Sur son front est tatoué un requin de profil, gueule fermée. Elle lit à haute voix un carnet jauni. Le jeune homme l'écoute en fumant, les yeux levés vers la coupole de verre. Elle tousse et poursuit sa lecture : "...Je retournerai à Agiassos. J'y retournerai. Je sais que je retrouverai la cité inchangée. Rien ne peut jamais changer à Agassios. Tout y tourne à la suite du soleil. Dès l'aube, la ville tourne sa corolle vers le mont Olympe, recompose ses ombres, ses parfums et ses bruits, lâche ses chapelets d'ânes à demi sauvages, testicules écorchés aux épineux, sabots ébréchés, museaux blessés... Elle lâche, Agiassos, ses touristes à scooter, ses bandes de cupidons. Ils ne lancent pas de flèches mais des pierres aux visiteuses, aisselles et seins dévoyés sous les débardeurs. Cette ville que personne ne peut prendre, je la reverrai, pieds nus pour ne pas glisser. Je pactiserai à nouveau avec la traîtrise des pavés et tant pis si la pestilence des rats crevés me lève le cœur, et tant pis si midi me frappe. Je serai un insecte sur ton ventre, Agiassos car tout tourne et roule autour de ton ventre, Agiassos, ville-piège, ville-bousier. Je braverai les vieilles des ruelles, leurs cheveux pris dans des filets noirs. Leurs yeux fixes et doux comme ceux des chiennes de cette île, gardent les ombres de la ville haute... Je tracerai ma ligne de vie dans la main aux quarante rues, aux quarante doigts. Une jeune fille, un marmot morveux entre les jambes, me poussera vers le bas de la ville, me croyant égarée. J'éviterai le traquenard de ses :"Agora ! Agora !"Je ne me plierai pas à sa feinte sollicitude mais j'éviterai son regard sagace. J'irai plus haut que les boutiques de céramiques, plus loin que les derniers bistrots où se figent des dix heures les hommes pris à la ronde des cafés limoneux sous les yeux indéchiffrables des popes joufflus.
J'arriverai où elles m'attendent, dans le bric-à-brac de leur cour. Ce sera l'automne. Elles auront un pull noir sous leur robe noire, le noyer aura gardé quelques feuilles. Les quatre chèvres seront à grignoter ; le cabri sautera sur le toit de sa cabane, dressé sur ses sabots. Il bêlera :"C'est toi ! Bienvenue !
Une des femmes sera occupée à tourner le lait dans la marmite de fonte. Elle lâchera le bâton pour ajouter des sarments au feu, sous le trépied. Preste, elle reprendra le brassage de peur que le monde ne s'arrête. Comme la première fois je la contemplerai, la naïve, la travailleuse sans mémoire. J'agiterai mon carnet, elle comprendra, elle me désignera ma place sur la pile de planches. J'écraserai les épluchures, les crottes sèches, je m'assoirai face à la marmite. Je ne lèverai pas mon crayon, le fil sera tenu. Alors l'autre apparaîtra, forte et joviale. Elle me proposera le lait, elle m'offrira une chaise, apportera le pain grillé et les noix.
Et je couperai le fil.
Leur signe s'assentiment sera discret. Je leur donnerai le dessin. Je me lèverai, elles me presseront dans leur odeur de chèvrerie, elles laisseront à mes joues leur sueur.
Et le fil sera coupé.
Tout droit je descendrai vers l'agora. Sous la voûte de feuilles rouges je boirai le café brûlant, très lentement. Je rêverai dans le sexe des feuilles écarlates. Silencieuse, j'enfanterai un chant en écho au saxo jamais vu qui joue pourtant sur les terrasses d'Agiassos. Saxo du Dieu caché.
