Les 230 pages illustrées de façon originale
sont bien plus subtiles et riches grâce à l’apport d’une douzaine
d’interlocuteurs dont les propos ont été recueillis lors d’émissions sur France
Culture par mon intello préféré
« Comment
se fait et se refait une civilisation ? »
Pour sortir de la « difficulté d’être contemporain de son temps », les
échanges sont fructueux avec des spécialistes : Perico Légasse autour du vin avec quelques bons mots :
« l’évingélisation » entre autres, donne l’occasion de distinguer le Bourgogne,
vin gaulois, du Bordeaux, vin marchand, celui de Londres.
Le mélange entre dissidence et conformisme nés
des divers protestantismes est discuté dans le chapitre concernant le temple.
En conclusion de l’entretien avec Francis
Marmande, un même hommage est rendu aux jazzmen
et aux GI de 1944.
Concernant le féminisme, le mouvement qui apprit tant de Beauvoir s’est enrichi
en retour d’un néo féminisme qui a contesté l’auteur d’« On ne naît pas femme, on le devient. »
La
langue est un sujet sérieux, mais l’histoire de la pizza, qui est passée de la baie de Naples au surgelé, est tout
aussi révélatrice de la mondialisation, comme le polar qui « a extrait
le crime de son vase vénitien pour le jeter dans le ruisseau » comme
dit Chandler.
Et depuis que Tintin, qu’une baby-sitter
francophone fit découvrir à Spielberg, est l’objet d’études en sciences
humaines, les caractéristiques de la
bande dessinée de part et d’autre de l’Atlantique peuvent se rapprocher
après avoir mis en évidence nos attitudes différentes à l’égard de l’enfance et
des femmes.
Les déplacements des capitales des arts entre Paris et New York témoignent
d’un « commerce équitable »
pour reprendre une expression employée à plusieurs reprises.
L’automobile,
d’essence libérale a construit les villes, et les « remake » au cinéma illustrent parfaitement le sujet où
les emprunts ne gomment pas les distinctions : le « glamour » de Grace Kelly n’est pas du même ordre que le
charme de Deneuve.
Sympa, Guy.
RépondreSupprimerCe que je retiendrai de ton billet, c'est "le glamour de Grace Kelly n'est pas du même ordre que le charme de Deneuve". Je vais le méditer. Encore que... je ne crois pas qu'on puisse réellement parler de "glamour" pour Grace Kelly, qui a été un peu.. une Lady Diana POUR LA FORME, mais a su.. épouser le rôle, la fonction auxquels "on" l'avait.. élevée, si je puis dire, contrairement à Diana.
Différence d'époque...
Pour Deneuve, je n'ai rien à dire ; je ne la connais pas assez bien pour bien en parler.