jeudi 6 novembre 2008
Jour de vote à la section P.S.
A la ludothèque de Fiancey à Saint Egrève il n’y avait plus de cidre pour les retardataires qui avaient de 17h à 22h pour voter ce jeudi,D Day pour les socialistes. Chez nous, c’est la motion Delanoë qui arrive en tête d’une voix devant la motion Collomb-Royal : 4 délégués pour chaque équipe sont mandatés pour le congrès fédéral qui a lieu samedi à Gières;la motion Aubry pourra envoyer un délégué, mais les autres motions n’ont pas obtenu assez de voix. Nous avons encore parlé tram, du collège et d’Obama, et plaisanté sur nos choix nationaux avec certains. Je n’ai d’ailleurs pas perçu depuis que je suis entré dans la maison rose, d’ostracisme à l’égard d’untel parce qu’il avait affiché sa préférence pour une liste. A livrer ce sentiment, qui contredit le discours dominant où sont décrits essentiellement les querelles, les coups tordus, j’ai l’impression de mettre une indéfectible naïveté sur la place, et pourtant c’est bien cette camaraderie qui nous fait aussi nous coucher tard et lever tôt et même pas payés pour les heures sup’.
Home.
« Alexandre le bienheureux » en version familiale pour la fantaisie, l’anticonformisme, mais la comédie vire à l’étouffement. L’idée d’une maison en bord d’autoroute était sympathique mais elle tourne court, malgré l’humanité de Gourmet et le grain de folie d’Huppert. D’excellents acteurs enfants pour ce film pour enfants. Le film d'Ursula Meier manque d’aire.
mardi 4 novembre 2008
Appaloosa
Film de Ed Harris. J’ai suivi les conseils de mon commentateur le plus assidu en allant voir un western, genre pour lequel ma culture est aussi maigre que les flancs d’un coyote. Pourtant, j’ai aimé retrouver tous les codes du genre. La lenteur est ponctuée de déchaînements où la vitesse est vitale, les rivières se passent à gué et le café la nuit au bivouac doit être bien âpre ; l’amitié, les calibres. Nous sommes cependant dans un film de 2008 où les politiques sont pourris, la femme n’a pas qu’un rôle secondaire, les sentiments sont peu romantiques et le justicier vieillissant tombe sous le charme d’une dame parce qu’elle se lave régulièrement : crédible dans cet univers où le cheval est la plus belle conquête. Il n’y a rien de parodique à mes yeux et s’il nous arrive de sourire par exemple avec une critique littéraire en milieu carcéral, l’ambiance est fidèle aux images que nous formons aujourd’hui de ces années 1885. Il fait bon de se faire raconter une histoire où les serviteurs de la loi mouillent la chemise. Il y a des méchants et des gentils mais le shérif cherche ses mots, chacun a ses failles et qui n’aurait pas quelques faiblesses pour le méchant s’il est joué par Jérémie Irons ?
Et même des fois le gentil triomphe, et c'est dans la réalité!
lundi 3 novembre 2008
Un jour nous partirons
Livre de Georges Bonnet composé d'une douzaine de séquences limpides, sans tapage, où sont évoquées des vies modestes avec le temps qui fait son œuvre. Des destins simples, émouvants : les tendresses et les ferveurs de l’enfance, les arrangements de la vieillesse, les occasions manquées. Une poésie du quotidien loin des fracas de la mode. Ce ne sont pas des nouvelles qui offriraient un dénouement inattendu ou spectaculaire mais une lecture apaisante de lignes claires.
La vie moderne. R. Depardon
En bout de chemin. Depardon fait partie avec Sempé de mon Panthéon. Ma connivence est totale avec le photographe fils de paysan qui s’affiche à la première personne dans ses films jusqu’à l’insistance. Je fais partie du public aimant retrouver ses racines paysannes dans ce cinéma qui sait garder de si belles traces d’existences d’hommes et de femmes dans leur vérité : si rare ! Ces portraits, cette fois, valent surtout par les routes, les silences. Bien sûr ces figures peuvent paraître savoureuses, et la proximité palpable avec les personnes filmées est très émouvante, mais c’est de mort dont il s’agit, celle d’un monde. Il n’y aura pas de transmission, ces hommes têtus ne l’ont pas envisagée et là haut sur les plateaux dont la beauté vous ravit dans un plan de cinéma, qui voudrait vivre ? Les cinémas sont loin. Le lait est tiré dans les étables obscures, on ne sait plus par qui.
dimanche 2 novembre 2008
Vicky Christina Barcelona
Film dont Woody Allen serait le réalisateur : aucune trace d’humour, de légèreté. Un scénario sans intérêt, truffé de clichés sans recul, personnages vacants, les belles actrices semblent des marionnettes. Les rendez-vous avec le new yorkais faisaient partie des rites attendus par les amateurs de mélancolie bavarde et drôle:là, il n’y a personne au rendez-vous.
mardi 28 octobre 2008
Les vrais gens
L’économie réelle se rappelle au bon souvenir de la virtuelle qui ne se la pète plus : elle a claqué, la financière ! C’est le récit de ces jours : les milliards, des milliers de milliards sortent des bouches… et des usines de jouets ferment en Chine. Vieille dispute entre réel et virtuel : les ados s’accrochent à leurs jeux fictifs et puisque la télé dit montrer les « vrais gens » ce doit être vrai, comme un discours du baptisé du Fouquet’s dans un hall d’usine. La littérature est aussi le lieu des vapeurs étourdissantes, même si des romans ont mieux rendu compte du réel que bien des documentaires. Derrière nos Windows, en blog, en bandes, en blagues nous nous défendons pour ne pas nous « embotter ». « Mais c’est pas vrai ! »est notre cri de désarroi ultime. Dans le fracas ouaté des fortunes qui se défont et des infortunes qui redoublent, les yeux dans les yeux, le réel n’a-t-il, dans les champs de la Toussaint, que la couleur noire d’une pierre tombale, l’incertitude d’un trait charbonneux sur une page blanche qui n’arrive pas à choper cette lumière fuyante, d’une heure d'hiver à la ramasse ? Mon môme au génome me suggère quelque mot flouté pour une rime ; en ce qui concerne mes vérités de l’heure je ne sais que picorer dans les pages des journaux.
Dans Libé de ce lundi un morceau d’un article de Thomas Clerc, ex-professeur du secondaire à propos du film « Entre les murs » : « Privé de toute réelle possibilité de transmission, le corps enseignant se réfugie dans le bavardage légal, occupation dont cette corporation a le secret : les conseils de classe, les conseils de discipline, les réunions de crise sont les dérisoires issues d’une parole qui, dépourvue de performativité (celle de l’autorité compétente), n’a plus que la procédure démocratique pour exutoire tardif . »
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