vendredi 19 juin 2009

Livre de chroniques IV

J’ai connu Antonio Lobo Antunes par une de ses pièces de théâtre « Le cul de Judas » dont j'avais lu le livre qui l'avait inspirée par la suite, tellement son récit de la guerre en Angola est puissant. Ce recueil de chroniques variées de plus de 300 pages vibre de la même intensité et si les blessures de guerre reviennent encore, il sait bien faire palpiter son écriture à la description des lieux les plus humbles, des hommes et des femmes. Un rythme qui va chercher la précision, le mot juste, les formules réussies : « y a-t-il une vie avant la mort ? », « il devrait pleuvoir des larmes quand on a le cœur trop lourd », « c’est là où la femme a connu un amour heureux que se trouve son pays natal »… Je les déguste sur trois pages, le temps d’un voyage en sympathie ou je me dépêche vers d’autres surprises, d’autres enchantements d’écriture. Il faudrait tout citer, alors autant le lire. En général, la posture de l’écrivain se regardant écrire peut se révéler pompante, autant les recherches d’Antunes mêlant l’humour et la profondeur, jouant avec le temps nous le rendent familier, fraternel.

1 commentaire:

  1. c'est souvent d'une construction un peu compliquée, l'écriture de Lobo Antunes et comment faire autrement pour décrire les mille et une facettes de la société bourgeoise du Portugal (la sienne)?"une vie ne suffirait pas à épuiser les questions que son œuvre fait naitre" dit Thierry Guichard dans le Matricule des anges. Je vous engage à lire LA SPENDEUR DU PORTUGAL ou LA MORT DE CARLOS GARDEL..

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