux Etats-Unis. Des acteurs sympathiques pour une comédie tendre. Un film pour des temps optimistes, Obama est devenu président.
Une mère divorcée et son fils vont mesurer la distance entre le rêve et la réalité et les difficultés de l’intégration dans l’Illinois au moment où l’Amérique de Bush envahit l’Irak. Cette mère courage parfois maladroite ne va pas rester longtemps sous la dépendance du cousin qui est installé depuis des années aux Etats-Unis. Des acteurs sympathiques pour une comédie tendre. Un film pour des temps optimistes, Obama est devenu président.
samedi 20 juin 2009
En attendant Godot.
La notoriété de cette pièce de 1953 n’est pas usée. Son dispositif élémentaire et souvent repris m’avait fait penser que je l’avais déjà vue, pourtant dernièrement à la MC2, j’avais l’impression de la découvrir dans cette mise en scène de Bernard Levy avec Gilles Arbona, l’acteur de théâtre que je connais le mieux. C’est notre voisin.
Beau décor dépouillé, langage simple, acteurs évidents, situations claires, pour nous entraîner dans la complexité face à la relativité de l’amitié, à l’absurdité de la vie, à nos compassions manipulables. Le temps, l’ennui, le désespoir.
« Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant, puis c’est la nuit à nouveau. En avant ! » Je n’ai pas ri, bien qu’il y ait des clowneries, et j’ai trouvé le texte poétique.
« Fous moi la paix avec tes paysages ! Parle moi du sous-sol »
Nous y sommes invités.
Beau décor dépouillé, langage simple, acteurs évidents, situations claires, pour nous entraîner dans la complexité face à la relativité de l’amitié, à l’absurdité de la vie, à nos compassions manipulables. Le temps, l’ennui, le désespoir.
« Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant, puis c’est la nuit à nouveau. En avant ! » Je n’ai pas ri, bien qu’il y ait des clowneries, et j’ai trouvé le texte poétique.
« Fous moi la paix avec tes paysages ! Parle moi du sous-sol »
Nous y sommes invités.
Ados addicts aux écrans.
Quelques mots retenus après la conférence donnée au collège Barnave par Régis Miramond, psychothérapeute au CHS de Saint Egrève.
Il y a 10 écrans en moyenne par foyer en France téléphones compris bien sûr ;
1 million d’usagers de jeux vidéo sur 28 millions atteindraient le trop plein,
les jeux en ligne étant les plus addictogènes, à en perdre le manger et le sommeil.
A l’heure où l’on introduit avec succès la Wii dans les maisons de retraite, c’est bien sûr l’excès qui est problématique, et peut sidérer ceux qui n’ont pas pris garde assez tôt aux signes avant-coureurs qui sont ceux de toute dépendance :
perte d’attention, isolement, baisse de motivation, urgence de l’immédiateté.
La parole des parents est la solution pour aller contre l’addiction, une réponse à un sentiment de l’inacceptable dont le seuil de tolérance a baissé considérablement.
Retrouver le sens du mot provocation (provocare : appeler), aider à faire la différence entre l’envie fugitive et impérieuse et le désir qui est une recherche à l’intérieur de soi, ne pas hésiter à s’opposer, oser dire ses doûtes mais poser la loi, ne pas fuir les problèmes.
Quand 15% des élèves de seconde doivent prendre des remèdes pour supporter leur scolarité, nous sommes devant un phénomène d’une société qui ne veut plus connaître de contrainte, où l’argent remplace la loi. L’enfant aime s’occuper de ses parents mais ceux-ci doivent assumer leur rôle de parents, au moment ou l’avenir doit se préciser, il faut que les histoires familiales soient dites. Dans la conduite automobile on doit anticiper, saisir tous les éléments d’un champ mouvant, les habitudes prises devant l’écran d’une vidéo qui rétrécit le champ de vision sont pénalisantes comme dans la vie qui ne se résume pas à des comportements mais requiert de la profondeur, la prise en compte d’éléments mouvants. Pour que les conduites de dépendance ne s’ancrent pas trop tôt, quelques précautions :
pas de télé avant trois ans, pas d’internet avant 6 ans, que l’ordinateur soit au centre de la maison et pas plus d’une heure devant l’écran.
