L’actualité de Zingaro c’est Calacas à Aubervilliers aux références mexicaines et je ne me souvenais plus quel spectacle nous devions voir à Annecy.
Cette représentation dépouillée est loin des chevauchées sous chapiteau mais illustre un des points forts de Bartabas : sa capacité à nous proposer une telle variété d’univers.
Il rend totalement cohérent la danse butô avec les chants de Maldoror de Lautréamont et la présence intense des chevaux émergeant de la nuit nous fascine avec des musiques minimales et des lumières essentielles.
Du fond des âges, des forêts, de la vie, la quête de la sagesse.
Des tableaux saisissants tels ce centaure où l’homme a tête de cheval, des chutes, des mouvements coordonnés entre le danseur et l’animal, un dialogue, un jeu des confusions entre cavalier et monture et les contrastes des sables blancs et noirs. La sauvagerie, la violence, et aussi la lenteur, la méditation, la liberté et la contrainte, le grandiose et l’infime intime, les oreilles des chevaux sont facétieuses.
Nous avons pu ressentir tout cela depuis la place privilégiée que nous avions car la perception du spectacle pouvait être altérée plus loin.
dimanche 4 mars 2012
samedi 3 mars 2012
L’homme à genoux. Agustin Gomez Arcos.
Si ce n’était un ami qui m’avait recommandé le livre, je crois que je me serais lassé avant d’arriver à la 210ième page.
Un jeune homme a laissé femme et enfant dans le nord de l’Espagne, il remonte le fil de ses souvenirs derrière sa pancarte lorsqu’il mendie à genoux dans le sud en bord de mer:
« Mes frères, je n’ai pas de travail mère, femme et enfant sont restés au village
Le besoin me met à genoux devant vous
Pour demander l’aumône, merci »
Le mendiant pose un regard désespéré sur la société depuis les mines de charbon, un passage dans une secte catholique, une approche des milieux de la nuit, la rue...
Parfois quand je fatigue à la lecture, j’accélère ; avec cet auteur je n’y suis pas parvenu car je perdais le fil d’une histoire chargée, lourde, grave, comme un ostinato déchirant.
« Le délabrement devient plus angoissant, plus cruel. Chats sauvages, chiens perdus, rats et pigeons crevés. Des étalages vides attendent les marchands du petit matin. Puanteurs d’urine, eaux putrides. Sur un banc, visages émaciés, cheveux gras et bras maigres, un couple adolescent sombre dans le sommeil. Le jeune homme les observe du coin de l’œil. Une fois encore, il a le sentiment qu’ils seront morts demain… »
La trace que laissent des œuvres n’est pas forcément indexée sur le plaisir de la rencontre; il se pourrait que je garde souvenir de ce destin qui est tragique même après Franco; le malheur est posté au coin de la rue.
....
Depuis le site "rue 89", Marie Françoise m'a envoyé ce dessin de Na:
Un jeune homme a laissé femme et enfant dans le nord de l’Espagne, il remonte le fil de ses souvenirs derrière sa pancarte lorsqu’il mendie à genoux dans le sud en bord de mer:
« Mes frères, je n’ai pas de travail mère, femme et enfant sont restés au village
Le besoin me met à genoux devant vous
Pour demander l’aumône, merci »
Le mendiant pose un regard désespéré sur la société depuis les mines de charbon, un passage dans une secte catholique, une approche des milieux de la nuit, la rue...
Parfois quand je fatigue à la lecture, j’accélère ; avec cet auteur je n’y suis pas parvenu car je perdais le fil d’une histoire chargée, lourde, grave, comme un ostinato déchirant.
