Le titre exprimé au participe passé se révèle tout à fait
juste tout au long de 138 pages précises et modestes.
La géographie construit
un homme en devenir.
«… en découvrant
mon environnement, je découvre que j’ai un corps, des sens, une pensée ;
Avant de l’explorer, je n’étais rien ou pas grand-chose. J’explore ces
frontières et je me crée un corps, encore partiel, une sensibilité, un
être. »
Le petit enfant grandit et la mémoire impressionnante de l’écrivain
réveille chez le lecteur des souvenirs délicieux de genoux écorchés, quand
pissenlits, papillons, vaches et champ de maïs constituent l’univers… et les
copains.
Il ne s’agit pas d’un exercice de plus de « je me souviens »
mais d’une expansion du domaine de l’étonnement souriant.
Dans les années 80, le fils de pasteur d’un village vaudois
bénéficie entre quatre et sept ans d’une liberté qui pourrait sembler
incroyable aujourd’hui alors qu’elle était naturelle alors.
Jamais remis de mes délices d’enfant à l’écoute de Pagnol, je reste très sensible à la façon d’exprimer l’enfance.
L’auteur
suisse accompagne le développement du petit, ses découvertes avec beaucoup de
justesse, du mécanisme de la pince à linge au mystère de la mort de Léon.
« Je dois parler du sol. Car dans cette expérience et de ce
souvenir ressort une autre chose très nette: dans la petite enfance,
l’importance du sol, et de ce qu’on y voit, de ce qu’on y trouve, de ce qu’on y
tâte, du pied ou de la main, est considérable. »
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