dimanche 29 avril 2018

Deadtown. Les frères Forman.


Retour vers les souvenirs d’un chapiteau slave où se mêlaient théâtre et cirque en images nostalgiques, il y a 10 ans déjà : http://blog-de-guy.blogspot.fr/2008/12/obludarium.html.
Nous poussons les portes du saloon de notre enfance, laissant les herbes qui tourbillonnent (Tumbleweed) à la porte, et reprenons nos cow-boys extatiques et indiens de plastique.
L’intimité de la première piste circulaire a laissé place à une scène plus frontale, aux allures familiales et artisanales d’un professionnalisme toujours aussi sûr.
Je repérais il y a peu des procédés de mise en scène à la mode en ce moment http://blog-de-guy.blogspot.fr/2008/12/obludarium.html qui ne se justifient pas forcément, mais ici la fine toile qui s’interpose entre le plateau et les gradins est toute indiquée pour ajouter le grain des films anciens ou apporter un voile quand les morts se multiplient et ressuscitent. Trampolines ou escaliers à roulettes participent aux escamotages permanents d’une réalité qui se dispute avec les souvenirs et les rêves.
Chants, danses, acrobaties, illusionnisme, alternent  au rythme  des coups de pistolets factices et d’un orchestre en vrai. Les chevaux sont  montés sur roue et l’acrobate à vélo genre chercheur d’or est brillant, les piliers de cabarets patinent et les planches tremblent quand les femmes en bottines cabotinent, les cactus s’éclatent, les paysages de jeu vidéo s’élargissent et entrent dans la baraque. Si la cadence ralentit  dans la deuxième partie nous nous laissons volontiers bercer par les images poétiques en rafales.

3 commentaires:

  1. Ça m'intéresse ce que tu dis sur les procédés de mise en scène à la mode qui ne se justifient pas forcément. Tu peux développer un peu ? Je ne trouve pas dans ton lien.
    C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup dans la mesure où je fais du théâtre. Je n'aime pas les procédés de mise en scène "nouveaux" vu à la télé. J'aimerais avoir plus de détails, ici ou ailleurs.
    Merci.

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  2. La fumée qui envahit la scène pour des effets de lumière, une toile devant la scène pour de effets de flou et permettre des surimpressions, les modules à roulettes pour les changements à vue avec techniciens sur scène: distanciation. Ce fut mec à poil à tous coups, cigarettes à gogo et grands manteaux, haut parleurs...

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  3. Et bien, en effet, c'est très tendance, je vois.
    De toute façon, mieux vaut savoir que l'illusion théâtrale est mise à mal dans une époque qui réclame les faits, et rien que des faits. Ou la vérité avec une majuscule, pendant qu'on y est.
    Si ça peut te faire rire, dans "Le Songe d'une Nuit d'été", William se fout discrètement de l'esthétique réaliste ras les pâquerettes dans les scènes où les artisans montent leur pièce dans la pièce à partir de Pyrame et Thisbé.
    On peut soutenir comme Thésée que les artisans sont touchants de bonnes intentions, et de sincérité, mais... des gens pleins de bonnes intentions et de sincérité ont commis des actes qui ont fait déferler le Mal dans l'histoire, il vaut mieux le savoir...

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