L’animateur du site
Reporterre
" le forum de tous ceux qui imaginent le nouveau monde où l’on arrêtera
de détruire l’environnement et qui retrouvera l’idéal de la justice", chroniqueur au journal « Le
Monde » était invité par la librairie du Square.
Les titres de ses livres dont certains furent recommandés par Chavez :
« L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie », « Pour
sauver la planète, sortez du capitalisme », « Comment les riches
détruisent la planète », « La Guerre secrète des OGM », sont évocateurs.
Face aux questions simplistes du président de la Maison de la nature, il
devait se montrer plus nuancé que ne l’annoncent ses propres titres en
reconnaissant la force de séduction du commerce et récusant la notion de
« faute » toujours présente chez les prêcheurs écolos.
Cependant ses appels à des convergences politiques pour
aller vers « une décroissance heureuse » sont pollués par des
réflexes durables qui sacrifient aux plaisirs de « bons » mots :
« les boas constrictors que doivent
avaler les verts comme autant de saucisses de Francfort ».
Le renvoi de Cohn Bendit comme commentateur de foot sur
Canal+ parlent peut être à un public de convaincus mais stigmatise un produit qui
fut séduisant.
La dénonciation de Rosanvallon pour cause de défunt club
Saint Simon peut paraitre anecdotique mais réduit encore le nombre des
accessibles à la convergence ; quant au PS n’en parlons pas : reste
le PC dont il semble être le seul à ne pas avoir aperçu l’évanouissement.
Visiblement peu au fait des évolutions ni de l’apport de
l’auteur de « La société des égaux » qu’il renvoie à une pensée
datant de la guerre froide, il n’en maintient pas moins une condamnation hors
d’âge. Il fait douter de la dynamique d’un groupe, devant impulser des
changements vitaux , qui risque plutôt la
régression comme banquise.
Pourtant le regard est renouvelé sur des constats incontestables :
les disparités existent bien autant à l’intérieur des pays qu’entre la zone
Nord et le Sud.
Dans un monde peuplé et riche de ses capacités techniques,
les ressources primaires vont se tarir : qui ne le sait ?
Revisitant des cycles historiques longs jusqu’à la
révolution industrielle qui a entamé « la grande divergence » après
des millénaires de relative égalité énergétique, l’essayiste explique la
suprématie occidentale d’alors par le charbon anglais et le coton américain
venant après le lin et la laine de proximité.
Il estime que la technique n’existe pas en soi mais dans un
rapport social: la science jadis gouvernée par l’état est entrée dans la
logique de la libre entreprise (les OGM).
Les remarques concernant des réalités minorées par les médias,
bras armés de l’oligarchie économique et politique, illustrées par les 2
millions de manifestants portugais disparaissant derrière Rigide Fardeau,
alimentent un optimisme dans l’issue des luttes sociales qui me semble
démesuré.
Les manifestations en Turquie amorcées autour d’un parc
menacé de destruction ou au Chili autour des droits d’inscription à la fac ne
visent pas uniquement à réorienter la croissance au même titre que les opposants
à l’aéroport de Notre Dame des Landes.
Bien que depuis quelques jours le pays de Neymar secoue les cocotiers.
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Dans le Canard de cette semaine :