Pour compléter lors d’un échange dans Libération concernant la crise des valeurs, ces mots de Catherine Dolto :« Les valeurs du commerce ont remplacé les valeurs d’humanité. Désormais, seul importe ce qui est mesurable par des machines. On a oublié que la pensée se construit à travers l’expérience. Einstein disait : « l’expérience apporte la connaissance, tout le reste n’est qu’information ». Le virtuel a éparpillé les gens et les a sortis de leur corporalité, de leur affectivité…L’humain s’il ne reçoit pas de sécurité affective, se construit dans la peur. »
Il y a 10 écrans en moyenne par foyer en France téléphones compris bien sûr ;
1 million d’usagers de jeux vidéo sur 28 millions atteindraient le trop plein,
les jeux en ligne étant les plus addictogènes, à en perdre le manger et le sommeil.
A l’heure où l’on introduit avec succès la Wii dans les maisons de retraite, c’est bien sûr l’excès qui est problématique, et peut sidérer ceux qui n’ont pas pris garde assez tôt aux signes avant-coureurs qui sont ceux de toute dépendance :
perte d’attention, isolement, baisse de motivation, urgence de l’immédiateté.
La parole des parents est la solution pour aller contre l’addiction, une réponse à un sentiment de l’inacceptable dont le seuil de tolérance a baissé considérablement.
Retrouver le sens du mot provocation (provocare : appeler), aider à faire la différence entre l’envie fugitive et impérieuse et le désir qui est une recherche à l’intérieur de soi, ne pas hésiter à s’opposer, oser dire ses doûtes mais poser la loi, ne pas fuir les problèmes.
Quand 15% des élèves de seconde doivent prendre des remèdes pour supporter leur scolarité, nous sommes devant un phénomène d’une société qui ne veut plus connaître de contrainte, où l’argent remplace la loi. L’enfant aime s’occuper de ses parents mais ceux-ci doivent assumer leur rôle de parents, au moment ou l’avenir doit se préciser, il faut que les histoires familiales soient dites. Dans la conduite automobile on doit anticiper, saisir tous les éléments d’un champ mouvant, les habitudes prises devant l’écran d’une vidéo qui rétrécit le champ de vision sont pénalisantes comme dans la vie qui ne se résume pas à des comportements mais requiert de la profondeur, la prise en compte d’éléments mouvants. Pour que les conduites de dépendance ne s’ancrent pas trop tôt, quelques précautions :
pas de télé avant trois ans, pas d’internet avant 6 ans, que l’ordinateur soit au centre de la maison et pas plus d’une heure devant l’écran.
Pour compléter lors d’un échange dans Libération concernant la crise des valeurs, ces mots de Catherine Dolto :« Les valeurs du commerce ont remplacé les valeurs d’humanité. Désormais, seul importe ce qui est mesurable par des machines. On a oublié que la pensée se construit à travers l’expérience. Einstein disait : « l’expérience apporte la connaissance, tout le reste n’est qu’information ». Le virtuel a éparpillé les gens et les a sortis de leur corporalité, de leur affectivité…L’humain s’il ne reçoit pas de sécurité affective, se construit dans la peur. »
vendredi 19 juin 2009
Livre de chroniques IV
J’ai connu Antonio Lobo Antunes par une de ses pièces de théâtre « Le cul de Judas » dont j'avais lu le livre qui l'avait inspirée par la suite, tellement son récit de la guerre en Angola est puissant. Ce recueil de chroniques variées de plus de 300 pages vibre de la même intensité et si les blessures de guerre reviennent encore, il sait bien faire palpiter son écriture à la description des lieux les plus humbles, des hommes et des femmes. Un rythme qui va chercher la précision, le mot juste, les formules réussies : « y a-t-il une vie avant la mort ? », « il devrait pleuvoir des larmes quand on a le cœur trop lourd », « c’est là où la femme a connu un amour heureux que se trouve son pays natal »… Je les déguste sur trois pages, le temps d’un voyage en sympathie ou je me dépêche vers d’autres surprises, d’autres enchantements d’écriture. Il faudrait tout citer, alors autant le lire. En général, la posture de l’écrivain se regardant écrire peut se révéler pompante, autant les recherches d’Antunes mêlant l’humour et la profondeur, jouant avec le temps nous le rendent familier, fraternel.
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