Nous partons pour ROUEN distant d’une petite centaine de
km, le soleil nous accompagne prenant le pas sur le temps grisou d’hier.
Arrivés en ville, nous
réussissons à dégotter une place pour la voiture, dans un parking couvert du centre-ville (Parking de
l’hôtel de ville) déjà bien plein.Comme à notre habitude, nous
visons l’Office du tourisme en 1er lieu et retenons une visite
guidée pour demain de 15h à 17h.Puis
nous nous rendons chez Orange, où un employé compatissant nous indique un bon
réparateur de téléphonie, SAVE, qui
semble pouvoir régler mon problème d’ici ce soir.Le cœur léger, nous commandons
un café en terrasse, espace du palais afin d’élaborer notre plan de bataille,
et avant de nous lancer vers l’église
Saint-Maclou dans les ruelles anciennes qui ont su s’adapter à la vie
d’aujourd’hui tout en côtoyant un habitat plus moderne. La magnifique façade de
l’église répond aux canons du style gothique
du XV°. En pierres blanches et tendres, elle se divise en cinq arcades
suivant un arrondi, décorées de sculptures et d’ornements si érodés que les
aspérités s’estompent, disparaissent, rongées.Nous la contournons, pour
accéder à l’Aître Saint-Maclou.Un
aître désigne une cour rectangulaire d’un cimetière médiéval, le mot vient du latin
atrium, soit une cour intérieure
possédant une galerie chez les romains. Dans celui-ci furent entassées jusqu’à
six couches de cadavres pendant les grandes périodes de peste. Les corps y
pourrissaient jusqu’à l’état d’ossements
pour être ensuite transportés en étage dans l’ossuaire. Ce très
bel ensemble architectural de maisons à
pans de bois à deux niveaux encadrent une cour carrée. Les poutres longeant les
galeries du bas, sablières et potelets affichent
des sculptures de tibias, de fémurs
entrecroisés, de têtes de morts en relation avec la fonction du lieu. Et les
piliers en pierre soutenant l’étage portent des statues mutilées aux têtes
coupées. Sur les colonnes des galeries Ouest et Est, la danse macabre des laïcs
fait front à la danse macabre des ecclésiastiques.Au centre, des arbres
occupent aujourd’hui la cour ainsi que la terrasse du restaurant le
«Hamlet ».L’aître fut construit au XVI°
siècle et constitue l’un des rares charniers de ce type en Europe parvenu
jusqu’à nous. Au fil du temps, il fut reconverti en école de garçons, puis de
filles en des époques où l’école de Jules Ferry n’existait pas, et en musée des
beaux- arts en 1949. Il accueille de nos jours la galerie des Arts du feu et un
espace dédié aux expositions ou à des ateliers.Nous ne choisissons pas
« le Hamlet » pour notre pause repas, et devrons renoncer à un restau
alléchant « Un grain de » rue Cauchoise servant une cuisine maison
traditionnelle mais pour cette bonne
raison, pris d’assaut. Après avoir investigué dans les ruelles commerçantes du quartier, typiques et bien entretenues avec leurs
façades pimpantes, nous nous replions sur une brasserie plus ordinaire mais
accessible à côté de l’église saint-
Maclou. Après le déjeuner, ne voulant
pas empiéter sur la visite guidée qui nous attend demain, nous optons pour la
découverte du cimetière monumental. Comme
il se situe au-dessus de Rouen, nous
prenons la voiture mais n’avons aucune peine à la garer. D’ailleurs certains
visiteurs entrent directement dans l’enceinte avec leur véhicule. Une fois le
portail passé, des panonceaux justifient le manque d’entretien pour des raisons
écologiques et prônent le retour à la nature, au développement de la flore et
de la faune, ce qui se traduit par l’abondance d’herbes folles
(« mauvaises herbes » n’est pas de mise) et accentue l’impression
d’abandon déjà souligné par l’écroulement de vieilles tombes. La comparaison
avec le cimetière du Père Lachaise parait abusive, car les sépultures n’offrent
pas autant de variétés et d’originalité.
Même les tombes de Flaubert et de Marcel Duchamp n’attirent et ne retiennent
pas particulièrement l’attention.
Outre ces deux célébrités reposant ici se
trouve aussi le musicien J.F. Boieldieu.
Cependant, notre promenade dans les allées a le mérite de nous offrir une jolie vue sur
la ville.Puisque nous disposons de la
voiture, nous nous dirigeons hors centre
vers le Panorama XXL, que le
GPS signale près l’université mais nous tournons en rond sans résultat. Une
jeune étudiante interrogée fort au fait de la question nous informe de sa
démolition depuis plusieurs années…