Et puis il sera temps de filer ailleurs. »
Marie Treize
mardi 2 mars 2010
lundi 1 mars 2010
Gainsbourg(vie héroïque)
La personnalité complexe du peintre devenu chanteur a inspiré le créateur de BD Johan Sfarr bienvenu au cinéma. Sous la surexposition, Lucien gardera ses mystères. Des épisodes incontournables sont traités avec chaleur : BB et la passion créatrice, la Marseillaise poignante de l’ancien titulaire de l’étoile de shérif- jaune- et d’autres tableaux sont tracés avec originalité : les doubles jeux de la personnalité, la laideur et le charme, la sophistication et les facilités du bizness, la délicatesse et le versant suicidaire, le rideau de fumée, le révélateur des hypocrisies et l’inattendu, le vrai et le faux, les femmes, le petit garçon. Un excellent film qui allie le divertissement et la profondeur.
dimanche 28 février 2010
Le grenier
Jacques Osinki mettait en scène une pièce du japonais Yoji Sakaté au petit théâtre de la MC2, et je n’ai pu m’empêcher de penser tout du long à une bande dessinée, pour le mélange d’humour et de fraîcheur qui va bien avec l’ambition de traiter des problèmes éternels en les habillant à la mode d’aujourd’hui. Les comédiens, excellents, vont interpréter une série de portraits efficaces de la société japonaise avec ses adolescents enfermés dans Internet, ses inspecteurs de police, ses samouraïs, le doute du prof… Des tranches de vie dans cette pièce exigüe qui recèle les souvenirs de l’enfance, et devient refuge pour des vies malheureuses, solitaires, écorchées, qui se recroquevillent. Le dispositif scénique contraignant permet aussi toutes les inventions : dans cette case, des tranches de rêve s’imposent.
samedi 27 février 2010
Participatif passé.
Au moment des élections européennes, il nous est arrivé de porter nos mots au delà du canton. D’autres élections se profilent. Le barreau régional à réviser s’accroche le mieux à cette échelle étoilée où certains avaient cru réviser que « l’internationalisme est le futur du socialisme ».
- Mais alors ces délocalisations qui ont permis d’augmenter de 75% le revenu médian des roumains, c’est pas bien ça ?
- Merci Caterpillar de venir sur nos terres, mais pas beau Renault chez les turcs ?
Ballottés par le clapotis des médias, nous répétons en colonnes disciplinées quelques éditos abrégés. Et les politiques, ceux qui devraient organiser le débat s’en remettent à des cabinets privés pour envisager l’avenir à coup de plaquettes en couleurs concoctées par les communiquants. Où placer nos interventions citoyennes ?
Je me laisse volontiers fasciner par les power point des salariés de la prospective, quitte à finir durablement, les pieds dans le béton bien intentionné.
Quelques retraités maniaques compulsent les dossiers et s’expriment surtout s’ils sont contrariés. La complexité décourage les submergés du quotidien voués aux comprimés d’info qui les dispenseront de maux de tête.
En ce qui concerne les régionales, pour éviter de parler de Frèche ou Sankaré, ce qui émerge ce sont les propositions les plus gratuites possibles pour les transports parisiens et puis le cynisme assumé : « il ne faut pas parler de licenciements avant les élections ».
J’avais repris du mors aux dents en politique quand la démocratie participative monta sur la scène. Elle se dilua et j’en suis à me demander si ce n’est pas une procédure qui pourrait bien conforter les immobilismes, alors qu’elle devait exprimer « l’expertise citoyenne ». Elle fut un élément de langage pour quelques boute-en-train en mal d’idées nouvelles qu’ils ont abandonné bien vite au pied de leurs calculs, de leurs cumuls.
Quand la nécessité de densifier nos agglomérations se heurte aux murettes pavillonnaires, les propositions qui visent à limiter les déplacements, à permettre à la population la plus fragile de se loger mieux, se font discrètes. Et il faut un certain courage à Destot pour multiplier les logements à l’Esplanade, alors que chez nous, le long du tram, tout le monde se planque derrière quelques buttes en terre pour éviter de suggérer quelques habitations supplémentaires. Demandez l’avis aux enfants, ils répondront qu’ils préfèrent les arbres, les fleurs et les canards, leurs parents aussi. Quant au réchauffement de la planète, il y a des films pour ça et pour ceux qui sont en mal de logements, des municipalités communistes ou des tentes Quechua.
- Mais alors ces délocalisations qui ont permis d’augmenter de 75% le revenu médian des roumains, c’est pas bien ça ?
- Merci Caterpillar de venir sur nos terres, mais pas beau Renault chez les turcs ?
Ballottés par le clapotis des médias, nous répétons en colonnes disciplinées quelques éditos abrégés. Et les politiques, ceux qui devraient organiser le débat s’en remettent à des cabinets privés pour envisager l’avenir à coup de plaquettes en couleurs concoctées par les communiquants. Où placer nos interventions citoyennes ?
