Ne pas se fier à une couverture ne rendant pas compte du
talent du dessinateur qui sait très bien installer une atmosphère glauque chez
les bourgeois de Bléville, un port normand bien nommé dans les années 60.
Mon référent pour le genre, vices et vicissitudes en
province, est Chabrol le cinéaste, si on n’a pas lu Patrick Manchette, un auteur de polar culte que par
ailleurs cette BD donne envie de connaître.
« Vous savez ce
qu'on dit : ce qui nous retient de nous abandonner à un vice, c'est que nous en
avons plusieurs...»
Si j’ai bien aimé le trait vif, les aquarelles subtiles de
Cabanes, certains types trop rapidement croqués ne s’accordent pas avec les
mystères d’Aimée la mal nommée, le personnage principal. Cette femme énigmatique
dont pas seulement la beauté est fatale change de patronyme et de couleur de
cheveux tout en suivant un destin meurtrier qui nous échappe longtemps.
140 pages qui se sirotent avec ce qu’il faut de pluie, de
vent, de suspens, de violence, d’invraisemblances, de poésie, de caricatures,
de belles formes, de surprises, de classicisme et d’originalité.
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