samedi 2 avril 2022

Le cas Sneijder. Jean-Paul Dubois.

« C’est un cas » disait sans plus de commentaire une maîtresse d’avant les euphémismes, 
«  il est grave » comme on l’exprimait il y a peu, pour tous les singuliers avec « un grain » ! 
«… il faut que tu voies quelqu’un ». Il y avait quelque chose de magique dans cette adjuration. Invoquer ce « quelqu’un » qui quelque part au-delà de nous, possédait la clef de l’énigme revenait, pour elle, à énoncer un acte de foi. Elle était certaine qu’il suffisait de « voir » ce chaman-là pour que les soucis et les plaies cautérisent. » 
Dans ce livre épatant comme d’habitude,
https://blog-de-guy.blogspot.com/2020/05/tous-les-hommes-nhabitent-pas-le-monde.html l'écriture légère exprime avec plus d’acuité le tragique de la vie et ses quelques (rares) bons moments. 
« Les faillites aiment les week-ends. Et la vie est pleine de dimanches. »  
La lucidité peut amener à l’enfermement après accident d’ascenseur, deuil, couples problématiques et boulot spécial.
« Je pense à la mémoire, à son emprise accablante, à ces lests écrasants qu'elle dépose en nous avec une constance désarmante. Parfois lorsque je suis en haut, à ma table, ou dans mon lit, à attendre le sommeil, je la sens se glisser à mon côté, serpent à l'épiderme glacial, afin de m'infliger les films de ses archives, tout ce que je n'aurais pas dû voir… »  
Ces 218 pages émouvantes décrivent une solitude fragile et courageuse échappant à la marchandisation des liens : une vie sauvée par l’humour- pas de celui qui fait  ouaf ouaf ! Encore que…

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