Nous sommes en avance d’une heure et demie sur l'horaire prévu et confions notre sort à madame Tom Tom qui nous sort de Lisboa sans encombre. Notre longue étape dépassant les 800 km passe par Badajoz (la frontière) Caceres, Madrid et Saragosse. Peu de circulation. La voiture roule bien, trop bien même car un véhicule à moteur banalisé à peine balisé nous contraint à nous arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence ; un bras agité par la fenêtre impérativement est le signe le plus apparent de la Guarda civil, ainsi qu’une bande passante lumineuse sur la plage arrière de l’automobile qui nous dépasse. Un «sergent Garcia » peu amène, se dispensant d’un bonjour élémentaire, verbalise l’excès de vitesse de 137 km/h au lieu des 120 autorisés, photographié depuis le véhicule administratif équipé d’ordinateurs et radars.
C’est à la vitesse réglementaire nettement plus poussive que nous atteignons à Saragosse l’hôtel Avenida, Avenida César Augusto n°55, excellemment situé en plein centre où la circulation se révèle compliquée à cause des sens interdits et de rues vraiment étroites. L’accueil en français est efficace et agréable. Nous profitons sous une chaleur d’été (30°) de la ville en fin d’après midi. Grande place devant la cathédrale Virgin del Pilar pas loin de l’Ebre, églises, loggia, fontaine en forme de mur d’eau au bruit rafraîchissant.
Lors de ce passage éclair, la capitale de l’ Aragon comme San Sébastien à l’aller nous semble prospère.
On croise des mariés à tous les coins de rues souvent dans des voitures de collection, décapotables, américaines, Rolls Royce, sortant de l’église ou attendant d’y entrer, prenant des poses étudiées pour les photographes professionnels. Les rues piétonnes sont arpentées par des familles ou des couples « habillés en dimanche », s’attardant devant les saltimbanques et amuseurs. Le couchant fait chanter les couleurs des pierres. Nos pas nous conduisent au hasard et nous choisissons le restaurant de tapas « La Republicana » calle Mendez Nunez 38 où nous mangeons plus que copieusement dans un décor de brocante et d’évocation des années 30.
mercredi 21 décembre 2011
mardi 20 décembre 2011
Renée. Ludovic Debeurme.
La suite en 500 pages de « Lucille », dans la même veine déprimante.
Arthur est en prison, où il n’est pas à l’abri d’une explosion de violence qui arrive inéluctablement.
La tension se retrouve aussi au-delà des murs avec celle qui l’attend et se ronge.
Par ailleurs, les aléas de la rencontre adultérine de Renée et d’un homme n’apportent même pas une once de tendresse, l’ennui reprend le dessus.
Les solitudes de chacun sont peuplées de fantômes dessinés d’une plume acérée avec des corps déformés pour matérialiser leur douleur. A la pointe sèche.
Les traumatismes de l’enfance mènent tellement à l’autodestruction, que nous n’arrivons plus à croire à une heureuse issue quand de nouvelles rencontres surviennent.
La poésie n’est pas toujours consolatrice :
« Le temps n’a pas de cœur. Mais il bat… Il bat comme un démon. Il enfonce son rythme des enfers dans les plis de notre peau… Il débobine notre fragile pelote et nous tend, un jour venu, le bout du fil pendouillant. »
Arthur est en prison, où il n’est pas à l’abri d’une explosion de violence qui arrive inéluctablement.
La tension se retrouve aussi au-delà des murs avec celle qui l’attend et se ronge.
Par ailleurs, les aléas de la rencontre adultérine de Renée et d’un homme n’apportent même pas une once de tendresse, l’ennui reprend le dessus.
Les solitudes de chacun sont peuplées de fantômes dessinés d’une plume acérée avec des corps déformés pour matérialiser leur douleur. A la pointe sèche.
Les traumatismes de l’enfance mènent tellement à l’autodestruction, que nous n’arrivons plus à croire à une heureuse issue quand de nouvelles rencontres surviennent.
La poésie n’est pas toujours consolatrice :
« Le temps n’a pas de cœur. Mais il bat… Il bat comme un démon. Il enfonce son rythme des enfers dans les plis de notre peau… Il débobine notre fragile pelote et nous tend, un jour venu, le bout du fil pendouillant. »
lundi 19 décembre 2011
Cinéma : rattrapage.
Certains films reviennent souvent comme des références, alors nous nous sommes prescrits une session de remédiation avec quelques DVD.
« Tant qu’il y aura des hommes »et sa séquence du baiser de Burt Lancaster et Déborah Kerr a été tellement vue, qu’elle a épuisé sa hotte, et si Burt est mieux en « Léopard » qu’en maillot de bain remonté très haut, Montgomery Clift lui peut faire tomber filles et garçons sans avoir à remettre les gants. Le film n’est plus très crédible aujourd’hui tant la patte de celui qui réalisa pourtant « le train sifflera trois fois » nous a semblé lourde dans un milieu militaire qui ne prête pas à la nuance.
