Sur le pont du tram qui va vers Fontaine, des libertaires ont écrit :
«Nourris le loup tant que tu veux, il regarde toujours vers la forêt. »
La sauvage formule s’efface quelque peu, mais d’autres loups tels ceux de Reggiani, sont aux portes et se pourlèchent d’avance des individualismes qui s’exacerbent, des défiances envers les politiques.
A tant avoir crié « au loup ! » depuis des lustres, nous ne savons plus distinguer entre rouge et brun et pourtant des béances s’élargissent :
l’écart de 1 à 40 entre le PDG et le plus mal payé de l’entreprise a été multiplié par 10 en trente ans.
Seul chiffre que j’ai retenu en introduction des trois jours où la République des idées tentait de « Refaire société » avec quelques réflexions pour lesquelles je ne sais plus exactement où poser les guillemets.
Si le XX° a été le siècle où se sont réduit bien des inégalités,
le XXI° a des airs furieusement XIX° avec ses rentiers.
Nous assistons à « une déligitimation de nos institutions, à un rétrécissement du commun. »
La simplification populiste où les immigrés sont les boucs émissaires gangrène la société.
La cohésion pourra se réparer en écartant les tentations d’une république nostalgique quand l’état était impartial, l’école un ascenseur, le travail protégé.
L’alternative ne passera pas non plus par une idéalisation de l’ordre méritocratique où il n’y aurait plus que la loterie pour se sortir de conditions de vie dégradées (logement, sécurité, santé)
Il faudra un état instituteur pour remettre en forme le social au niveau européen. Pas seulement un état protecteur mais une puissance publique qui redonne aux individus les conditions favorables à leur autonomie.
C’est pas « biquet » cette perspective ?
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Jul a dessiné pour la RDI ( République des Idées)
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