vendredi 4 novembre 2011

La terre.

Dans le numéro 1 du semestriel de photos « 6 mois » parmi 320 pages captivantes, le photographe Lary Powell, après quelques images de son album de famille bucolique, se souvient de maisons vidées par l’exode rural : « c’est la terre qui fait des gens ce qu’ils sont ».
Alors des petites phrases du brouhaha récent viennent s’entrechoquer avec des mouvements plus lents. Prenez le mot « terre » et immédiatement vous êtes casés dans la caisse pétainiste où pour l’éternité celle-ci « ne ment pas ».
Pourtant cette police de la pensée pourra un autre jour appeler à adorer Gaïa, la déesse de la Terre, et s’incliner devant ses colères qui ramènent l’homme à l’état de fétu.
Les Palestiniens à l’étroit sur leur territoire ne laissent personne indifférent, les liens de nombreuses tribus avec leurs racines décorent agréablement nos livres d’images et depuis nos bacs de terreau, sur nos balcons, nous nous ne cessons de jouer avec le sable; la pelouse entre les rails du tram est également bien mignonne.  L’humus qui se glissait sous les ongles, quand la pomme était en terre, n’encrasse même plus nos numériques épidermes. Des percherons tirant une Brabant n’ont laissé dans leur sillage que des mots sonnant le glas. Désormais dans les Terres Froides, quelques panneaux signalent des musées, les enfants se réfugient dans des voitures, la main qui jetait le grain à la volée n’a plus que cal.

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