Je me laisse volontiers fasciner par les power point des salariés de la prospective, quitte à finir durablement, les pieds dans le béton bien intentionné.
Quelques retraités maniaques compulsent les dossiers et s’expriment surtout s’ils sont contrariés. La complexité décourage les submergés du quotidien voués aux comprimés d’info qui les dispenseront de maux de tête.
En ce qui concerne les régionales, pour éviter de parler de Frèche ou Sankaré, ce qui émerge ce sont les propositions les plus gratuites possibles pour les transports parisiens et puis le cynisme assumé : « il ne faut pas parler de licenciements avant les élections ».
J’avais repris du mors aux dents en politique quand la démocratie participative monta sur la scène. Elle se dilua et j’en suis à me demander si ce n’est pas une procédure qui pourrait bien conforter les immobilismes, alors qu’elle devait exprimer « l’expertise citoyenne ». Elle fut un élément de langage pour quelques boute-en-train en mal d’idées nouvelles qu’ils ont abandonné bien vite au pied de leurs calculs, de leurs cumuls.
Quand la nécessité de densifier nos agglomérations se heurte aux murettes pavillonnaires, les propositions qui visent à limiter les déplacements, à permettre à la population la plus fragile de se loger mieux, se font discrètes. Et il faut un certain courage à Destot pour multiplier les logements à l’Esplanade, alors que chez nous, le long du tram, tout le monde se planque derrière quelques buttes en terre pour éviter de suggérer quelques habitations supplémentaires. Demandez l’avis aux enfants, ils répondront qu’ils préfèrent les arbres, les fleurs et les canards, leurs parents aussi. Quant au réchauffement de la planète, il y a des films pour ça et pour ceux qui sont en mal de logements, des municipalités communistes ou des tentes Quechua.
vendredi 26 février 2010
Mes étoiles noires.
Une amie, repentante de ses mauvaises pensées concernant les footballeurs m’a offert le livre de l’ancien arrière droit de l’équipe de France, Lilian Thuram, le buteur dubitatif contre la Croatie. Je craignais qu’il « se la joue » eh bien : pas du tout ! Il nous fait part de ses sources et dans les portraits qu’il trace où ne figurent ni Pelé ni Karl Lewis, il précise ce que chaque destin, dont certains sont incroyables, a fait bouger chez lui. En plus de 300 pages, des bonheurs d’expression sont bienvenus: « la société antillaise, née sous X » ; il y a matière à apprendre, à être indigné, et aussi être une fois de plus enchanté du chemin parcouru avec l’élection d’Obama.
Esope était un esclave nubien et Alexandre Pouchkine le poète, arrière petit fils du camerounais Abraham Petrovitch Hanibal, général en chef de l’armée impériale russe. Pour connaître un peu la « Suisse Africaine », j’ai apprécié de retrouver Mongo Betti dans ce choix de grandes figures où certaines étaient attendues, mais des surprises sont souvent au rendez-vous. Ainsi le premier homme au pôle nord: Henson compagnon de Peary. Des histoires collectives comme celle des tirailleurs sénégalais sont terribles, ou édifiantes comme la réussite du boycott des transports à Memphis après l’acte de refus de Rosa Park : « aux heures de pointe, les trottoirs étaient envahis par une foule de travailleurs et de personnel domestiques qui rentraient patiemment de leur lieu de travail, situé parfois à plus de quinze kilomètres de leur domicile. Ils savaient pourquoi ils marchaient, et cela se voyait à leur manière de se tenir… le boycott se prolongea 381 jours ».
Lettre de Rochambeau pour mater la révolte à Haïti, il envoie des troupes avec vingt-huit chiens bouledogues… « je ne dois pas vous laisser ignorer qu’il vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des Nègres à manger. »
Le premier candidat noir à la présidentielle américaine, Frédéric Douglass, a appris à lire, en cachette, sur un chantier naval grâce aux charpentiers qui écrivent B pour bâbord, T pour tribord…
Un livre salutaire qui rappelle les injustices et amène les victimes à se redresser.
