Plutôt qu’un biopic à propos du géant espagnol après lequel « commence la peinture moderne » (Malraux), il
s’agissait de la présentation devant les Amis du musée de Grenoble du film éminemment personnel de
Carlos Saura sorti en 1999 sous un premier titre « Goya à Bordeaux ».
Sa vision propre rejoint l’univers de l’octogénaire devenu sourd qui avait
documenté avec vigueur les atrocités napoléoniennes, se situant du côté des
« lumières » bien de chez nous.
« J'ai essayé de
donner ma propre vision de Goya, réfugié à Bordeaux dans ses dernières années
quand il vivait avec son amie et maîtresse, Leocadia Zorilla - qui était beaucoup
plus jeune que lui - et avec sa fille Rosarito âgée de 12 ans. J'essaie de
raconter ce qu'il était et ce qu'il pensait, ce qu'il faisait à 80 ans dans son
exil bordelais : ses passions, ses affections, ses haines, ses
hallucinations, ses rêves, ses monstres... »
Le réalisateur d’une cinquantaine de films a gagné quelques
« Césars » et des « Goyas », équivalent des
« Oscars », il avait déjà approché la vie et l’œuvre de l’auteur du
« Très de mayo »
La ressemblance de l’interprète aux 200 films, Francisco
Rabal avec Francisco Goya, est frappante et ajoute de la vraisemblance à un
film plein d’imagination.Une naissance clôt en spirale les 100 minutes commencées
sous le signe de la mort.Le peintre de cour sans complaisance,
a aimé la belle et
riche duchesse d’Albe et fait passer l’ordre terrestre au dessus du divin lors du «Miracle de Saint-Antoine de
Padoue ».Dans le déroulement
chronologique des souvenirs sont évoquées ses sombres estampes,
ses gravures crépusculaires, et ses maîtres :
« Vélasquez, Rembrandt... et la nature ». Pour évoquer la riche carrière
du natif de Saragosse où se mêlent l’intime avec la grande Histoire, des procédés
habiles sont mis en œuvre, comme
l’appareil du cabinet secret qui permet
la superposition de La Maja vêtue
et de La Maja nue.Le passé se heurte au présent tandis que la mémoire
tourmentée du vieillard réveille une imagination où les couleurs
s’assombrissent. Le cinéma réalise les rêves romantiques en voyant l’au-delà du
monde, la réalité intérieure donnant du sens à la réalité extérieure, sans que le
bon goût y mette les doigts.
Je n'ai jamais vu ce film. Dommage. Pour les atrocités napoléoniennes, je citerai en contrepartie un livre où il est question de Napoléon entrant dans l'Egypte, et où la population s'est étonnée qu'il n'y ait pas de pillage ou de viols. Comme quoi les généraux gardent plus ou moins le contrôle de leurs troupes, et selon les circonstances. Qui peut garder le contrôle... en permanence en temps de guerre ? Ne soyons pas assez inconséquents pour imaginer que dans les conditions où les passions sont incandescentes, les hommes (et les femmes ?) seront des blocs de glace imperturbables. Souvenons-nous que c'était la rêve d'Adolf Hitler de commander à des hommes... machines pour faire ses massacres. Non, les passionnés sadiques, ça lui faisait des hauts-le coeur, probablement comme la vue du sang.
RépondreSupprimerC'était qui, la naissance de la fin ? Merci.
J'ai mentionné une naissance à la fin du film alors que le début montrait des carcasses de taureaux.
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