
vendredi 25 septembre 2009
Le Landais volant

jeudi 24 septembre 2009
André François

L’illustrateur, sculpteur, graphiste est identifiable par la simplicité, l’évidence de son trait. La disparition d'une grande partie de ses oeuvres dans un incendie de son atelier n'avait pas entamé la belle énergie qui se dégage des ses travaux.
Dans nombre d’expositions, il peut y avoir pléthore de compositions autour d’un morceau de branche, d’un tesson; pourtant même dans cet exercice banal, on peut facilement reconnaître sa patte.
Si Ungerer, Claveloux lui rendent hommage, c’est bien la même lignée qui connut Savignac. La rue souriait avec ses publicités et les crocodiles dans les livres pour enfants avaient connu Prévert.
mercredi 23 septembre 2009
J3 : Ho et le pont.

Fatigue et faim nous poussent vers une adresse du Routard : restaurant végétarien Nang Tam 79 A Tran Hung Dao qui ne nous revient vraiment pas cher. Bon plan, la patronne parle bien français. Nous roulons en taxi vers le pont Long Biên, anciennement Paul Doumer, construit dans le style d’Eiffel, et le traversons à pied. La voie de chemin de fer en son centre, et deux voies pour les cyclomoteurs et en principe pour les piétons, occupent cet édifice rouillé qui surplombe le Fleuve Rouge, ainsi que quelques vieilles bâtisses en murs tressés et des jardins ouvriers. En retournant vers la gare, point de départ du pont, nous tombons sous le charme d’un couple de jeunes mariés en blanc assis sur les rails sous les ordres d’un couple de photographes accroupis sous un miroir réflecteur, en plein travail artistique ! Déjà nous avions croisé un couple de mariés et leur photographe au temple de la littérature. Il est de coutume de réaliser les photos avant le mariage où elles seront exposées dans toute leur théâtralité. Nous sirotons notre eau fraîche dans une salle d’attente de la gare. Notre nouvelle recherche sera le grand marché Dong Xuan, marché couvert construit par les français. C’est une vraie fourmilière comme un « grand magasin » aux tissus essentiellement sur plusieurs étages. Il semblerait que la fermeture approche car les commerçants comptent leurs sous et remballent les marchandises. Notre itinéraire nous conduit encore dans la rue aux lanternes. Nous nous arrêtons acheter des tampons en bois sympas (30 000 Dongs) avant de terminer à l’hôtel devant bière et jus de fruits. Nous attendons tranquillement l’heure du rendez-vous avec Manh, porteur de nouvelles météorologiques (typhon au Nord Est) et annonçant un retard de près d’une heure du train.
Un minibus pour 15 nous conduit à la gare, héritage français sans grand charme, et assez vite nous pouvons gagner notre wagon aux couchettes molles, heureux de la tranquillité climatisée que nous offre notre cabine privée. La lumière de la couchette est douce.
mardi 22 septembre 2009
Université populaire et participative de la connaissance près de chez nous

C’est émouvant pour les têtes chenues de voir évoquer les GAM (Groupe d’Action Municipal) par une jeunette énergique : Laure Masson, même si un représentant venant de Savoie vient modérer l’hommage à ce qui constitue une référence en matière de démocratie participative. Chez Louis Besson qui est un des historiques de la mouvance, à Chambéry, la démocratie dans les quartiers est plutôt informative, en retrait par rapport à la démarche dans la ville de Brème en Allemagne où les habitants ont droit de véto sur des investissements de la commune, où les projets viennent des usagers. Bien des points abordés conviaient pour beaucoup les problématiques autour de la Villeneuve de Grenoble : les espoirs, les nouvelles questions qui seront d’ailleurs évoquées au cours de cette journée.
Une vidéo nous avait informés d’une façon précise sur cette ambition démocratique ancrée dans le quotidien des plus modestes. Le témoignage du regain de vitalité d’une paroisse où le charisme d’un prêtre rencontre une plus grande implication des paroissiens est vraiment dans le sujet, de même que les précisions apportées sur la démarche exigeante d’une association d’Eybens qui se substitue à une épicerie en faillite pour promouvoir une consommation plus équitable pour les producteurs et plus responsable pour les consommateurs. Les développements théoriques d’un ami du Monde Diplomatique se croisent avec les impatiences d’une travailleuse sociale qui partage la souffrance des plus démunis comme la verve d’un conseiller municipal d’un village du Nord Isère par ailleurs chercheur en biologie moléculaire qui développe son concept d’ « anarchie féconde » en s’appuyant sur son vécu professionnel et ses propositions d’élu. Un organisme vivant n’est jamais fini, il est constamment en train de se modifier pour agir. Le consensus est relatif, il s’éclaire par le débat où les « professionnels » ne sont pas coupés des « amateurs » concernés. La confiance est de mise, chacun se respecte.
Des rapprochements entre la période qui vit l’émergence des GAM au moment où la SFIO se délitait sur fond de guerre d’Algérie et l’actualité chahutée est inévitable pour les membres de cette assemblée encore membres du PS. Cependant il ne me semble pas que le NPA soit le nouveau PSU qui eut le mérite de poser les bases d’un débat sur une nouvelle façon d’exercer la politique. En 2009, les tactiques prennent le pas sur l’éthique. Le débat aujourd’hui ne porte plus sur la façon d’accéder au pouvoir comme le pose encore Besancenot mais sur la façon d’exercer ce pouvoir.
Après l’examen, le matin de quelques outils politiques au service de l’action citoyenne, et ayant bien à l’idée que nous sommes dans un contexte instable où le temps s’accélère, l’après midi était consacré à la citoyenneté dans l’économie, les SCOP, le livre de Cohen : « la prospérité du vice » fut conseillé, mais les débats vifs ne coïncidaient pas forcément avec la diversité des appréciations de syndicalistes parce que l’un cotisait à la CGT et l’autre à la CFDT. Il fut question des abus dans l’emploi des stagiaires aussi bien que du sens donné au travail ou de la relégitimation des services publics. Cet aller retour entre des considérations très concrètes et des perspectives qui nous sortent des tourments de l’heure me va bien et les raisins du pique-nique étaient excellents.
lundi 21 septembre 2009
Un prophète

