mardi 18 mai 2021

La dérive des confinements. Jul.

Nous en sommes au neuvième album de la série « Silex and the city », une autre ère,
au temps du « cronomagnonavirus » avec « zéro geste barrière au cannibale Saint Martin » et Rahan qui part dans son volcan de campagne : 
« Sérieux, mais tu trouves pas ça abusé toutes ces espèces qui vont se confiner peinardes à la mer ? »
Les parano hygiénistes se gardent de devenir « lithocondriaques » en reconnaissant  qu’il « y a des « espèces qui se lavent jamais et qui sont jamais malades ». Si l’escargot ne risque rien puisqu’il ne serre la main de personne, de lui faire remarquer qu’il laisse de la bave partout, ne fait pas du pilier du PMU (Pari Mammifère Unifié) devant son Mabilis 51, un « gastérophobe primaire »
Les dessins sont toujours peu appliqués et le scénario sans importance, les occasions de jouer avec les mots sont saisies à brassées et les situations révélatrices des absurdités de nos mœurs. « Mammouth » a disparu en tant que super marché, et c’est au« super Hutte» que  Blog Dot Com fait la queue, qu’un lézard coupe bien sûr, il essaie « le plan baie » car le rayon chasse a été dévalisé et qu’il va faire sa réserve de pattes. Sa fille suit une ursidé influenceuse s’apprêtant à hiberner qui recommande « un grand bol de miel de chez Gisèle de Hann © avant de dévorer quelques hominidés bourrés d’Oméga 3 ».
Et tout à l’avenant avec le croco Lacoste à promener, l’attestation pour sortir, chamans en manque de masques et retour des dinosaures, pénurie de feuilles chez l’arboricole qui a été dévalisé, et « chênes d’info en continu » qui apprennent que la « Place Sainte Pierre » était déserte et qu’une manifestation devant le « fémur des lamentations » a été dispersée… 
« C’est dur d’enseigner la sélection naturelle à distance » 
Un bon «  vaccin » comme il est dit au dos de l’album.

lundi 17 mai 2021

Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. J.P. Jeunet.

Le film aux 24 millions d’entrées ne s’est aucunement déprécié au bout de 20 ans : le charme est intact, les trouvailles toujours aussi délicieuses. Hors du temps.
Nous retrouvons un Montmartre éternel, Paris colorisé, accordéon, bistrots et épicerie, foire du Trône, pavillons de banlieue, nains de jardins, concierge, photomatons et collections diverses, solitudes, petitesses et gentillesses, poésie, esprit d’enfance et vision d’une humanité drôle et fantaisiste vivement croquée.
Un peintre passe son temps à reproduire un Renoir et invite à profiter de la vie. 
« La chance, c’est comme le Tour de France : on l’attend longtemps et ça passe vite. »
On s’amuse derrière un Dussolier en voix off à reconnaître les acteurs charmants qui révèlent la magie depuis des situations qui ne restent pas longtemps banales : le « fabuleux » du titre est parfaitement illustré.
Nous passons de scènes cocasses à l’émotion et partageons intimement des petits plaisirs qui ne sont pas toujours aussi avouables que celui de casser la croûte sucrée d’une crème brulée, tout en prenant du recul autour des écrans en abyme.
Le parcours d’une espiègle qui fait le bien autour d’elle réussit l’exploit de ne jamais être mièvre et nous fait du bien à nous aussi. 
« Si Amélie préfère vivre dans le rêve et rester une jeune fille introvertie, c'est son droit. Car rater sa vie est un droit inaliénable. »

dimanche 16 mai 2021

Oh ! Pardon tu dormais… Jane Birkin.

