dimanche 16 septembre 2018

Générations(s) éperdue(s). Yves Simon.

Quel plaisir de retrouver la voix chaude qui nous a accompagnés jusqu’aux années 80, grâce à des chanteurs d’aujourd’hui dont je connais à peine les noms : Christine and the Queens, Juliette Armanet, Feu ! Chatterton !
Fasciné de Manhattan, de littérature américaine, de musiques caraïbes, de folk et de rock, le natif de Vittel cite aussi Rimbaud. Ses diabolos menthes ont moins de vigueur que l’absinthe de celui qui venait de Charleville, mais le plaisir des retrouvailles peut s’ajouter à la découverte d’interprétations nouvelles.
Amazoniaque :
«  Dans tes ch’veux, tes bras
qui m’enserrent, c’est bien
là que j’me perds »
Les gauloises bleues :
« Les petites femmes de Paris
Montaient sur nos balcons
Voir si les fleurs du mal
Poussaient encore
En cette saison »
Au pays des merveilles de Juliet :
« Sur les vieux écrans de 68
Vous étiez Chinoise mangeuse de frites
Ferdinand Godard
Vous avait alpaguée
De l’autre côté du miroir
D’un café »
Petite fille petite misère :
« T’as moins peur de mourir
Que d’mal vivre ta vie »
Oui, on croyait ça. Maintenant le septuagénaire, recoloré sur la pochette, triche un peu avec les chiffres et se montre un tantinet bavard lors d’un « live » à l’Olympia, capté il y a 10 ans. Cependant nous en avons pour notre argent, avec cet ajout de 19 chansons aux 19 de la contribution d’une génération qui me parait moins « éperdue » que «  perdue ».
Le mot est facile, mais si les synthétiseurs ont désormais pris le pas sur les sons d’une guitare pour brume du soir, bien des interprétations inédites m’ont parues moins incarnées que l’original.
Barcelone est ma préférée :
« A Barcelone l'hiver,
C'était hier.
La caravelle pour l'Amérique
Attendait sur la mer.

Où êtes-vous perdue, éperdue
Dans ces rues?
Rêvez-vous, rêvez-vous
A Barcelone l'hiver? »



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