Les réseaux sociaux ont frétillé : « des
révélations de conversations entre élus de Grenoble sont mises sur la place
publique » par le journal satirique du bassin grenoblois
Voir les donneurs de leçons renvoyés à leurs promesses :
cette livraison du bimestriel donne envie d'aller voir de plus près pour 3 €. Avec le sentiment mitigé de commettre une indiscrétion et l’excitation
de la découverte de ce qui aimerait se cacher. Le journal qui n’est pas sans
défauts renforce son rôle de source d’information inévitable dans le débat
politique local.
Pourtant en vieux lecteur du Canard Enchaîné, je n’ai rien trouvé
de très différent de ce qui constitue la page 2 de l’hebdomadaire satirique
paraissant le mercredi.
Qu’Elisa martin s’estime elle-même « conne », c’est la moindre des choses, bien que la
concurrence soit rude, en avouant qu’elle a « validé
le plan de sauvegarde sans faire gaffe ». En plus de son
irresponsabilité, elle discrédite tout un groupe et enfonce les politiques-
décidément – tous - les- mêmes - dans le même panier. Le gentil camarade qui a
fait fuiter tant de mails où la mauvaise foi le dispute à l’amateurisme, prouve
également que la loyauté chez les « insoumis » n’est pas une vertu
cardinale. Pourtant tout est sous contrôle, les bibliothécaires ne doivent pas
parler, surtout si elles travaillent à celle de l’Alliance qui doit fermer, les élus ont aussi
des consignes pour parler d’une même voix, mais visiblement les contradictions
affectent aussi l’avant-garde en rouge et vert et pas seulement les sociaux traîtres.
Le secrétariat départemental du Parti de gauche est mis sous
tutelle alors que toutes ces mesures (de « sauvegarde ») qui font
quelque bruit étaient prises pour éviter la mise sous tutelle très hypothétique
de la ville elle-même. Et il n’y a pas qu’à Grenoble où ça coince : à
Fontaine aussi.
Les rédacteurs eux mêmes
n’en sont pas à une simplification, à une caricature, à une réduction près, ce qui amoindrit la portée de leurs
remontrances : qui n’est pas opposé à la liaison ferroviaire Lyon/Turin
est aux ordres des patrons ! Je me trouve donc en bonne compagnie avec
l’ADTC (association pour le développement des transports en
commun) qui est en désaccord par ailleurs avec les grèves à répétition à
la SNCF et
aggrave son cas.
Cependant il y a toujours des informations éclairantes :
- le démantèlement récent d’Agir informatique mis en place par
Carignon a encore coûté cher,
- les nouvelles méthodes de recrutement où même dans le
social, la machine prend la place de l’homme,
- les 77 salariés d’Ecopla pour lequel Macron a reconnu une
erreur dans la gestion du dossier,
- l’ami Ferrari en publicitaire pour SFR,
- les lieux de baignade sans maître nageur ni chlore qui se
raréfient…
Mais c’est dans le décryptage des sabirs managériaux que je
les apprécie le plus : celui d’un dirigeant de Grenoble école de
management ou dans les conseils qu’ils donnent à Piolle pour se présenter aux
primaires d’EELV, voire pour aider à faire avancer le dossier de Belledonne en
Parc naturel régional, le brevetage de son brouillard :
« Brouillard
laiteux, augmenté, opalin, intelligent, apaisé, convivial et solidaire,
décomplexé, à énergie positive ».
Le reportage sur Comboire, zone commerciale aux 180
enseignes, est vivant et documenté.
On apprend qu’André Gortz un des papes de l’écologie à la
fin des années 50 faisait l’apologie des centres de distribution, comme Leclerc
qui s’implanta pour la première fois hors de Bretagne, à Grenoble, Cours Jean
Jaurès. Rousseau s’est promené sur les bords du Drac où disait-il, il avait
failli s’empoisonner avec des baies d’argousier, mettant ça sur le compte de
son guide, le trouvant
bien bête de n’avoir osé l’avertir. Aujourd’hui le jus d’argousier se trouve à
9,90 € dans les rayons de Satoriz, magasin bio de Comboire.
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