La rencontre de 1969 entre Brel, Brassens, Ferré sur RTL s’est rejouée sous l’égide du Nouvel Obs cette semaine sur France Inter.
Les rares commentaires sur le net disent de se garder de toute comparaison, pourtant les trois chanteurs actuels sont des personnages considérables bien qu’ils apparaissent pendant l’émission comme adossés à la montagne de leurs ancêtres.
Les temps ont changé, oui.
Les grands maîtres tutélaires étaient tous trois auteurs compositeurs, ce qui n’est pas le cas de Julien Clerc qui se garde de tout engagement comme d’ailleurs ses deux compères que je connus plus politiques.
Quand il chantait « que peut une chanson quand elle est désarmée ? » c’était du Roda Gill, et désormais Le Forestier peut se vanter d’adhérer pour la première fois à un syndicat : celui des apiculteurs.
Ils sont badins et consensuels les sexagénaires : quand ils parlent de Dieu, c’est pour regretter les cantiques en latin. Où l’on apprend aussi que Souchon n’a pas de portable.
Les gueulards de jadis s’appuyaient parfois sur Hugo, Aragon, Verlaine ; Le Forestier lui a remis pied à l’étrier en chantant Brassens.
Souchon est très bon quand il chante : « le temps ne fait rien à l’affaire : quand on est con on est con… » Cet air venant de temps plus audacieux, m’a paru plus délicieux que le gentillet
« Le jour et la nuit » qui ne va pas manquer de ravir tous ceux qui rabâchent que l’école ennuie.
Pourtant au cours de leur causerie, ils ont fait valoir l’importance du travail.
« Il faut qu’on ait l’air de branleurs ! Que le travail ne se voie pas. C’est ce qui est plaisant, mais c’est le plus difficile à faire »
J’avais « pot de casté », comme dirait Philippe Meyer, l’émission de 1h 30 qui comportait des extraits de l’émission mythique dans laquelle les affirmations se voulaient plus définitives; Brel parlait de l’Homme.
Les intermèdes musicaux étaient forcément de qualité mais les bavardages d’Alain et Julien étaient quand même bien anodins et Maxime fut bien silencieux.
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