« Le délabrement devient plus angoissant, plus cruel. Chats sauvages, chiens perdus, rats et pigeons crevés. Des étalages vides attendent les marchands du petit matin. Puanteurs d’urine, eaux putrides. Sur un banc, visages émaciés, cheveux gras et bras maigres, un couple adolescent sombre dans le sommeil. Le jeune homme les observe du coin de l’œil. Une fois encore, il a le sentiment qu’ils seront morts demain… »
La trace que laissent des œuvres n’est pas forcément indexée sur le plaisir de la rencontre; il se pourrait que je garde souvenir de ce destin qui est tragique même après Franco; le malheur est posté au coin de la rue.
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Depuis le site "rue 89", Marie Françoise m'a envoyé ce dessin de Na:
vendredi 2 mars 2012
Petits morceaux :
Un conte :
Une souris vit dans une ferme et voit la maîtresse de la maison installer un piège.
Elle va avertir ses amis la poule et le veau.
Mais ils n’en ont cure : « les pièges ne concernent que les souris ».
Un jour un serpent est pris au piège. En s’approchant la fermière est mordue par le reptile.
Elle tombe malade et son mari tue la poule pour nourrir sa femme.
Puis elle meurt, alors le mari tue le veau pour les funérailles.
(d’après Maria Malagardis dans Libé évoquant les problèmes de la Grèce).
Des chiffres :
- L’évasion de l’argent dans les paradis fiscaux est de 30 milliards d’€uros, soit plus de quarante fois la fraude aux allocations familiales.
- Plus de 8 millions de français vivent en dessous du seuil de pauvreté (954€ mensuels).
Des listes :
«Notre Artificieux Souverain»,«Notre Majesté Immature», «Notre Turpide Leader»,
« Notre souverain Sapiens », «Nicolas le Névrosé», « Notre Leader enflammé »,
« Notre vipérine Majesté », « le Père du Déficit », « Le Protecteur des Grandes Fortunes », « Notre frivole monarque », « Notre trépidant tyranneau », « Notre Glaiseux potentat » , « Le petimonier » d’après Patrick Rambaud.
Les personnels de santé, de l’éducation, de la justice, de l’éducation populaire, du pôle emploi, des eaux et forêts fatiguent.
Morano, Copé, Lefebvre, Bertrand, Pujadas, Guéant, Guaino, Apathie, Hortefeux , Ségala, Woerth.
« Merveuilleux » : Carla Bruni.
Du positif : De Jean Viard sociologue dans Libé :
"Maintenant, comment passe-t-on d’un discours de tragédie à un discours heureux ? On sort d’un imaginaire du monde pour passer à un autre. Dans cette mutation, chaque identité nationale a des armes [...] Reste la France. Qu’est-ce qui nous rassemble ? Nous sommes une nation très politique. Ce qui nous rassemble, c’est la philosophie des Lumières, la révolution française, la laïcité, la langue française. Ces quatre fondamentaux sont un système de valeurs - les droits de l’homme - qui nous caractérise. L’abandonner et tout s’écroule[…] Il faut se demander comment récréer un projet français collectif. On a réalisé quelque chose d’extraordinaire : on est au cœur du modèle social européen que tout le monde rêve d’imiter. Désormais, on a, au cœur des sociétés, l’investissement sur l’individu. Aujourd’hui, 40% des emplois consistent à s’occuper du corps des autres. C’est une révolution : éduquer, soigner, divertir. Et c’est d’ailleurs parce que l’on a autant investi sur l’homme qu’il est devenu aussi productif. "
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Dans le Canard de cette semaine:
Une souris vit dans une ferme et voit la maîtresse de la maison installer un piège.
Elle va avertir ses amis la poule et le veau.
Mais ils n’en ont cure : « les pièges ne concernent que les souris ».
Un jour un serpent est pris au piège. En s’approchant la fermière est mordue par le reptile.
Elle tombe malade et son mari tue la poule pour nourrir sa femme.
Puis elle meurt, alors le mari tue le veau pour les funérailles.
(d’après Maria Malagardis dans Libé évoquant les problèmes de la Grèce).
