Si la disparition, de l’économiste pédagogue, son
assassinat, a mis plus de temps à devenir tangible pour moi, que de ne plus
voir de dessins nouveaux de Cabu ou de Wolinski, la lecture de ce livre m’a
fait mesurer le poids d’une perte de plus.
Non qu’il y ait tant
de fulgurance, de génie dans ces 140 pages inachevées, mais les propos tenus,
venus depuis ce côté de la rive gauche revêtent importance et originalité.
Depuis les mots de notre enfance « on est en république ! » ceux de notre
adolescence : « Et la
galanterie française ! », nous mesurons ces évidences perdues et
s’il cite abondamment Christophe Guilluy observateur de la
France périphérique, c’est qu’il va lui aussi à l’encontre de
la doxa conforme à gauche. http://blog-de-guy.blogspot.fr/2015/06/la-france-peripherique-christophe.html
« Et la question
sociale ? Elle est cachée sous le paillasson du pavillon.
La question sociale
celle des inégalités, du pouvoir d’achat, de l’accès aux services publics est
reléguée dans le péri urbain… les grandes villes peuvent se concentrer sur la
question des voies piétonnes ou cyclables, des espaces verts, et, demain des
ruches sur les toits. »
Il rappelle l’histoire :
« on disait que
le paysan français avait vaincu l’ouvrier allemand en 14 »
Il souligne la précocité de la régulation des naissances en France qui remonte au 18° siècle :
Il souligne la précocité de la régulation des naissances en France qui remonte au 18° siècle :
« le coitus
interruptus : un modèle d’équilibre ».
Il a des accents poétiques pour évoquer la géographie de nos
prairies bien peignées, et adresse un hommage à son instituteur qui leur faisait
la lecture le vendredi sans se soucier de « champ lexical ».
Il sait bien que si l’économie est mondialisée, les
mentalités restent nationales.
Mais il se garde bien d’une « vision rhumatismale de la France » pour s’en prendre « aux salauds qui conchient la France de bretelles, de ronds-points, de
promotions immobilières, de supermarchés, de zones industrielles, d’immensités
pavillonnaires parsemées de rues aux noms d’arbres, filles de tristesse des
architectes… »