"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire" Einstein
Je maintiens l’article ci dessous écrit avant les
égorgements dont l’horreur est là pour imposer le silence. Sans aller à
bavarder sur la cigarette électronique ou l’origine des pins du Medef à
laquelle la télévision publique vient de consacrer un dossier, à quelles
mutations assistons nous ? Vers quels progrès allons-nous ? Quels
bouleversements ?
Le mot réforme est devenu tellement galvaudé que la première
signification qui me viendrait à l’esprit serait celle que lui donnait mon
grand-père parlant de chevaux qui n’étaient plus bon pour le travail ou les
courses.
Quand une modification des rythmes scolaires consensuelle au
départ se retrouve pareillement embourbée,
quand notaires, pilotes de taxis, chauffeurs d’avion se braquent,
quand brûlent portiques éco taxes et perceptions,
quand les homos ont eu la possibilité de se marier et que
ceux que ça n’obligeait pas se sont sentis outragés,
il n’y est plus guère de réforme envisageable,
comme il n’y a plus beaucoup de constructions possibles
quand on demande leur avis aux riverains.
Et il n’est pas besoin de rappeler la litanie des
maladresses, des reniements, au sommet de l’état pour rendre illégitime toute velléité
d’avancée vers un peu plus de justice.
Les plus conservateurs, type Balladur, avaient déjà perverti
le mot, synonyme de progrès, mais sur l’autre versant quand « le changement c’est maintenant »
tant attendu, s’avança, le contre pied fut complet : toute réforme fiscale
disparut et les mots de la droite furent mis à la sauce soc’ : Rebsamen
vit les tricheurs avant tout… chez les chômeurs… Quant à Thévenoud…
Sur les écrans de l’information, les explosifs s’allument
les uns aux autres : le doux devient mièvre, le laid fait le beau, la
dérision ne fait plus sourire – quoique : « Sarkozy est à l'honnêteté ce que Nabila
est à l'académie Française » pris
sur le site « humour de droite »-
le soleil lui-même devient une menace.
Comment surmonter les haines, les facilités, les surdités,
les renoncements ?
Bertrand Bonello, cinéaste, cite Pasolini
"Pourquoi notre vie
est-elle dominée par le mécontentement, l'angoisse, la peur de la guerre, par
la guerre ? Pour répondre à cette question,
j'ai écrit ce film sans suivre de fil chronologique ni même logique. Mais simplement
mes raisons politiques et mon sentiment poétique."
Ce film s’appelait « La rage ».
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Le dessin de cette semaine est copié sur le site de
Slate.