Des chiffres :
- L’évasion de l’argent dans les paradis fiscaux est de 30 milliards d’€uros, soit plus de quarante fois la fraude aux allocations familiales.
- Plus de 8 millions de français vivent en dessous du seuil de pauvreté (954€ mensuels).
Des listes :
«Notre Artificieux Souverain»,«Notre Majesté Immature», «Notre Turpide Leader»,
« Notre souverain Sapiens », «Nicolas le Névrosé», « Notre Leader enflammé »,
« Notre vipérine Majesté », « le Père du Déficit », « Le Protecteur des Grandes Fortunes », « Notre frivole monarque », « Notre trépidant tyranneau », « Notre Glaiseux potentat » , « Le petimonier » d’après Patrick Rambaud.
Les personnels de santé, de l’éducation, de la justice, de l’éducation populaire, du pôle emploi, des eaux et forêts fatiguent.
Morano, Copé, Lefebvre, Bertrand, Pujadas, Guéant, Guaino, Apathie, Hortefeux , Ségala, Woerth.
« Merveuilleux » : Carla Bruni.
Du positif : De Jean Viard sociologue dans Libé :
"Maintenant, comment passe-t-on d’un discours de tragédie à un discours heureux ? On sort d’un imaginaire du monde pour passer à un autre. Dans cette mutation, chaque identité nationale a des armes [...] Reste la France. Qu’est-ce qui nous rassemble ? Nous sommes une nation très politique. Ce qui nous rassemble, c’est la philosophie des Lumières, la révolution française, la laïcité, la langue française. Ces quatre fondamentaux sont un système de valeurs - les droits de l’homme - qui nous caractérise. L’abandonner et tout s’écroule[…] Il faut se demander comment récréer un projet français collectif. On a réalisé quelque chose d’extraordinaire : on est au cœur du modèle social européen que tout le monde rêve d’imiter. Désormais, on a, au cœur des sociétés, l’investissement sur l’individu. Aujourd’hui, 40% des emplois consistent à s’occuper du corps des autres. C’est une révolution : éduquer, soigner, divertir. Et c’est d’ailleurs parce que l’on a autant investi sur l’homme qu’il est devenu aussi productif. "
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Dans le Canard de cette semaine:
jeudi 1 mars 2012
La nature morte # 2 : le XVII° siècle, l’âge d’or.
Les natures mortes ne sont pas inertes, elles disent le monde et les saisons.
La conférence de Serge Legat aux amis du musée de Grenoble s’ouvre avec Le Caravage et se clôt avec « l’amour vainqueur » du peintre décidément au pinacle, bien que les Italiens n’aient pas été les plus prolixes en peinture d’objets. Sa corbeille de fruits exposée à Milan, par une vue de profil originale, annonce la modernité. Sur une autre toile du pape du clair obscur, le jeune garçon vieillira comme les fruits qu’il présente en train de se flétrir.
Le caractère moralisateur est très présent aux murs des églises et des palais quand advient la contre réforme : les sujets doivent être intelligibles. Plus de maniérisme : du symbolique ! Les Hollandais, eux, viennent d’être indépendants, ils se distinguent de la Flandre catholique par une minutie toute médiévale, les objets sont isolés, le décor austère, calviniste. Au début du siècle, les mets sur les tables sont modestes ; les harengs laisseront la place aux homards. Une vision paradoxale est présente sur bois, cuivre ou toile : l’accumulation des richesses ne déroge pas à l’humilité et à la pauvreté.
Willem Claesz Heda replie la nappe sur une moitié de table. Les verres magnifiques sont renversés : le plaisir a eu lieu, les objets sur fond monochrome donnent à réfléchir. Tout n’est que vanité. Les livres venant contrarier Le Livre dépérissent, fragiles comme bulles de savon, pétales tombés, et rejoignent la bougie éteinte, le crâne, dans la vitrine des futilités.
" La nature morte hollandaise est un arrangement qui est en train de se désagréger, c'est quelque chose en proie à la durée ". Paul Claudel.
