« Gelato al
limon » date de 1979 : l’avocat pétillant d’Asti a traversé le
temps et les frontières. « Et
je t’offre l’intelligence des électriciens
Comme ça au moins un peu de lumière
Notre chambre aura, dans les tristes hôtels
Où la nuit chaude nous fera fondre »
Jazz rauque, avec la nostalgie qui mène à l’éternel.
Le rital chante en anglais et joue avec le français.
Mon livret est traduit en allemand, alors je me tourne
vers Google, le recours suprême des
insuffisants de la langue de Boris Johnson et de celle de Francesco Totti. « Sotto le
stelle del Jazz »
« Certains
comprenaient le jazz
l'argenterie disparaissait...
voleurs d'étoiles et de jazz
nous étions ainsi, nous étions ainsi »
Nous sommes parents, « Lo
Zio » « l’oncle » est à China Town,
où flotte le souvenir de
Duke Ellington et des parfums de jasmin ;
le cireur fait briller une
chaussure de clown.
«Shoe shiner »
« Come di »
« Parle-moi, donc
le souvenir se simplifie
dans la musique douce
et triste, il y a ici
Comme des
comédies »
« Via con
me », « pars avec moi », on part avec lui :
« C'est magnifique, c'est magnifique, c'est magnifique
Bonne chance, mon bébé, c'est magnifique,
c'est magnifique, c'est magnifique,
Je rêve de toi...
Chips, chips, du-du-du-du-du »
Les musiques sont porteuses : Rumba pour « La ricostruczione del Mocambo »
et « en
face » la danse et les volutes des musiques
« Alla prese con la verde milonga »
« Je déchire un sourire de trêve à un accord,
tandis
que vous condamnez mes doigts
io sono qui, sono venuto a suonare,
Je suis ici, je suis venu pour jouer, »
« La
topolino amaranto » vient après guerre,
la voiture enjouée, dans ses atours pourpres avance parmi les ruines :
« Blonde, ne regarde pas par la fenêtre,
Car c’est un paysage d’enfer :
L’orage finit à peine,
Six maisons sur dix
sont à terre. »
A « Parigi »
ville lumière, ville des amoureux,
les images de toujours brillent sous la
pluie :
« Hum laisser aller à cet hôtel si proche,
très
accueillant, où les gens vont mourir d’amore ».
Et « Les lucioles
tournent
Dans les cercles de la nuit »
chez quelque « Diavolo rosso ».
« Hemingway »
au cazou côtoie « Bartali » et c’est tout
neuf.
Il sublime les évidences
« Una giornata al mare »
« Une journée à
la plage
seul et avec mille lires
je suis venu voir
cette eau et les gens qu'il y a
le soleil qui brille plus fort
le vacarme du monde qu'est-ce que
je cherche pour les raisons et les raisons de cette vie
mais mon âge semble faire quelques heures
le rire des dames me tombe sur la tête »
Il est difficile de tout nommer de ce CD essentiel,
mais il peut renouveler
l’envie d’aller à Gènes ou ailleurs
pour retrouver la vérité de ces mots qui
savent approcher l’indicible :
« Genova
per noi »
« Avec ce visage un peu
comme
cette expression un peu comme
celle qu'on a avant d'aller à Gênes
que nous ne sommes jamais tout à fait sûrs
que cet endroit où nous allons
dont nous ne sommes jamais tout à fait sûrs
ne nous engloutit pas
et que nous ne reviendrons jamais. »