Malgré ma tendance à me méfier des unanimités, je me joins aux louanges pour ce film d’Audiard qui met l’esthétique au service de la politique, où une histoire bien racontée transcende le documentaire. 2 H 35 d’intensité. Et ce n’est pas parce que c’est devenu un lieu commun que cela n’est pas vrai : « la prison est l’école du crime ». Le jeune qui arrive pour six ans en centrale, ne sait pas lire, mais n’hésitera pas à tuer. La violence qui fait détourner le regard à plusieurs reprises, éclate dans la conversation, après un café. La candeur se mêle au mépris le plus féroce. La noirceur des destins qui se cognent à tous les murs dans le milieu carcéral, est aussi le fruit des violences de la société, son image exacerbée. Quand l’administration abandonne le pouvoir aux caïds dans ses tôles, est-ce seulement la pénitencière qui est en cause ?
vendredi 18 septembre 2009
Le voyage dans le passé

« “Te voilà !”, dit-il en venant à sa rencontre les bras ouverts, presque déployés.
“Te voilà”, répéta-t-il et sa voix grimpa dans les aigus, passant de la surprise au ravissement, tandis qu’il embrassait tendrement du regard la silhouette aimée.
“Je craignais tant que tu ne viennes pas !” »
C’est ainsi que commencent ces 100 pages avec cette clarté, cette force.
Un homme et une femme se sont voués un amour idéal et platonique, ils se retrouvent après dix ans de séparation. Sur un thème simple, évident, la subtilité de l’auteur nous rend cette histoire présente, bien que le contexte historique ait pesé sur ces destins. Il n’y a rien de daté dans ce récit nerveux, où la différence des classes sociales n’est pas qu’une tapisserie, où la tragédie vous empoigne doucement.
C’est la vie et quand c’est dit ainsi que c’est beau !
La littérature nous rend plus riche même si Zweig dit que la littérature n’est pas « pas la vie » mais un « moyen d’exaltation de la vie, un moyen d’en saisir le drame de façon plus claire et plus intelligible ». Tout à fait.
Elle lui avait lu ce poème de Verlaine, innocemment.
« Dans le vieux parc solitaire et glacé, Deux formes ont tout à l’heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles, Et l’on entend à peine leurs paroles.
Te souvient-il de notre extase ancienne ? Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne ?
Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ? Toujours vois-tu mon âme en rêve ? -Non.
Ah ! les beaux jours de bonheur indicible Où nous joignions nos bouches ! -C’est possible.
Qu’il était bleu, le ciel, et grand l’espoir ! L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles, Et la nuit seule entendit leurs paroles. »
Pour les lecteurs quotidien du blog: je reprends les publications lundi.
jeudi 17 septembre 2009
L’œil du photographe

La chose en elle-même : tout ce qui rentre fait ventre.
Le détail : tout est dans tout.
Le cadrage : le peintre commence par le centre, le photographe par le tour.
Le temps : la géo(le cadrage) est bien plus facile que l’histoire(le temps) qui court toujours !
Le point de vue : c’est moi que je fais la photo, mais elle se tirera de toutes façons.
« Si vos photos ne sont pas bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près » Robert Capa
« L’industrie, faisant irruption dans l’art, en devient la plus mortelle ennemie » Charles Baudelaire
« L’instant décisif » dont parle Cartier Bresson … « à ce moment précis, le flux des formes et des motifs changeants semble avoir atteint un équilibre, ordre et clarté parce que l’image est devenue l’espace d’un instant, une photo »John Szarkowski.
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