Salvador Dali, né en 1901, est mort en 1903.
Le très célèbre peintre surréaliste, Salvador Dali, fils de
Salvador Dali, naquit en 1904.
Il porta toute sa vie le fantôme de son frère mort.
Du temps de sa jeunesse madrilène, il fut l’ami de Buñuel et
de Garcia Lorca.
A Paris, il connut Miro et Picasso. Il fut alors anarchiste et déjà excentrique.
En 1924, il invita à Cadaquès, Magritte, Eluard et sa femme
Gala qu’il mariera à son tour.
Elle sera sa muse, sa mère de substitution et son agent.
Christian Loubet dont le titre
de la conférence était « Dali, délires : la peinture contre la
paranoïa ? » a mis en évidence cette influence devant Les amis
du musée de Grenoble.
L’ambiance méditerranéenne de paysages parfois calcinés, aux
tons acides, des nombreux (1640) tableaux du Catalan, installe dans la lumière,
les jeux les plus lugubres, les plus choquants, les plus vrais, les plus
mensongers : « mentir vrai ».
« Le pervers polymorphe » peint avec une précision fascinante les
obsessions les plus secrètes.
Les titres des tableaux sont tout un poème :
L'âne pourri-
L'énigme du désir - Ma mère, ma mère, ma mère - Le grand masturbateur - Pain
anthropomorphe - Buste de femme rétrospectif - L'Angélus architectonique de
Millet - Construction molle avec haricots bouillis, également appelé
(toujours le double je jeu) : Prémonitions de la guerre civile…
Dans de nombreux autoportraits, le moi explose et se rétablit. Son
Narcisse va sombrer dans son reflet mais ressuscite dans le travail d’une main.
Il n’y a pas que ses fameuses montres qui soient molles, les corps se
déchiquètent, sont visqueux au bord de la liquéfaction ; ces images
foisonnantes sont à mettre en face de sa
volonté de puissance, avec la représentation de sexes dressés symboliques ou
réalistes.
Sa peinture littéraire enchaine les mots, renvoie au-delà du rêve, se
projette dans une relation impossible ou l’intention est vouée à l’échec.
Il aime troubler les sens avec ses images doubles voire triples. Une
image peut en cacher d’autres : Voltaire et les religieuses dans un tableau intitulé Le marché aux
esclaves.
Vedette du mouvement surréaliste, il se fâcha avec André Breton
qui a trouvé le bon mot « Avida Dollars »,
anagramme de Salvador Dali. Il avait peint un Lénine mou de la fesse dans L'Énigme
de Guillaume Tell.
Il se fit sculpteur, réalisa des
bijoux, s’intéressa à la photographie, travailla pour la mode, participa à des
projets de théâtre, d’architecture et pas seulement dans le musée où il sera
enterré en 1989.
L’œuvre est colossale.
En Amérique, il travailla avec Disney et Hitchcock, il fut reçu par le
pape, rencontra Freud et loua Franco. Il est devenu monarchiste et toujours
parano, mégalo, rigolo.
Vénérant ses maîtres Raphaël, Vélasquez jusqu’à la moustache, il
s’intéressa à la physique atomique, rendit
célèbre la gare de Perpignan, se réclama de Meissonnier, fustigeant
« les cocus de l’art abstrait ».
Son influence fut
déterminante : Pollock commençant là où il était arrivé ; le
provocateur génial avait montré la voie : Warhol aimant la mise en scène comme lui, ira aussi
vers le commerce.
"A trois ans je
voulais être cuisinière.
A cinq ans Napoléon.
Depuis, mon ambition n'a
cessé de croître comme ma folie des grandeurs."
Salvador Dalí