Fidèle à la fragile sylphide 
je n’ai pas perçu que sa voix avait vieilli, et avec ses paroles sur des musiques d’Etienne Daho et de Jean Louis Piérot, je pensais revenir en terrain connu parmi les rayonnages qui rétrécissent de la chanson française.
Les jeux sur la pudeur ou l’impudeur sont à la base de la poésie, et  peuvent s’illustrer par exemple dans un duo intitulé  « F.r.u.i.t. » ou l’anglaise ne veut pas dire « sexe », alors que le compagnon auquel elle lia son destin, fit sa notoriété entre autres avec quelque Mickey maousse,  
« gourdin dans sa housse ».
L’ambigüité sur la force des mots court tout au long de l’album.
On entend «  t’as fini de m’emmerder » en cours de conversation,  
« Oh pardon tu dormais… », fin pathétique d’un amour,
mais encore « Promis je t’emmerderai plus »,
en conclusion de « Ta sentinelle » 
et « Dors ! Tu m’emmerdes ! » dans « Je voulais une telle perfection pour toi » 
alors que contraste « l’herbe avait cette odeur de pipi »
dans Paris qui « s’ouvrait comme un coffre à bijoux ». 
Il peut bien y avoir « l’institut médico-légal » 
pour rimer avec « vide sidéral » 
dans la remarquable et déchirante chanson « Cigarettes » puisqu’il est question de la mort de sa fille :
« Ma fille s’est foutue en l’air, et par terre on l’a retrouvée ».
Et encore dans «  Ces murs épais »: 
« Comme je les hais ces murs épais ».
Le sort des amours penche vers des thèmes à peine moins noirs :
« Max », quitté, appelle la sincérité et de belles images : 
« Mon ombre atroce s’est décollée de moi et elle me fait peur » 
« A marée haute » connaît les basses eaux : 
« Si tu ne m’aimes plus, je n’m’aime plus non plus ».  
« Pas d’accord » : 
« Tu m’as touché aux ailes je suis blessée ». 
« Telle est ma maladie envers toi » : 
« Oui, comme l’herbe, ma folle jalousie pousse » 
Je croyais «  Catch me if you can » plus primesautier comme le titre le laissait entendre, mais : 
 « Will you protect me
From the fear of growing old?
Me protégeras-tu?
De la peur de vieillir » 
Pour qui les fantômes sont familiers « Ghosts » peut presque  rassurer avec 
« Grandpa, Grandma, Mother, Father, Daugter, Nephew, Cats, Husbands and Friends »
en ribambelles.
Pourtant même « Les jeux interdits » se jouent au cimetière : 
« Elles enterraient tout
Porcelaines échangées, mes assassines
Légères et clandestines », 
ses autres filles.

samedi 15 mai 2021

Petit pays. Gaël Faye.

«
Le jour se lève et j'ai envie de l'écrire. Je ne sais pas comment cette histoire finira. Mais je me souviens comment tout a commencé. »
 
J’avais attendu pour rencontrer cet auteur enseveli sous les compliments à propos d’un sujet horrible et plein d’ombres : la guerre civile au Rwanda, alors que la tenue, le style, l’habileté du montage passant de la paix à la guerre avec pudeur amplifient la force du témoignage.
Dans ce grand livre, le narrateur réussit pleinement le pari périlleux de prendre la voix d’un enfant et traite de la fin de l’innocence dans un récit bouleversant. 
« Mais le Rwanda du lait et du miel avait disparu. C’était désormais un charnier à ciel ouvert. » 
Je suis embarrassé d’images conventionnelles, mais ne sais résumer ces 215 pages, qu’en employant des mots trop grands: tout est traité avec délicatesse dans ce passage du Paradis à l’Enfer.
Les portraits sont parfaitement brossés : 
« Il adorait les chanteurs français romantiques qu’on entendait en boucle à la radio, ceux qui parlaient d’amour et de tristesse, et de tristesse en amour. Lorsqu’il les reprenait, ces chansons devenaient siennes. Il fermait les yeux, grimaçait, pleurait, et alors toute la famille se taisait, même la vieille Rosalie qui ne comprenait pas un mot de français. On l’écoutait sans bouger, ou alors seulement le bout des oreilles comme les hippopotames qui flottent dans les eaux du port. » 
Quelques réflexions sans affectation scintillent: 
« Je détourne le regard de ces images, elles disent le réel, pas la vérité. »
« On ne doit pas douter de la beauté des choses, même sous un ciel tortionnaire. Si tu n'es pas étonné par le chant du coq ou par la lumière au-dessus des crêtes, si tu ne crois pas en la bonté de ton âme, alors tu ne te bats plus, et c'est comme si tu étais déjà mort. »
Et dans cet univers saccagé, un épisode sur le réconfort apporté par les livres vient comme une mise en abyme, car ce panorama depuis le cœur d’un continent déroutant, fascinant, lointain, nous concerne et nous marque : 
« Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis. »