Esope était un esclave nubien et Alexandre Pouchkine le poète, arrière petit fils du camerounais Abraham Petrovitch Hanibal, général en chef de l’armée impériale russe. Pour connaître un peu la « Suisse Africaine », j’ai apprécié de retrouver Mongo Betti dans ce choix de grandes figures où certaines étaient attendues, mais des surprises sont souvent au rendez-vous. Ainsi le premier homme au pôle nord: Henson compagnon de Peary. Des histoires collectives comme celle des tirailleurs sénégalais sont terribles, ou édifiantes comme la réussite du boycott des transports à Memphis après l’acte de refus de Rosa Park : « aux heures de pointe, les trottoirs étaient envahis par une foule de travailleurs et de personnel domestiques qui rentraient patiemment de leur lieu de travail, situé parfois à plus de quinze kilomètres de leur domicile. Ils savaient pourquoi ils marchaient, et cela se voyait à leur manière de se tenir… le boycott se prolongea 381 jours ».
Lettre de Rochambeau pour mater la révolte à Haïti, il envoie des troupes avec vingt-huit chiens bouledogues… « je ne dois pas vous laisser ignorer qu’il vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des Nègres à manger. »
Le premier candidat noir à la présidentielle américaine, Frédéric Douglass, a appris à lire, en cachette, sur un chantier naval grâce aux charpentiers qui écrivent B pour bâbord, T pour tribord…
Un livre salutaire qui rappelle les injustices et amène les victimes à se redresser.
jeudi 25 février 2010
L’histoire mise à nu par ses artistes mêmes : David et d’autres…
En 1789, il y a eu une révolution en France.
Le maître des cérémonies de ces années fertiles, David, était prêt à boire la ciguë quand il a été emprisonné comme Socrate dont il a peint le sacrifice. Il reliait ici, une fois encore, l’art et l’histoire. Il en a réchappé, et c’est à partir essentiellement de ses œuvres que l’historien d’art, Gilles Genty a illustré son propos aux amis du musée. Depuis « le serment des Horaces » jusqu’à celui du jeu de paume. Les thèmes de l’antiquité et l’iconographie chrétienne réinvestis lors des riches heures de la naissance de la république. Exaltation des vertus et des martyrs. « Le vrai patriote doit saisir avec avidité tous les moyens d’éclairer ses concitoyens et de présenter sans cesse à leurs yeux ses traits sublimes d’héroïsme et de vertus » a dit l’auteur du « dernier souffle de Marat », et d’autres toiles sous l’empire. Marat avant d’aller provisoirement au Panthéon eut droit à douze stations où furent récitées des neuvaines républicaines.
Nicolas Ledoux, architecte des salines d’Arc et Senans, un des acteurs majeurs du néo classicisme, commença son œuvre sous Louis XV et rêva d’une cité d’équilibre, idéale, utopique après que 1789 eut ruiné ses commanditaires.
François Gérard, commença lui, sous l’aile de David et finit par peindre le sacre de Charles X.
Le maître des cérémonies de ces années fertiles, David, était prêt à boire la ciguë quand il a été emprisonné comme Socrate dont il a peint le sacrifice. Il reliait ici, une fois encore, l’art et l’histoire. Il en a réchappé, et c’est à partir essentiellement de ses œuvres que l’historien d’art, Gilles Genty a illustré son propos aux amis du musée. Depuis « le serment des Horaces » jusqu’à celui du jeu de paume. Les thèmes de l’antiquité et l’iconographie chrétienne réinvestis lors des riches heures de la naissance de la république. Exaltation des vertus et des martyrs. « Le vrai patriote doit saisir avec avidité tous les moyens d’éclairer ses concitoyens et de présenter sans cesse à leurs yeux ses traits sublimes d’héroïsme et de vertus » a dit l’auteur du « dernier souffle de Marat », et d’autres toiles sous l’empire. Marat avant d’aller provisoirement au Panthéon eut droit à douze stations où furent récitées des neuvaines républicaines.
Nicolas Ledoux, architecte des salines d’Arc et Senans, un des acteurs majeurs du néo classicisme, commença son œuvre sous Louis XV et rêva d’une cité d’équilibre, idéale, utopique après que 1789 eut ruiné ses commanditaires.
François Gérard, commença lui, sous l’aile de David et finit par peindre le sacre de Charles X.
mercredi 24 février 2010
J 24: Can Tho
Nous nous sommes couchés tôt, tandis que nos voisins de chambre à côté trapusent et attirent les moustiques. Tranquillement sous nos moustiquaires nous nous amusons à regarder les lumières et les formes à travers la gaze, avant de sombrer dans le sommeil. Nous avons le même plaisir à nous éveiller en cet emballage.
