Notre chauffeur nous arrête pour qu’on puisse photographier, dans des allures hiératiques, nos premiers lamas. En peu de temps nous atteignons le site de Quilatoa géré par une communauté indienne.
Nous sommes à 3900 m, dehors un vent violent nous attend, nous superposons les couches, malgré le soleil.
La balade part d’un point de vue sur le cratère aux eaux tantôt argentées tantôt émeraude. Il faut 45 minutes pour descendre le chemin muletier recouvert d’une terre fine où parfois nous nous enfonçons, où parfois nous dérapons, quand affleure la pierre .
L’eau change continuellement de couleurs et
frisonne sous l’effet du vent, plus discret qu’au départ. En bas il y a des
installations en bordure d’eau : un hôtel très sommaire et des toilettes
plus que convenables (où il est demandé comme ailleurs de jeter le papier
hygiénique usagé dans une poubelle), un ponton battu par les remous de l’eau et
une location de canoë-kayak. Un peu plus en haut sur un promontoire, une
balançoire devait permettre de s’élancer dans les airs et au dessus des
eaux : sans doute très impressionnant mais aussi dangereux, ce qui
explique le cadenas qui en interdit l’usage.
Des mules s’abreuvent dans
le lac, sous l’œil de ses maîtres et des chiens. Elles attendent d’être louées par des
touristes trop essoufflés pour monter les 420 m de dénivelé. Ce que nous attaquons,
chacun à sa vitesse et avec des
objectifs différents. Notre bon docteur a très envie d’entamer au moins une
partie du chemin de crête qui prend 4h, et attaque la montée à toute pompe
suivi de peu par les deux plus vaillants puis E/E. Avec Guy nous les
laissons partir car nous n’avons pas l’intention de chevaucher les crêtes, nous
négocions tranquillement l’ascension, nous nous arrêtons et buvons un coup
quand le souffle se fait trop court, en croisant mules à vide et dévalant la
pente en courant, un père et son fils ramassant les détritus laissés par les
touristes, de jeunes montagnards ralentis par d’énormes sacs à dos. Les
bourrasques de vent nous accueillent une fois revenus en haut.
En attendant le
rendez-vous fixé à 12h 30 au minibus avec le reste du groupe, nous fouinons
dans la galerie artisanale.Nous y achetons deux peintures naïves et un masque. Nos compagnons nous rejoignent. Comme nous ne voulons pas perdre de temps à manger au restau et encore bien calés par le petit déj’, nous achetons de quoi nous sustenter à Zumbahua : pain fromage, chips et brioches que nous consommons à l’abri sur les bancs d’un bar fermé. Les chiens de races différentes pas quémandeurs s’installent devant nous et reçoivent des bouts de brioche à la volée.
Nous ne sommes pas loin de Tigua. Le village est réputé pour ses peintres exécutant des scènes naïves.
Quatre maisons dont
une coopérative exposent leurs œuvres. Les prix diffèrent en fonction du
support en peau, de la peinture utilisée et de la notoriété des créateurs.Nous faisons affaire. Il nous reste de la route à faire pour atteindre Banos. Les paysages et les lumières n’égalent pas ceux d’hier peut être à cause du temps mais les failles restent impressionnantes. Les forces sismiques ont modelé les plateaux d’une manière inédite.
Nous passons par Pujili : des statues de musiciens quichuas dans un parc méritent notre attention ainsi qu’une statue religieuse sous verre encadrée de fleurs fraîches (lys des incas) en pots.
Pas besoin de demander, le chauffeur résigné
s’arrête. A quelques pas de là, se déroule le marché que nous avions fini par
rayer du programme à cause d’un détour trop long il y a deux jours et pour des
problèmes de dates. La chance est avec nous !
C’est un beau marché de
fruits et légumes, de poissons, de viande, on y trouve même du chocolat. Edgar
nous fait découvrir de bananes rouges, nous offre du sucre de canne joliment emballé
dans des feuilles végétales.A cette heure les cuisiniers font plutôt la vaisselle et plient bagage, il ne reste plus rien pour nourrir le chaland ou le chaland n’est plus tenté par les odeurs des bons petits plats.
Nous prenons le chemin de Banos, retrouvons une fois encore la Panaméricaine en direction de Latacunga. Nous apercevons et reconnaissons le Cotopaxi avec ses neiges et sa coiffe de nuages.
La route est bonne même quand nous quittons la Panaméricaine.
Bientôt la pluie s’invite et ne nous quitte pas tandis que nous redescendons à 1800 m, la nuit s’installe plus vite. Arrivés à Banos, Edgar demande le chemin de l’hôtel à la réception d’un concurrent : pas de problème ! Une jeune femme monte carrément avec nous et nous guide jusqu’au Santa Clara hôtel, plutôt bon standing et agréable.
Bientôt la pluie s’invite et ne nous quitte pas tandis que nous redescendons à 1800 m, la nuit s’installe plus vite. Arrivés à Banos, Edgar demande le chemin de l’hôtel à la réception d’un concurrent : pas de problème ! Une jeune femme monte carrément avec nous et nous guide jusqu’au Santa Clara hôtel, plutôt bon standing et agréable.
Nous suivons l’avis et l’intuition du chauffeur
pour le dîner ce soir, au lieu du conseil de l’hôtel et nous en sommes
ravis : nous mangeons pour 7$ par personne (+les boissons) un plat de
grillades diverses et saucisses avec du riz et des pommes de terre qui aurait
suffi pour deux personnes. Nous rentrons sous une pluie dense à l’Hôtel
profiter de la salle de bain et se jeter au lit.