jeudi 22 septembre 2016

Rencontres de la photographie 2016. Arles.

Cette année j’ai fait mon tour dans la ville que j’aime tant, un peu tard dans ce mois de septembre où quelques lieux d’exposition étaient fermés, mais il y avait encore de quoi s’en mettre plein les yeux.
Non que de belles photos y abondent, aujourd’hui le terme « belles »  ferait tâche, mais j’ai repéré que la manière de les présenter change notre regard et notre opinion.
Il y a bien sûr les formes sophistiquées de commissaires d’exposition présentant quelques images de gencives sur fond blanc qui me laissent froid, surtout quand des baratins abscons viennent s’interposer : « ce paradigme, questionnant ainsi la relation symbiotique qui nous relie aux images »
Mais j’ai apprécié Eamonn Doyle pas seulement pour la taille de ses passants de Dublin en majesté à l’Espace Van Gogh. Par contre la collection de travesti(e)s en tous genres tels qu’ils ont été retrouvés dans des formats début du XX°  aurait mérité une attention minutieuse que ne permet pas une visite d’une seule journée.
La procession en musique du sud-africain William Kentridge sur plusieurs écrans tenant 40 m est époustouflante : des ombres chinoises sont mêlées à des acteurs, des dessins au film, tout un pays nous enveloppe, les vivants et les morts, les malades et les porteurs de pancartes, les prêtres et les bouffons.
Nous sommes invités à aller au-delà des traces laissées dans les paysages par l’illusoire ligne Maginot et apercevoir l’Amazonie, une Angleterre vue comme la planète Mars
ou Swinging Bamako d’une Afrique autrement plus pop à la Gare avec des affiches du cinéma nigérian (Nollywood).
A la Fondation Manuel Rivera-Ortiz se blinder devant les enfants victimes des traitements phyto sanitaires en Amérique latine ou les souffrances du dernier né des états : le Sud Soudan.
Que ce soit au Kosovo post-guerre en  Afghanistan ou à Washington la chanteuse PJ Harvey et le photographe Seamus Murphy dialoguent ; le pays d’où ils écrivent n’est pas si lointain.
Les monstres de cartons pâtes inspirent-ils les lycéens en nombre à cette période ? Les montages d’Hara Kiri constituent sûrement pour eux un sujet fécond quand certains ont du mal avec les différents degrés de l’humour.
Par contre des enfants de maternelle traversant une exposition concernant l’avortement m’ont paru bien incongrus mais j’espère qu’ils se sont arrêtés devant les « parfaites imperfections », à l’Evéché, qui font émerger la poésie des rencontres avec le hasard.

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