D’un coup de
voiture, https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/04/strasbourg-4.html
nous nous déplaçons vers le N.E en direction des Institutions Européennes. Nous posons la voiture au P+R tout proche
et nous investiguons autour du
Parlement. A ses pieds, le club d’aviron s’entraine sur l’Ill.
Un planton nous informe que le
bâtiment ferme à midi et rouvre à 13h.
Nous cheminons alors à la recherche d’un restaurant, découvrant un quartier
ouvrier attenant avec des maisons clonées mais plutôt cossues, des villas bénéficiant d’une ambiance
reposante.Malgré la
proximité du Parlement, nous ne dégottons pas facilement un lieu de
restauration : un passant interrogé nous indique le parc de l’Orangerie,
le plus grand de Strasbourg où effectivement
nous pouvons nous installer à une terrasse pour « snacker » et plus si l’envie se
faisait sentir. Une salade de crudités et un plat végétarien remplacent le menu
du jour épuisé à cette heure tardive. A côté, une maison ancienne à colombages
provenant de Molsheim dispose d’un
restaurant chic aujourd’hui apparemment fermé. Nous
profitons du lieu verdoyant et paisible. Ce joli parc doit son nom au beau bâtiment à grandes verrières destiné
aux plantes. Des cyclistes et des
joggers sillonnent les allées sans gêner les promeneurs qui peuvent apprécier les aménagements, les
grandes surfaces de gazon bien tondu et
un plan d’eau avec des jets et des cygnes.Nous
retournons au parlement Européen, mais
avant d’en franchir les portes, il nous faut
récupérer à la voiture des masques chirurgicaux, seuls acceptés en ces
lieux, nos masques en tissu ne convenant
pas.
Nous montrons patte blanche avec notre carte d’identité (impasse sur le Pass sanitaire), passons ainsi que nos sacs sous des portiques obligatoires comme dans un aéroport et pénétrons dans une
cour circulaire immense. Du personnel nous
explique comment parcourir les différents endroits accessibles au public en suivant les balisages. L’architecture
intérieure est vraiment belle, grandiose. Nous évoluons dans une sorte de jardin
d’hiver avec des plantes lianes accrochées à des tubes sur plusieurs étages
dans une dominance de verre, bois et métal. Des escalators
et des ascenseurs desservent les niveaux
où les bureaux clos reçoivent les députés ou les réunions. Lorsqu’aucune séance
ne se déroule, l’hémicycle se visite à l’aide d’audio guides prêtés gratuitement. Comme dans un écrin, il est
enfermé dans une structure en bois en forme de boule.
A l’intérieur, nous accédons
par le haut dans la salle en gradins sur lesquels nous nous asseyons pour
écouter l’exposé enregistré d’une vingtaine de minutes, très instructif.
Ici,
quelques 700 voire 751 députés des pays de l’Europe siègent regroupés par tendances politiques et reliés
par casques à de nombreux traducteurs. Seule la teinte bleue du drapeau s’impose sur le mobilier ou toutes les
surfaces colorées de l’hémicycle, abandonnant
aux étendards nationaux réunis la lumière, la diversité et l’éclat. Hors de la
salle en suivant le balisage, des informations interactives très pédagogiques
complètent la visite. Elles concernent les députés de chaque pays, leur nom,
leur CV, leur fonctions. Elles citent
aussi quels sont les lieux spécifiques, par exemple, Francfort pour les finances, Luxembourg pour la justice. Tous ces
renseignements s’obtiennent au moyen
d’écrans manipulés avec des stylets en forme de stylo/lampe made in
China offert en souvenir.
En souvenir aussi, l’Europe nous propose de poser
avec en fond d’image soit la façade du parlement, soit l’hémicycle et de nous
expédier la photo obtenue par mail.
Enfin, une
série de clichés célèbrent les moments forts et les personnes marquantes de la
CELe circuit
balisé étant fini, nous sortons du parlement. Nous nous acheminons vers le Palais des droits de l’homme, bien qu’il ne se visite pas. Nous
tombons sur une manifestation modeste de
jeunes Turcs interdite d’entrée et stationnée devant la grille. Un jeune homme
au français difficile malgré ses efforts
est heureux de notre intérêt. Il nous renseigne sur leur intervention qu’il souhaiterait plus médiatisée bien qu’une caméra filme les
porteurs de pancartes et enregistre l’interview d’un des leurs. Les
revendications portent sur l’arrestation de 355 cadets de l’armée arrêtés sans
jugement la nuit dernière et de la mort de 2 d’entre eux.
Nous rentrons nous reposer et diner à la
maison (gaspacho taboulé mousse au chocolat et bière). Nous espérons bien ce soir
assister au son et lumière de la
cathédrale. Nous attrapons la navette pour les Halles Sébastopol sans oubli et
sans erreur et même en avance. Nous disposons de tout notre temps pour
rejoindre le lieu du spectacle, plutôt lumière que son. Les thèmes de la
projection n’abordent pas l’histoire du monument ou de la ville, comme à
Amiens, Reims ou Chartres mais ils s’avèrent plaisants à regarder. Nous disons
adieu à Strasbourg avec une dernière promenade vers le pont du corbeau au
milieu du monde flânant dans les rues.
En 2001, j'ai participé au premier congrès mondial contre la peine de mort qui a eu lieu dans le parlement européen. C'était un grand moment, quand j'étais nettement plus jeune... dans ma tête.
RépondreSupprimerMaintenant je me pose des questions ; j'interroge mes investissements. Regardant l'architecture de ces bâtiments, tout en verre, métal, peu de bois, pas ou peu de courbes. J'ai fini par conclure qu'elle était truffée d'idées/idéologie qui ne me conviennent pas, dans la volonté d'être "cathédrale industrielle". Le verre... pour la transparence, mot galvaudé par excellence, mis à toutes les sauces, et prôné comme un souverain bien. Comme si... il n'y avait pas des fois où il serait bien de caché quelque chose, comme s'il n'y avait pas des fois où il serait bien de taire quelque chose aussi.
Si je suis déjà soulagée qu'il y ait des rideaux de verdure dans ces structures (qui me font malheureusement penser à l'esthétique de notre centre commercial d'à côté, c'est dire), cela n'efface mon impression d'une volonté d'exclure la nature au profit de la fabrique de l'Homme. C'est le côté exclusion qui me déplaît profondément, et même me menace.
Curieux qu'il n'y ait pas ou peu de lieux de restauration dans les lieux environnants. Les députés piqueniquent-ils sur place ? Prennent-ils/elles leurs voitures ou les transports en commun pour manger ? Ou...peut-être ne mangent-ils pas ?
C'est notre prochain engouement : nous passer de nourriture, pour devenir enfin DE PURS ESPRITS...(et éviter de chier, la suprême humiliation)
Désolant.