Les bouquets évoluent et prouvent toutes les possibilités de la nature ainsi que la virtuosité des artistes, arrivant à une apothéose décorative. Si la Hollande des provinces unies a offert des natures mortes diversifiées, la Flandre sera la plus influente mettant en scène la profusion des victuailles en hommage à la beauté de la création.
Les Espagnols mettent en action les puissances surnaturelles et si le Christ apparaît chez Vélasquez au second plan, la cuisinière s’affairant à l’avant, les objets sont des compléments. Zurbaran le peintre des moines et Juan Sánchez Cotán le moine peintre peuvent être associés autour des « bodegóns » (natures mortes).
Une vanité de Philippe de Champaigne, le janséniste, s’intitule aussi : « Allégorie de la vie humaine ». Les français se consacrant au genre sont souvent influencés par des peintres du Nord qui installent leurs ateliers dans le quartier Saint Germain, ils sont remis à la mode par Louis XIV qui apprécie J.B. Monnoyer, peintre de fleurs.
Le bœuf crucifié de Rembrandt, à la puissance terrassée, repris par Soutine et Bacon, nous écorche encore.
La conférence de Serge Legat aux amis du musée de Grenoble s’ouvre avec Le Caravage et se clôt avec « l’amour vainqueur » du peintre décidément au pinacle, bien que les Italiens n’aient pas été les plus prolixes en peinture d’objets. Sa corbeille de fruits exposée à Milan, par une vue de profil originale, annonce la modernité. Sur une autre toile du pape du clair obscur, le jeune garçon vieillira comme les fruits qu’il présente en train de se flétrir.
Le caractère moralisateur est très présent aux murs des églises et des palais quand advient la contre réforme : les sujets doivent être intelligibles. Plus de maniérisme : du symbolique ! Les Hollandais, eux, viennent d’être indépendants, ils se distinguent de la Flandre catholique par une minutie toute médiévale, les objets sont isolés, le décor austère, calviniste. Au début du siècle, les mets sur les tables sont modestes ; les harengs laisseront la place aux homards. Une vision paradoxale est présente sur bois, cuivre ou toile : l’accumulation des richesses ne déroge pas à l’humilité et à la pauvreté.
Willem Claesz Heda replie la nappe sur une moitié de table. Les verres magnifiques sont renversés : le plaisir a eu lieu, les objets sur fond monochrome donnent à réfléchir. Tout n’est que vanité. Les livres venant contrarier Le Livre dépérissent, fragiles comme bulles de savon, pétales tombés, et rejoignent la bougie éteinte, le crâne, dans la vitrine des futilités.
" La nature morte hollandaise est un arrangement qui est en train de se désagréger, c'est quelque chose en proie à la durée ". Paul Claudel.
Les bouquets évoluent et prouvent toutes les possibilités de la nature ainsi que la virtuosité des artistes, arrivant à une apothéose décorative. Si la Hollande des provinces unies a offert des natures mortes diversifiées, la Flandre sera la plus influente mettant en scène la profusion des victuailles en hommage à la beauté de la création.
Les Espagnols mettent en action les puissances surnaturelles et si le Christ apparaît chez Vélasquez au second plan, la cuisinière s’affairant à l’avant, les objets sont des compléments. Zurbaran le peintre des moines et Juan Sánchez Cotán le moine peintre peuvent être associés autour des « bodegóns » (natures mortes).
Une vanité de Philippe de Champaigne, le janséniste, s’intitule aussi : « Allégorie de la vie humaine ». Les français se consacrant au genre sont souvent influencés par des peintres du Nord qui installent leurs ateliers dans le quartier Saint Germain, ils sont remis à la mode par Louis XIV qui apprécie J.B. Monnoyer, peintre de fleurs.
