Pour la première fois je suis moins enthousiaste à la lecture du trimestriel, c’est que le sujet du dossier principal s’attaquait à rien moins que
« l’utopie ».
Mon humeur grise n’apprécie pas l’icône en couverture que je trouve datée et conventionnelle avec une blonde portant le soleil dans les cheveux qui voit un arc en ciel jaillir de sa main.
Elle annonce un reportage sur Auroville et aussi sur des Ardéchois qui ont fait revivre une filière laine : ces quelques trajectoires individuelles aux forts accents des années soixante n’inventent guère un horizon pour une société.
Le combat d’un ancien salarié au cœur de l’usine de retraitement de la Hague est méritoire, mais si cette détermination peut avoir l’ambition d’une utopie, la jauge de rêves est bien basse.
Par contre les reportages par divers moyens sont toujours intéressants : que ce soient parmi les Roms sédentarisés, chez un pêcheur de noyés sur le fleuve jaune, derrière la dernière « estive » en Auvergne par Jourde, ou pour constater les effets pervers du protocole de Kyoto quand les permis de polluer en occident s’achètent en bourse et entrainent des expulsions en Afrique et des forêts qui brûlent. L’arrêt des mariages d’enfants en Inde parait bien utopique, et la petite ville de Doel, elle ne résistera plus très longtemps face à l’extension du port d’Anvers.
Dans ce numéro 16, il est utile de connaître Marc Ladreit de Lacharrière tant ce monsieur assez peu connu semble influent, le parcours de Bernard Stiegler est tout à fait original et sa façon d’aborder l’époque stimulante.
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