« Sur les quais » de Kazan brille aussi par la personnalité de Brando mais le sujet des syndicats maffieux traverse les époques depuis 1954 et l’idylle est émouvante.
« Nos plus belles années » met à l’affiche le beau – décidément - Robert Redford et Barbara Streisand que j’ai bien aimée dans cette fresque qui reflète une époque sans avoir pris trop de rides.
La cruauté dans « Le chat » avec Gabin et Signoret est tout à fait contemporaine, il est vrai qu’inspiré de Simenon l’affaire était déjà bien engagée.
« L’homme de la rue » de Capra, c’est Garry Cooper devenu John Doe, un phénomène politique créé par Barbara Stanwyck en journaliste. Si le film de 1941 est manichéen à souhait, replacé dans le contexte historique, il illustre bien une façon très américaine d’envisager la politique avec des politiciens manipulateurs, une presse toute puissante, un peuple naïf, un dénouement heureux après un destin miraculeux.
« Tant qu’il y aura des hommes »et sa séquence du baiser de Burt Lancaster et Déborah Kerr a été tellement vue, qu’elle a épuisé sa hotte, et si Burt est mieux en « Léopard » qu’en maillot de bain remonté très haut, Montgomery Clift lui peut faire tomber filles et garçons sans avoir à remettre les gants. Le film n’est plus très crédible aujourd’hui tant la patte de celui qui réalisa pourtant « le train sifflera trois fois » nous a semblé lourde dans un milieu militaire qui ne prête pas à la nuance.
« Sur les quais » de Kazan brille aussi par la personnalité de Brando mais le sujet des syndicats maffieux traverse les époques depuis 1954 et l’idylle est émouvante.
« Nos plus belles années » met à l’affiche le beau – décidément - Robert Redford et Barbara Streisand que j’ai bien aimée dans cette fresque qui reflète une époque sans avoir pris trop de rides.
La cruauté dans « Le chat » avec Gabin et Signoret est tout à fait contemporaine, il est vrai qu’inspiré de Simenon l’affaire était déjà bien engagée.
« L’homme de la rue » de Capra, c’est Garry Cooper devenu John Doe, un phénomène politique créé par Barbara Stanwyck en journaliste. Si le film de 1941 est manichéen à souhait, replacé dans le contexte historique, il illustre bien une façon très américaine d’envisager la politique avec des politiciens manipulateurs, une presse toute puissante, un peuple naïf, un dénouement heureux après un destin miraculeux.
dimanche 18 décembre 2011
Les clowns. François Cervantes.
« C’est un malheur du temps que les fous guident les aveugles. » Shakespeare
Cela faisait belle lurette que je n’avais vu de clowns et avant que je retourne sous chapiteau à l’Esplanade il faudra que ma petite fille grandisse un peu.
Dans la salle de création de la MC2, les nez rouges s’appellent Boudu, Arletti et Zig.
Une fois passés les rires de convenance, j’ai retrouvé la force dérangeante de ces personnages théâtraux qui m’avaient fait aduler le film de Fellini. Celui-ci leur rendait hommage en 1970.
Entre comique régressif et tragique à la Beckett, les gestes mécaniques des paillasses sont ceux des nourrissons, gestes premiers aux analogies animales. La chute est proche de l’envol, la barbarie de la tendresse, la naïveté de la roublardise, la finesse, des effets les plus gros. La poésie, le jeu, la couardise sont des ingrédients que l’on peut repérer dans la pièce du roi Lear redécouvert par les trois excellents acteurs sur fond de château en carton, où le pouvoir est mis à nu.
Problèmes de succession et vieillissement : de quoi remplir les salles.
Cela faisait belle lurette que je n’avais vu de clowns et avant que je retourne sous chapiteau à l’Esplanade il faudra que ma petite fille grandisse un peu.
Dans la salle de création de la MC2, les nez rouges s’appellent Boudu, Arletti et Zig.
Une fois passés les rires de convenance, j’ai retrouvé la force dérangeante de ces personnages théâtraux qui m’avaient fait aduler le film de Fellini. Celui-ci leur rendait hommage en 1970.
Entre comique régressif et tragique à la Beckett, les gestes mécaniques des paillasses sont ceux des nourrissons, gestes premiers aux analogies animales. La chute est proche de l’envol, la barbarie de la tendresse, la naïveté de la roublardise, la finesse, des effets les plus gros. La poésie, le jeu, la couardise sont des ingrédients que l’on peut repérer dans la pièce du roi Lear redécouvert par les trois excellents acteurs sur fond de château en carton, où le pouvoir est mis à nu.