Le bœuf crucifié de Rembrandt, à la puissance terrassée, repris par Soutine et Bacon, nous écorche encore.
mercredi 29 février 2012
Planète Grenoble. L’Alpe N° 55.
L’élégant trimestriel l’Alpe édité par les éditions Glénat et le Musée dauphinois consacre sa livraison de cet hiver à « La planète Grenoble » avec en couverture une vue à 360° de la capitale des Alpes prise depuis la tour Perret.
Beaucoup de photographies sont l’œuvre de Vincent Costarella qui a déjà cadré les différentes cultures caractéristiques d’une des villes les plus cosmopolites de France.
Un article original donne le point de vue des montagnes, et un navigateur passe des océans aux nuages, alors qu’une canadienne qui compare la ville à d’autres dans leur rapport à la montagne qui les environne livre son regard affectueux.
Doisneau était venu à Grenoble et si ces photos là ne sont pas passées à la postérité, elles illustrent des pages consacrées aux travailleuses de Brun en particulier, alors que les hommes en bleu de Nerpic par exemple ne sont pas oubliés.
Les discours à propos de Grenoble sont décryptés par Pierre Frappat, un expert qui publia en 1979 « Grenoble, le mythe blessé ».
Michel Destot en montagnard urbain dialogue avec un alpiniste parisien Robert Paragot.
Nous suivons JJ Rousseau herborisant dans les parages.
Et avant les pages recensant les expos, les rencontres, un article concernant la convention alpine pose, pour cette institution qui fête ses vingt ans, la question de sa raison d’être.
Un port folio chamarré ajoute du charme aux 86 pages qui reflètent bien le souci pédagogique permanent du Musée dauphinois.
Beaucoup de photographies sont l’œuvre de Vincent Costarella qui a déjà cadré les différentes cultures caractéristiques d’une des villes les plus cosmopolites de France.
Un article original donne le point de vue des montagnes, et un navigateur passe des océans aux nuages, alors qu’une canadienne qui compare la ville à d’autres dans leur rapport à la montagne qui les environne livre son regard affectueux.
Doisneau était venu à Grenoble et si ces photos là ne sont pas passées à la postérité, elles illustrent des pages consacrées aux travailleuses de Brun en particulier, alors que les hommes en bleu de Nerpic par exemple ne sont pas oubliés.
Les discours à propos de Grenoble sont décryptés par Pierre Frappat, un expert qui publia en 1979 « Grenoble, le mythe blessé ».
Michel Destot en montagnard urbain dialogue avec un alpiniste parisien Robert Paragot.
Nous suivons JJ Rousseau herborisant dans les parages.
Et avant les pages recensant les expos, les rencontres, un article concernant la convention alpine pose, pour cette institution qui fête ses vingt ans, la question de sa raison d’être.
Un port folio chamarré ajoute du charme aux 86 pages qui reflètent bien le souci pédagogique permanent du Musée dauphinois.
mardi 28 février 2012
Paul en appartement. Michel Rabagliati.
J’avais adoré « Paul au Québec », chronique de la vie d’une grande famille, plus fort ; là j’ai retrouvé le gentil Paul dans ses années où il passe à l’âge adulte en s’installant avec Lucie.
Changement d’époque dans les années 80 : découverte du design et du marketing dans l’école de graphisme et approche de l’art contemporain. Pas de drame, la grand tante leur fait cadeau d’un masque africain témoin de sa vie aventureuse, on en verra la photographie à la fin des 110 pages du livre quand les petites nièces se cacheront derrière à la sortie du bain.
Familier, apaisant, chaleureux, limpide.
Changement d’époque dans les années 80 : découverte du design et du marketing dans l’école de graphisme et approche de l’art contemporain. Pas de drame, la grand tante leur fait cadeau d’un masque africain témoin de sa vie aventureuse, on en verra la photographie à la fin des 110 pages du livre quand les petites nièces se cacheront derrière à la sortie du bain.
