La première image proposée par le conférencier devant les
amis du musée de Grenoble est celle de « Io et Zeus » par le vif Le Corrège
pour illustrer un thème récurent de l’art occidental : le baiser, « ce point rose qu’on met sur le i du
verbe aimer » Edmond Rostand.
Un nuage divin embrasse la nymphe ingénue, vue de fesse.Les premiers « baisers consacrés »
vont du « Rendez-vous à la porte dorée » de Giotto
où les anges annoncent à Joachim et Anne qu’ils vont engendrer Marieau « Baiser de Judas » d’Ary Scheffer
quand le Christ méprise le traitre car il sait son sacrifice inéluctable. Les représentations d’une intimité entre « La
vierge et l’enfant »
telles que Quentin Metsys en donne une
version sont rares.
Concernant « le frisson des lèvres », la
mythologie a fourni une source inépuisable de représentations. L’insatiable
Zeus prend toutes les formes :
Véronèse pousse loin la métonymie avec « Léda
et le cygne » comme Giulio Romano lorsqu’il fait se rencontrer « Zeus
et Olympia ».Luca Cambiaso, le maniériste,
donne une version
quasi cubiste du baiser au mourant avec « Vénus et Adonis ».« Hercule et Omphale » chez François Boucher
ont inversé les
rôles et à pleine bouche, les sens triomphent.L’ « Amour et Psyché » de François Picot
est subtilement sensuel.Chez Francesco Hayez « Le baiser »
troubadour a été vu
comme l’union du Nord et du Sud Italiens. Les charmants « Amoureux surpris » de Ferdinand
Waldmüller s'inscrivent dans un mode rustique.
Même chez les « artistes et modèles modernes » le mythe de « Pygmalion et Galatée » vu par Gérôme permet de ne pas tomber dans l’anecdote.Camille Claudel avait séduit son sculpteur Rodin : « Le baiser ».Celui d'Andrès Zörn fait entrer la banalité dans un cadrage et une touche instantanés.Chez Klimt le corps féminin fleuri se love dans la structure minérale du corps masculin. L’érotisme fusionnel porte le malheur chez Munch
Même chez les « artistes et modèles modernes » le mythe de « Pygmalion et Galatée » vu par Gérôme permet de ne pas tomber dans l’anecdote.Camille Claudel avait séduit son sculpteur Rodin : « Le baiser ».Celui d'Andrès Zörn fait entrer la banalité dans un cadrage et une touche instantanés.Chez Klimt le corps féminin fleuri se love dans la structure minérale du corps masculin. L’érotisme fusionnel porte le malheur chez Munch
et la nuit avec son « L'Étreinte».
Dans ces explorations entre amour divin et charnel
Toulouse Lautrec occupait une bonne place et aussi Courbet
c’est
que « Le
baiser » anthropophage de Picasso plus connu que « La douceur »
n’a pas la tranquillité des pierres cubistes de Brancusi.Baisers voilés pour « Les amants » de Magritte,projetés dans l’au-delà avec Chagall,corps fondus chez De Staël inspiré par la musique « Les
Indes galantes ».L’expressionniste Otto Müller « Le
couple d’amoureux » nous est proche comme le néo impressionniste Ron Hicksquand le « Kiss » de Roy Lichtenstein
valait pour les posters.Ne pas oublier « Le baiser de l’hôtel de ville »
de Doisneau,ni la pochade de Banksy, « Kissing
Coppers »,la publicité de Toscani, « Le prêtre et la nonne »,ni la performance d’Orlan « Le Baiser de l'artiste »
avec quatre intensités
différentes,
à partir de 5 F.Les « baisers volés » sont gracieux quand
avec le
Bernin, Daphné échappe à Apollon
ou lorsque Fragonard traite « Enjeu perdu, baiser
gagné ».Hans Belmer ira à l’extrême du morbide sadique
avec « Le
baiser de la mort » comme est résignée une sculpture de Barba et
Fonbernat
au cimetière de Barcelone.
Très beau sujet, bien illustré.
RépondreSupprimerOui, les baisers nous manquent, d'autant plus que ça fait longtemps que les baisers... même entre amoureux, me semblent frapper de déperdition. Une lente agonie pour le baiser. Mais après tout, le baiser est bel et bien... un contact.