Problèmes de succession et vieillissement : de quoi remplir les salles.
samedi 17 décembre 2011
Ma grand-mère avait les mêmes. Philippe Delerm.
Ce titre s’explique par une réflexion ambiguë entendue dans une brocante entre tendresse vis à vis du passé et mépris.
Comme annoncé en sous titre, « les dessous affriolants des petites phrases » sont soulevés avec légèreté :
« n’oubliez pas de rallumer vos portables », « on ne vous fait pas fuir au moins ? » universels,
et des détresses plus personnelles : « c’est le soir, que c’est difficile »,
des élégances : « V’là le bord de la nuit qui vient »,
des fiertés : « j’ai moins huit su’l’plateau »
ou radiophoniques « merci de prendre ma question »
Mais le « maître confiseur », derrière le caractère anodin de certaines expressions, gratte le sucré pour révéler une frontière difficilement franchissable avec « du côté de mon mari »
où le ton comminatoire du « par contre, je veux bien un stylo » de celui qui ne veut pas partager l’addition.
« - Cette fois c’est presque l’hiver ! - Oui, on commence à coucher les oreilles ! Des ouvriers accrochent des guirlandes à l’angle de la pharmacie. Encore quelques jours avant d’allumer les lumières. On n’a rien dit de trop. Surtout ne pas effaroucher l’ombre légère de l’idée. Le thermomètre rouge est descendu encore d’un degré. Il pourrait bien neiger. »
L’ancien prof de collège est devenu directeur de la collection « le goût des mots » qui a l’air de promettre d’autres bons moments de lecture.
Une fois encore « ça a été » avec l’écrivain reposant, « y a pas de souci ».
Comme annoncé en sous titre, « les dessous affriolants des petites phrases » sont soulevés avec légèreté :
« n’oubliez pas de rallumer vos portables », « on ne vous fait pas fuir au moins ? » universels,
et des détresses plus personnelles : « c’est le soir, que c’est difficile »,
des élégances : « V’là le bord de la nuit qui vient »,
des fiertés : « j’ai moins huit su’l’plateau »
ou radiophoniques « merci de prendre ma question »
Mais le « maître confiseur », derrière le caractère anodin de certaines expressions, gratte le sucré pour révéler une frontière difficilement franchissable avec « du côté de mon mari »
où le ton comminatoire du « par contre, je veux bien un stylo » de celui qui ne veut pas partager l’addition.
« - Cette fois c’est presque l’hiver ! - Oui, on commence à coucher les oreilles ! Des ouvriers accrochent des guirlandes à l’angle de la pharmacie. Encore quelques jours avant d’allumer les lumières. On n’a rien dit de trop. Surtout ne pas effaroucher l’ombre légère de l’idée. Le thermomètre rouge est descendu encore d’un degré. Il pourrait bien neiger. »
L’ancien prof de collège est devenu directeur de la collection « le goût des mots » qui a l’air de promettre d’autres bons moments de lecture.
Une fois encore « ça a été » avec l’écrivain reposant, « y a pas de souci ».
vendredi 16 décembre 2011
La gauche moche et la mouche du coche.
De Bouches du Rhône en Pas de Calais, les boulets que le PS traine depuis longtemps reviennent sous notre nez. Où le terme de mafia est employé avec naturel pour quelques uns qui se sont sans doute lavé la bouche avec Jaurès dans leur jeunesse.
Tant mieux si les abcès sont vidés.
Les soupçons à l’égard des porteurs de mauvaises nouvelles sont dérisoires bien que dans l’air du temps où le mobile de chaque action devrait être égoïste voire cynique.
La non résolution des problèmes nous accable.
Oui les médias organisent la remontée du compagnon d’Angela avec Pujadas en cireur de première et France Inter en propagandiste éhonté de BHL. Avec la ronde des éditorialistes qui expriment l’unique pensée, ils pourraient faire des économies, un seul suffit. Ils organisent la perte d’audition et la constatent, ils vérifient les délices de l’autoréalisation comme agences de notation.
En plus : « Nous au village aussi l’on a de beaux assoupissements »
Ici, à Saint Egrève, la Gauche dans l’opposition flatte tous les conservatismes au nom d’une démocratie qu’elle ne met guère en œuvre pour son propre compte. Pourtant ce n’est pas la taille de ses assemblées qui peut rendre difficile la plus infime circulation de l’information. Et ce ne sont pas que les socs’, les gâte-sauces qui sont concernés ; nos assocs’, elles, sont devenues muettes.
Nous voulions travailler sur le long terme, mais en ne proposant pas de personnalité sur le pré - biquet s’abstenir- nous nous sommes condamnés à l’indifférence, et sommes apparus comme des donneurs de leçons anodins.