vendredi 14 mai 2021

Quand ça a commencé à partir en vrille ?

Sans remonter au serpent qui tenta Eve, cette formule peut se décliner en pire, sous des airs désinvoltes pour broder à propos du regret du temps d’avant, telle « Pénélopsolète ».
Nous avons perdu le goût de la conversation, notre sensibilité aux autres, symptômes d’une épidémie de déshumanisation, alors que les épidermes sont de plus en plus réactifs à toute contrariété. « Burn-out » comme langue universelle et pas de maison nouvelle à côté.
Depuis quand se sont inversées les valeurs qui faisaient de la laïcité la frontière entre droite et gauche ou que le slogan de SOS racisme:  
« La France c'est comme une mobylette pour avancer il faut du mélange »  
soit devenu obsolète à l’heure des réunions non mixtes ? 
Tant de facteurs sont à l’œuvre qu’il est tentant de prendre le petit bout de la lorgnette pour aller voir du côté des « étranges lucarnes ». Les émissions d’Evelyne Thomas, livrent au public des éléments de la vie privée de bienheureux sous les spots, mettent un nom à la marchandisation de nos vies et à l’indécence, mais n’épuisent pas la question. L’émission « C’est mon choix », partie, est revenue : une longévité remarquable, mais ne confondons pas signe tapageur et causes du brouillage des valeurs. Même si la présentatrice fut un instant promue pour servir de modèle au buste de Marianne, ce ne peut être que piètre facétie de lui attribuer quelque responsabilité dans la dégradation de nos mœurs.
Les formules brouillant nos repères ne datent pas d’un mois de mai joli.
Histoires bousculées: nos pères avaient été saoulés des récits de la première guerre, quand nous, nous n’avions su retenir de la seconde que ce qui arrangeait nos héroïsmes d’opérette quelque peu resucés.
Nous voilà « boomers » à notre tour dans la corbeille à papiers de l’histoire.
Le vieux laisse la place au neuf,oui! Mais il regimbe à se retrouver sur une affiche de campagne de vertes personnes qui prétendraient gouverner : 
« Les boomers, eux, ont prévu d’aller voter »
Nous voilà dans le même sac que les chasseurs, promis au tri sélectif : ça c’est de l’intersectionnalité, quand l’âge deviendrait une catégorie, comme la race ! Pitié ! Si j’ai voté Dumont quand il était temps, est-ce que je peux bénéficier d’un sursis avant de mériter un stage de redressement privé de sapin de Noël et de Tour de France, avec prosternation sur les tapis de la religion des opprimés ?
Insouciant citoyen vacciné, je plains ceux qui ne rencontrent dans leur vie qu’ondes nocives, société liberticide, gouvernants mal intentionnés, producteurs empoisonneurs, particules fines, soleil brûlant, entrepreneurs avides, thromboses à tous les coins de rue, ministère à la fois trop dirigiste ou tardant à donner des consignes, et culture introuvable …
Par contre c’est sur le registre comique que je vois les lycéens manquer les cours dès la reprise des cours pour refuser de passer le bac puisque les cours pour le préparer ont été perturbés. L’UNEF va pouvoir bénéficier d’un bon arrivage de victimes que tous les médias plaignent déjà. Quand l’expression «  des trous dans la raquette » devient lieu commun, le conformisme des apitoyés envers la jeunesse coule de source, le courage a déserté les salles où l’on ne rédige plus guère quand les tweets parlent aux tweets. Il est vrai que dans la vraie vie la couardise est  devenue indispensable, alors que sur les réseaux aux interlocuteurs masqués, la violence se déchaine.
En cherchant une citation pour ficeler cet article qui ne sait répondre à la question initiale, je ne pensais pas tomber sur Jacques Chirac, dont pas plus tard que la semaine dernière,http://blog-de-guy.blogspot.com/2021/05/mettre-les-petits-blablas-dans-les.html j’avais évoqué le nom dans une situation moins favorable. Je dorlote les contradictions. 
« C'est le déclin quand l'homme se dit “Que va-t-il se passer ?”,
au lieu de dire “Que vais-je faire ? » 
L’ancien président a arrangé bien du monde à paraître comme le prince au palais dormant et n’a pas vraiment contredit ce qu’il énonce ci-dessus. Je trouve ces mots pourtant justes depuis mon banc à regarder passer les divisions de la gauche fantôme, sous les clameurs d’une sono assurée par jaunes et bruns.