Nous allons à vélo jusqu’au marché, le sable rend la conduite difficile, l’une de mes compagnes de voyage percute un jeune bananier et l’autre disparaît dans un fossé, sans mal.
Nous reprenons le bateau pour immédiatement monter dans l’auto qui nous attend. Les moyens de transport s’enchainent parfaitement en se trouvant au bon endroit au bon moment ! Merci Phénix Agency !
Quand nous arrivons à Caï Be un autre bateau à moteur nous attend et nous embarquons tout de suite. Nous nous arrêtons assez vite dans une fabrique de riz soufflé. Le riz est jeté dans du sable noir chauffé dans un grand wok, éclate comme du pop corn, tamisé, séparé de la balle qui servira de combustible, il est ensuite mélangé à un caramel parfumé au gingembre. Les ouvriers l’étalent ensuite au rouleau à pâtisserie en métal. Les femmes se consacrent à l’emballage. Nous dégustons ce riz et différentes confiseries arrosé de thé au jasmin tandis qu’une averse se déchaîne à l’extérieur. Elle finit juste quand nous remontons sur le bateau, encore une synchronisation parfaite. Nous circulons au milieu des bateaux à l’arrêt faisant commerce et nous nous dirigeons vers une maison de « style colonial » (et pas coloniale) la maison Ba Dué. Construite par un mandarin Pan Van Duc en 1938. Le style « occidental » de l’extérieur se retrouve dans la décoration murale art déco et les neuf médaillons peints représentant des paysages des neuf bras du Mékong. Le style Vietnamien concerne plutôt le mobilier en bois incrusté de nacre de la salle principale, et l’autel des ancêtres et à Bouddha. Le bateau nous conduit à une deuxième maison superbe aussi uniquement Vietnamienne : Tran Tuan Kiet. Elle ressemble en plus vaste à la première maison. Dans un coin une vieille se repose dans son hamac.Cette maison abrite un restaurant à l’arrière près d’un bassin de nénuphars. Pas de murs mais un toit, tables avec nappes blanches brodées et lavabos trônant au centre. C’est là que nous prenons l’un des meilleurs repas de notre séjour : soupe aux graines (lotus, haricots, petits pois, maïs…), poisson oreille d’éléphant en rouleau avec ananas, carambole, concombre, crevettes, nems et beignets de fleurs de courgettes, porc au caramel riz et fruits ! Le bateau nous promène dans l’arroyo entre les entrepôts et les briqueteries en forme de cases obus africaines. Nous coupons le Mékong large et toujours aussi boueux jusqu’à Vinh Long où nous attend notre voiture.
Nous roulons jusqu’à Sa Dec, la ville de Marguerite Duras. L’école bien entretenue où sa mère enseigna, est toujours en service. Nous apercevons de loin, la maison où logeaient les fonctionnaires au temps de français comme la famille Duras, dont on ne sait quelle partie elle occupait. Quant à la maison de l’amant, Thien nous apprend qu’elle ne se visite plus suite à des gestes insultants de la part de touristes qui consistaient à montrer du doigt le portrait de l’amant sur l’autel des ancêtres pour le comparer au visage de l’acteur du film.
Nous prenons le chemin de la ville la plus importante du delta du Mékong Can Tho (prononcer Can Theu) Il faut passer par un ferry car le pont n’est pas terminé, on l’aperçoit avec son centre encore béant. La pluie tombe par intermittence. La ville est moderne et ne représente pas de grand intérêt touristique. Les magasins ferment beaucoup plus tôt que partout ailleurs. Nous atteignons le Saigon Can Tho hôtel avant 18h, découvrons avec plaisir les grandes chambres qui nous sont destinées. Avec la clef on nous remet un ticket nous donnant droit à un sauna et à une boisson de bienvenue. Nous laissons le sauna et nous nous rendons au bar où pendant qu’on nous prépare un cocktail qu’on boira sur la terrasse, je conserve mon honneur de justesse en gagnant d’un point au baby foot. Nous ne cherchons pas de restau ce soir ; d’ailleurs la balance disponible dans la chambre indique deux kilos supplémentaires pour deux d’entre nous. Nous dinons de fruits et de gâteaux dans la chambre d’hôtel.
