Il est déjà 15h 30. Le métro Santa Apollonia puis le bus 759 nous mènent au musée des azulejos. Sans connaître notre destination un homme nous prend en main dans le bus car nous allions rater l’arrêt, info confirmée par une dame, nous évitons ainsi de nous perdre.
Le monastère et l’église Madre Deus qui abritent le musée se cachent derrière le pont bruyant du chemin de fer. On entre dans le musée par une cour colorée par de flamboyants bougainvilliers, ornée de palmiers qui se balancent au vent et de plantes vertes englobant une énorme jarre de terre. Le monastère a sans doute été rénové il y a peu de temps car les murs blancs intérieurs ne portent aucune trace de salissures. Le patio jouxte une cuisine et son jardin aussi soigné que la cour d’entrée, pimpant sous le soleil. Nous n’avons que peu de temps pour la visite et nous passons assez vite devant les carreaux précieux du XVI° siècle protégés dans des vitrines. Certains semblent tout droits sortis d’une medersa ou d’une maison de riches marocains tant par les couleurs que les motifs enlacés. D’autres sont plus figuratifs. Dans une vitrine, pas besoin de lire les explications pour comprendre la technique : à partir d’un carreau de terre enduit d’un produit blanc sur lequel est posé un calque dessiné marqué par des contours piqués serrés. Avec un pochoir on tapote le calque qui laisse passer de l’encre par les petits trous, il suffit ensuite de colorer le dessin avant de le cuire.
Nous accédons à l’église par un premier cloitre. C’est une merveille du XVII° siècle en deux parties. Les murs sont couverts d’azulejos bleus figurant des scènes religieuses ou champêtres jusqu’à mi hauteur puis des dorures rutilantes et des tableaux occupent tout le reste de l’espace au dessus de la première partie, une tribune permet de voir l’ensemble de l’église. Elle recueille des stalles avec derrière chaque banc des reliquaires exubérants et dorés avec plancher en bois précieux du Brésil. Les salles du premier exposent toute une série d’azuléjos bleus figuratifs et plus on avance, plus on traverse le temps jusqu’à nos jours. Nous nous bousculons pour admirer le panorama de Lisbonne avant le grand tremblement de terre de 1755, grande fresque d’azulejos réalisée pour un ancien palais. Nous reconnaissons quelques lieux encore existants. Nous avons aussi vu un deuxième cloitre plus petit et plus sombre mais ravissant et pris le temps de poser pour quelques photos ridicules derrière des silhouettes de l’ancien temps percées au niveau du visage.
Le bus 28 pris sur la grand route Avenida infante Dom Henrique nous ramène à la gare de Santa Apollonia que nous repérons de loin grâce au bateau de croisière gigantesque qui stationne en face. Nous voulons grimper à pied à travers l’Alfama jusqu’au quartier de Graça, c’est raide et vraiment typique. Nous avions déjà traversé le quartier avec le tram 28, mais s’y enfoncer, prendre son temps nous permet de mieux ressentir le côté vieillot, décrépi et charmant. Nous atteignons le largo de Graça que nous traverserons bien trois fois à la recherche d’un ancien palais introuvable au numéro 18 de la villa Souza en azulejos assez décevante et de la vila Berta, rua del Sol, charmante : il s’agit d’une rue village pour ouvriers avec de curieuses terrasses supportées par des filins métalliques époque Eiffel devant des maisons possédant chacune un jardinet. Nous faisons quelques courses sur le largo da Graça, vu l’heure avancée puis nous nous acheminons vers le métro Martin Moniz en descendant la pire rue en pente rencontrée qui porte bien son nom : calcade do monte. Vers la place Moniz, nous passons par des rues où vivent plutôt des Indiens.
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