Familier, apaisant, chaleureux, limpide.
lundi 27 février 2012
Un homme qui dort. Georges Perec Bernard Queysanne.
Dans le cadre du cycle « Traversées Urbaines » la Cinémathèque de Grenoble présentait un film culte, « hypnotique » m’avait averti un de mes collègues cinéphile qui m’a permis d’étoffer cet article.
Plus que la déambulation dans la ville de Paris débarrassée de tout aspect touristique, c’est toute une époque parfumée à la Gauloise qui resurgit.
1974. Un étudiant vivant sous les toits, se déprend du monde en continuant à le lire
« Le Monde ». Une dépression douce où l’acteur Jacques Spiesser sur un texte lu par Ludmilla Mikaël, se montre indifférent, mesure la vacuité de la vie, en arrive à ne plus penser, sa seule attente est celle de la pluie.
Perec écrivait: « C'était le contraire des Choses..."Un homme qui dort " face à la multiplication des signes, la fascination, dit: « Vous m'emmerdez, ça ne me concerne pas votre petite échelle, vos promotions sociales. Je suis sac de sable sur un lit, je resterai sac de sable sur un lit. »
S’il est des « films miroirs » celui-ci est fendu, et en prolongeant une métaphore sculpturale : cette œuvre est née d’une soustraction de matière. Le cinéma a visé parfois à regrouper tous les arts : ici la musique née d’une goutte vient rejoindre une littérature à la recherche du mystère de l’individu : très occidental, très seventies.
Perec a été inspiré par Bartelby de Melville, décidément tendance ; est ce pour sa résistance, l'anti-transparence, chez un homme qui préfèrerait n'en rien faire : « I would prefer not to » ?
«Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas: la solitude, l'indifférence, la patience, le silence. Tu dois te déshabituer de tout: d'aller à la rencontre de ceux que si longtemps tu as côtoyés, de prendre tes repas, tes cafés à la place que chaque jour d'autres ont retenue pour toi, ont parfois défendue pour toi, de traîner dans la complicité fade des amitiés qui n'en finissent pas de se survivre, dans la rancœur opportuniste et lâche des liaisons qui s'effilochent.»
Plus que la déambulation dans la ville de Paris débarrassée de tout aspect touristique, c’est toute une époque parfumée à la Gauloise qui resurgit.
1974. Un étudiant vivant sous les toits, se déprend du monde en continuant à le lire
« Le Monde ». Une dépression douce où l’acteur Jacques Spiesser sur un texte lu par Ludmilla Mikaël, se montre indifférent, mesure la vacuité de la vie, en arrive à ne plus penser, sa seule attente est celle de la pluie.
Perec écrivait: « C'était le contraire des Choses..."Un homme qui dort " face à la multiplication des signes, la fascination, dit: « Vous m'emmerdez, ça ne me concerne pas votre petite échelle, vos promotions sociales. Je suis sac de sable sur un lit, je resterai sac de sable sur un lit. »
S’il est des « films miroirs » celui-ci est fendu, et en prolongeant une métaphore sculpturale : cette œuvre est née d’une soustraction de matière. Le cinéma a visé parfois à regrouper tous les arts : ici la musique née d’une goutte vient rejoindre une littérature à la recherche du mystère de l’individu : très occidental, très seventies.
Perec a été inspiré par Bartelby de Melville, décidément tendance ; est ce pour sa résistance, l'anti-transparence, chez un homme qui préfèrerait n'en rien faire : « I would prefer not to » ?
«Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas: la solitude, l'indifférence, la patience, le silence. Tu dois te déshabituer de tout: d'aller à la rencontre de ceux que si longtemps tu as côtoyés, de prendre tes repas, tes cafés à la place que chaque jour d'autres ont retenue pour toi, ont parfois défendue pour toi, de traîner dans la complicité fade des amitiés qui n'en finissent pas de se survivre, dans la rancœur opportuniste et lâche des liaisons qui s'effilochent.»
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