Des ambitions se réveilleront peut être avant les élections municipales, est- ce qu’elles donneront matière à des primaires pour que justement la participative démocratie s’exerce, là?
....
Dans le Canard cette semaine
Tant mieux si les abcès sont vidés.
Les soupçons à l’égard des porteurs de mauvaises nouvelles sont dérisoires bien que dans l’air du temps où le mobile de chaque action devrait être égoïste voire cynique.
La non résolution des problèmes nous accable.
Oui les médias organisent la remontée du compagnon d’Angela avec Pujadas en cireur de première et France Inter en propagandiste éhonté de BHL. Avec la ronde des éditorialistes qui expriment l’unique pensée, ils pourraient faire des économies, un seul suffit. Ils organisent la perte d’audition et la constatent, ils vérifient les délices de l’autoréalisation comme agences de notation.
En plus : « Nous au village aussi l’on a de beaux assoupissements »
Ici, à Saint Egrève, la Gauche dans l’opposition flatte tous les conservatismes au nom d’une démocratie qu’elle ne met guère en œuvre pour son propre compte. Pourtant ce n’est pas la taille de ses assemblées qui peut rendre difficile la plus infime circulation de l’information. Et ce ne sont pas que les socs’, les gâte-sauces qui sont concernés ; nos assocs’, elles, sont devenues muettes.
Nous voulions travailler sur le long terme, mais en ne proposant pas de personnalité sur le pré - biquet s’abstenir- nous nous sommes condamnés à l’indifférence, et sommes apparus comme des donneurs de leçons anodins.
Des ambitions se réveilleront peut être avant les élections municipales, est- ce qu’elles donneront matière à des primaires pour que justement la participative démocratie s’exerce, là?
....
Dans le Canard cette semaine
jeudi 15 décembre 2011
La fête des lumières 2011.
Sur la colline de Fourvière, celle qui priait, les catholiques ont cru bon d’écrire au néon : « Merci Marie », c’est que le sens premier de la fête échappe à beaucoup, comme est devenue bien lointaine la voix de cette religion.
Des sources bien informées débrouillent sur le web ce qui ressort du 8 septembre date de la naissance de la vierge, de la célébration le 8 décembre due à un report pour cause d’inondations de l’atelier du fondeur de la statue qui devait être inaugurée plus tôt.
La ferveur populaire a imposé en 1852 ce beau rite qui fait la fierté de la ville et a attiré cette année trois millions de spectateurs.
L’importation des chars lumineux de Yokata au Japon qui défilent dans la presqu’île amène une dimension humaine à ces trois jours où les lux émerveillent.
Sur la place des Terreaux la circulation des piétons est à sens unique pour canaliser la foule colossale qui vient apprécier la cavalcade poétique de chevaux sur les façades qui se recomposent dans un rythme étourdissant.
Les spectateurs peuvent jouer avec le flipper géant projeté sur la façade du théâtre des Célestins.
Des bonhommes de néons dansent sur la place de la République et leurs reflets sur les plans d’eau multiplient la virtuosité de l’installation.
Les ballons lumineux autour de la célèbre statue équestre de Louis XIV sont d’une simplicité qui va bien à la beauté.
Un coup de vin chaud, mais nous n’avons pas eu le temps de tout voir : une envolée de papiers à la mairie, des projections sur la cathédrale Saint Jean toute ravalée de frais, ni les installations au parc de La Tête d’or…
« Merci Gégé » « Merci GDF Suez ».
Des sources bien informées débrouillent sur le web ce qui ressort du 8 septembre date de la naissance de la vierge, de la célébration le 8 décembre due à un report pour cause d’inondations de l’atelier du fondeur de la statue qui devait être inaugurée plus tôt.
La ferveur populaire a imposé en 1852 ce beau rite qui fait la fierté de la ville et a attiré cette année trois millions de spectateurs.
L’importation des chars lumineux de Yokata au Japon qui défilent dans la presqu’île amène une dimension humaine à ces trois jours où les lux émerveillent.
Sur la place des Terreaux la circulation des piétons est à sens unique pour canaliser la foule colossale qui vient apprécier la cavalcade poétique de chevaux sur les façades qui se recomposent dans un rythme étourdissant.
Les spectateurs peuvent jouer avec le flipper géant projeté sur la façade du théâtre des Célestins.
Des bonhommes de néons dansent sur la place de la République et leurs reflets sur les plans d’eau multiplient la virtuosité de l’installation.
Les ballons lumineux autour de la célèbre statue équestre de Louis XIV sont d’une simplicité qui va bien à la beauté.
Un coup de vin chaud, mais nous n’avons pas eu le temps de tout voir : une envolée de papiers à la mairie, des projections sur la cathédrale Saint Jean toute ravalée de frais, ni les installations au parc de La Tête d’or…
« Merci Gégé » « Merci GDF Suez ».
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