jeudi 13 mai 2021

L’étrange défaite. Marc Bloch.

Ce livre auquel font référence nombre d’auteurs est effectivement remarquable, bien que je me sente tout petit et bien peu habilité à émettre un avis, serait-il dithyrambique. 
Au moment où ceux qui regardent vers le passé multiplient les leçons à postériori, ces écrits de 1940 éclairent notre siècle.
Je m’attendais à un ouvrage théorique: il est limpide, vivant, les écrits de l’historien, subtils, nuancés, sont fortifiés par l’engagement du capitaine chargé du ravitaillement des troupes en carburant au moment de la débâcle. 
« Peut-être serait-ce un bienfait, pour un vieux peuple, de savoir plus facilement oublier : car le souvenir brouille parfois l'image du présent et l'homme, avant tout, a besoin de s'adapter au neuf. » 
Ayant payé de sa vie ses engagements, il a assuré ses responsabilités. Instruit par son expérience de la guerre précédente, il ne se contente pas de désigner les fautifs mais trace des perspectives de réformes en tous domaines, tout en apprenant de l’adversaire : 
« Ils croyaient à l’action et à l’imprévu.Nous avions donné notre foi à l’immobilité et au déjà fait. »
Il y a bien sûr, enchâssée dans ces 325 pages, sa célèbre citation qui dit bien son amour de la patrie, colonne vertébrale de son engagement, où les sentiments rencontrent l’exigence intellectuelle et morale. 
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la Fête de la Fédération. » 
Un avant propos de Georges Altman extrait d’une édition précédente est à la hauteur des promesses tenues dans les premières lignes de Marc Bloch :  
« Voyez comme il explique le désordre, la peur, l’ambition, le courage, avec quelle sereine hardiesse cet homme qui fait partie d’une aristocratie bourgeoise n’hésite pas à retrouver spontanément dans le petit peuple de France les constances de liberté, d’humanité, de dignité. » 
« Un jour viendra, tôt ou tard, j’en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s’épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s’ouvriront ; les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu ; et, peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s’ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l’an 1940. »

 

