mardi 8 février 2022

L’enfant, la taupe, le renard et le cheval. Charlie Mackesy.

«- Qu'est-ce que tu veux être, toi, quand tu seras grand ?
- Gentil », dit l'enfant. »
Succès mondial, concert de louanges sur le web gagné par la bienveillance de ce livre « dédié à ma si gentille maman et à mon merveilleux chien Dill ». celui-ci a laissé la marque de ses pattes sur l’un des dessins. 
Les tracés en pleins et déliés se révèlent plus convaincants que les textes dans cette centaine de pages venues d’Angleterre. 
- Ton verre est à moitié vide ou à moitié plein ?  demanda la taupe.
- Je suis déjà content d'avoir un verre.  dit l'enfant. »
Les conversations sur l’amitié entre les amis en promenade sont d’une mièvrerie confondante de platitude qui donne envie de plonger dans quelque conte où le loup boulotterait la grand-mère, comme ça on saurait pourquoi le Chaperon est rouge !
Le format très bref ne permet aucune profondeur aux personnages réduits à la gourmandise pour la taupe, à la méfiance pour le renard, à la solidité pour le cheval, à rien pour l’enfant, si bien que les grands mots,  liberté, peur, courage, amitié… en sont gâchés, vidés de leur sens. 
« Il est de ces livres dont on tombe amoureux instantanément, qui semblent avoir été écrits rien que pour nous, avec lesquels le lien tissé est si fort que chaque page tournée est un déchirement. »
Le concert d’avis dithyrambiques avec Saint Exupéry en référence m’a conduit de l’indifférence à l’accablement et a réveillé chez moi quelque aversion envers Paulo Coelho dont les maximes douceâtres revenues du diable vauvert me mirent jadis les nerfs en pelote.
Houellebecq ou Mortelle Adèle peuvent servir de contre-poison.

1 commentaire:

  1. Je comprends tes sentiments, mais me pose beaucoup de questions.
    Cette semaine j'ai dit à mon mari que dans l'ensemble, je n'ai plus aucune envie d'acheter des gâteaux en pâtisserie. Depuis quelque temps, je trouve que les gâteaux de pâtisserie se ressemblent tous, et ils sont brillants et lisses, comme les présentatrices télé que j'ai découvertes avec effarement lors des jeux de gladiateur (modernes...) autour du Covid.
    Les femmes, maquillées à outrance jusqu'à la vulgarité étaient brillantes, lisses et... sonnaient faux (et pathétiques).
    Comme les gâteaux non pas sonnent faux, mais ont l'air... faux (mais "faux" pas comme dans "fake news", c'est un autre "faux", là.)
    Brillants, lisses deviennent synonymes de "vulgaires" pour moi, et c'est là où les choses deviennent compliquées, parce qu'"ON" les fait comme ça...par manque d'imagination ? par mépris, pour séduire le vulgaire peuple, à mon avis. En s'imaginant que, de toute façon, le peuple ne mérite pas mieux.
    Tiens, il me vient une idée. Quand j'étais enfant, il y avait toute une série de livres par Joan Anglund, écrivain et illustratrice anglaise, qui t'aurait donné des boutons, j'imagine. C'était... très gentil.
    Ce qui est très gentil, est-il mièvre ? Je ne sais pas. Mais quelque chose me dit que tout cela suit le paradigme d'une comptine d'enfant qui a accompagné mon enfance : "les petites filles sont sucre, et épice, et toutes les choses gentilles, et les petits garçons sont grenouilles, escargots, et les queues en tire-bouchon des chiots." C'est une comptine... gentille, n'est-ce pas ?...
    Mais il faut faire très très attention ici, parce que nous ne voulons pas revenir aux VRAIS JEUX DE GLADIATEUR A ROME, nous qui tombons dans les pommes quand nous voyons du sang...

    RépondreSupprimer