Nous allons à vélo jusqu’au marché, le sable rend la conduite difficile, l’une de mes compagnes de voyage percute un jeune bananier et l’autre disparaît dans un fossé, sans mal.
Nous reprenons le bateau pour immédiatement monter dans l’auto qui nous attend. Les moyens de transport s’enchainent parfaitement en se trouvant au bon endroit au bon moment ! Merci Phénix Agency !
Quand nous arrivons à Caï Be un autre bateau à moteur nous attend et nous embarquons tout de suite. Nous nous arrêtons assez vite dans une fabrique de riz soufflé. Le riz est jeté dans du sable noir chauffé dans un grand wok, éclate comme du pop corn, tamisé, séparé de la balle qui servira de combustible, il est ensuite mélangé à un caramel parfumé au gingembre. Les ouvriers l’étalent ensuite au rouleau à pâtisserie en métal. Les femmes se consacrent à l’emballage. Nous dégustons ce riz et différentes confiseries arrosé de thé au jasmin tandis qu’une averse se déchaîne à l’extérieur. Elle finit juste quand nous remontons sur le bateau, encore une synchronisation parfaite. Nous circulons au milieu des bateaux à l’arrêt faisant commerce et nous nous dirigeons vers une maison de « style colonial » (et pas coloniale) la maison Ba Dué. Construite par un mandarin Pan Van Duc en 1938. Le style « occidental » de l’extérieur se retrouve dans la décoration murale art déco et les neuf médaillons peints représentant des paysages des neuf bras du Mékong. Le style Vietnamien concerne plutôt le mobilier en bois incrusté de nacre de la salle principale, et l’autel des ancêtres et à Bouddha. Le bateau nous conduit à une deuxième maison superbe aussi uniquement Vietnamienne : Tran Tuan Kiet. Elle ressemble en plus vaste à la première maison. Dans un coin une vieille se repose dans son hamac.Cette maison abrite un restaurant à l’arrière près d’un bassin de nénuphars. Pas de murs mais un toit, tables avec nappes blanches brodées et lavabos trônant au centre. C’est là que nous prenons l’un des meilleurs repas de notre séjour : soupe aux graines (lotus, haricots, petits pois, maïs…), poisson oreille d’éléphant en rouleau avec ananas, carambole, concombre, crevettes, nems et beignets de fleurs de courgettes, porc au caramel riz et fruits ! Le bateau nous promène dans l’arroyo entre les entrepôts et les briqueteries en forme de cases obus africaines. Nous coupons le Mékong large et toujours aussi boueux jusqu’à Vinh Long où nous attend notre voiture.
Nous roulons jusqu’à Sa Dec, la ville de Marguerite Duras. L’école bien entretenue où sa mère enseigna, est toujours en service. Nous apercevons de loin, la maison où logeaient les fonctionnaires au temps de français comme la famille Duras, dont on ne sait quelle partie elle occupait. Quant à la maison de l’amant, Thien nous apprend qu’elle ne se visite plus suite à des gestes insultants de la part de touristes qui consistaient à montrer du doigt le portrait de l’amant sur l’autel des ancêtres pour le comparer au visage de l’acteur du film.
Nous prenons le chemin de la ville la plus importante du delta du Mékong Can Tho (prononcer Can Theu) Il faut passer par un ferry car le pont n’est pas terminé, on l’aperçoit avec son centre encore béant. La pluie tombe par intermittence. La ville est moderne et ne représente pas de grand intérêt touristique. Les magasins ferment beaucoup plus tôt que partout ailleurs. Nous atteignons le Saigon Can Tho hôtel avant 18h, découvrons avec plaisir les grandes chambres qui nous sont destinées. Avec la clef on nous remet un ticket nous donnant droit à un sauna et à une boisson de bienvenue. Nous laissons le sauna et nous nous rendons au bar où pendant qu’on nous prépare un cocktail qu’on boira sur la terrasse, je conserve mon honneur de justesse en gagnant d’un point au baby foot. Nous ne cherchons pas de restau ce soir ; d’ailleurs la balance disponible dans la chambre indique deux kilos supplémentaires pour deux d’entre nous. Nous dinons de fruits et de gâteaux dans la chambre d’hôtel.
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