mercredi 12 mai 2021

Amiens # 1

Nous faisons le crochet pour découvrir la citadelle de Vauban à Arras,
malgré une température qui atteint les 35° à l’ombre lorsque nous montons dans la voiture.
Nous nous trouvons dans un vaste casernement bien ordonné en carré, encadrant une petite chapelle qui fut  désacralisée puis rendue au culte et dédiée aux soldats morts de 14-18.
Nous vaquons seuls sur l’esplanade, et il fait vraiment chaud…Aussi nous apprécions de reprendre la voiture en poussant la climatisation bienfaisante.
La route vers AMIENS traverse l’Artois, jalonnée encore de cimetières de toutes tailles près d’Arras. Dans la campagne, nous nous détournons pour observer un grand rassemblement d’engins agricoles tout neufs, ces d’énormes moissonneuses font fumer la terre dans la démonstration de leurs capacités.
Les clochers des églises dans les villages traversés portent fièrement le coq français de préférence à la vierge ou tout autre saint.
Nous laissons derrière nous le Pas de Calais pour pénétrer dans la Somme. Le thermomètre de la voiture affiche 41°. L’entrée dans la ville d’Amiens, n’est pas très engageante, les abords manquent de soin et de goût…
Nous visons l’Office du tourisme, il gite en plein centre près de la cathédrale, dans des quartiers beaucoup plus sympas.
Lorsque que nous sortons de la voiture, à côté de l’évêché, nous avons l’impression d’ouvrir la porte d’un four à chaleur tournante et pourtant  le soleil a disparu.
Nous nous approvisionnons en plans et documents et nous commençons à les consulter sur un banc face au joyau amiénois. Au moment de démarrer le circuit proposé, une tempête de vent chaud se lève sous un ciel menaçant, elle entraîne tout sur son passage et fait voler les tables les chaises et les menus des bars restaurants. La poussière tourbillonne  et nous cingle méchamment, comme lors d’une tempête de sable au désert, elle nous force à nous abriter à l’intérieur du bistrot le plus proche où nous en profitons pour nous réhydrater avec un Perrier et un jus de pomme.
Une fois le calme revenu, prudents,  nous préférons  gagner notre AirB&B rue du grand Vidame. Nous ne rencontrons pas notre hôte, mais nous nous conformons à toutes ses explications transmises par SMS, déjà pour récupérer les clés dans la boite aux lettres grâce à un code puis pour accéder aux draps enfermés dans un des nombreux coffres forts de l’appart, le tout étant de trouver le bon.
Mais ce studio meublé comme une garçonnière nous réserve une belle surprise : une vue unique  par les grandes fenêtres ne laissant aucun espace entre elles, sur la cathédrale, le Beffroi et la Tour Perret, d’autant plus unique que nous nous trouvons au 7ème étage et que les autres immeubles n’excèdent pas les 4 étages. Nous nous installons, faisons le lit, nous reposons avant de partir à pied au centre-ville, plan papier en main :
Nous n’habitons pas très loin de la Maison de la culture. Elle a perdu de sa splendeur et subit les outrages du temps et des pigeons. Elle apparait abandonnée sans programmation de spectacles récents (que nous imputons aux effets de la Covid) continuant de glisser dans sa dégradation amorcée.Tout près se trouve le Coliseum dont le nom évoque une ruine romaine mais désigne ici un centre sportif.Nous traversons la grande artère qui nous sépare du centre.
Nous nous approchons du Beffroi, beaucoup plus joli de notre appartement car de près, il se  montre trapu presque disgracieux sur une base carrée sans intérêt.
Puis nous nous dirigeons tranquillement vers la place du Don et les quais, dans une rue bordée d’universités, quand en chemin nous croisons un groupe féminin  bruyant et bon enfant qui enterre la vie de fille de l’une d’entre elle, grossièrement maquillée portant couche sur ses collants  et nez en forme de sexe masculin. Elles chantent, crient,  apostrophent gentiment les passants et entrent chez les quelques commerçants de la rue.
C’est en cette compagnie que nous atteignons le quai Belu pourvu de nombreux  petits restaurants au bord de l’eau.
Nous en choisissons un : marmite de poissons ou salade César, un verre de vin, rosé ou blanc, plus une petite douceur : crème brûlée ou fraises Melba.Nous sortons de table à 21 h, le vent a ramené une température normale mais qui nécessite un petit gilet, aussi nous reportons à demain la projection sons et lumières sur la cathédrale. Nous rentrons à la maison, toujours tout droit. Guy regarde le match de foot OL contre PSG tandis que je me douche  puis observe de loin les lumières sur Notre dame tout en écrivant le résumé de la journée.