mardi 27 novembre 2018

Sacha Guitry. François Dimberton Alexis Chabert.

Biographie en 120 pages de l’homme disparu depuis 50 ans dont quelques répliques bien troussées n’ont rien à envier aux punch line d’aujourd’hui. 15 000 personnes étaient venues lui rendre hommage au moment de son décès.
Il n’est plus guère joué dans les théâtres que je fréquente, quand par ailleurs subsistent quelques suspicions à propos de son attitude pendant la seconde guerre. On peut continuer à l’ignorer, ou bien cette histoire en bandes dessinées permettra de lever quelques ombres sans prétendre dévoiler tous les mystères de l’homme dont la vie est un roman.
« - Je t'aime. Et toi ?
- Mais moi aussi, je m'aime ! »
Les mariages sont fréquents, les bons mots abondent. Depuis l’époque du tzar Alexandre III, les célébrités avec Lucien Guitry, le père de Sacha et amant de Sarah Bernhardt se croisent, s’aiment, se jalousent, jusqu’à la période Cocteau, Arletty, Tristan Bernard.
Ayant pris pour femme une maîtresse de son père, ils resteront fâchés pendant des années puis se réconcilieront. L’émeraude laissée en héritage par l’acteur à l’auteur, finira sur l’épée de l’académicien Alain Decaux, ami de la famille.
« Les hommes seraient plus heureux si on leur parlait moins de bonheur. »
Bien des gens du spectacle se vantent d’avoir été des cancres, mais là il semble le meilleur: renvoyé douze fois de pensionnat, il a redoublé huit fois sa 6ème.    
C’est alors qu’il écrit une première pièce de théâtre prometteuse. Son succès sera également éclatant  au cinéma avec sa fameuse voix off.
Les traits et les couleurs, le découpage limpide de la BD sont en accord avec l’élégance des propos qui permettent de tourner les tragédies en comédies, sans que l’amère réalité se dérobe.

1 commentaire:

  1. Ah bon, c'est pour ça qu'on ne joue pas Guitry maintenant ?
    C'est ça, les raisons pusillanimes d'une époque molle remplie de nantis inconséquents qui pratiquent le péché le plus sordide, la bien pensance, en s'imaginant qu'ils sont vertueux, et intouchables ?
    Oui, les pièces de Guitry sont spirituelles, et on exulte dedans, avec les jeux de mots, les qui pro quo, c'est un théâtre jubilatoire.
    Ça doit être pour ça qu'on n'OSE PAS le monter maintenant...
    Et puis, tu sais qu'on est devenu tellement "vertueux" qu'on est scandalisé par autant d'impertinence, et de jubilation dans des situations d'adultère.
    Quelle triste modernité... avec des gens qui se pensent "libres, ouverts, et tolérants", par dessus le marché.
    Consternant.

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