samedi 24 septembre 2011

Purge. Sofie Oksanen.

Est-ce ainsi que les Estoniennes vivent ?
De la même façon que Gomorra ne dit pas tout de l’Italie, ces 400 pages ne constituent pas un dépliant touristique pour qui dirigerait ses pas vers les rives de la mer baltique. Mais le propos va bien au-delà des frontières d’un pays malmené par de puissants voisins.
Le style est sensuel et les senteurs persistantes, la nature présente. La jeune auteure finnoise punky percute. La description d’une mouche narquoise en entrée m’a séduit et pourtant j’ai repris avec réticence le fil du récit car l’atmosphère glauque est angoissante.
Bien prendre connaissance en début de chapitre des dates mentionnées sinon des confusions peuvent naître entre toutes ces personnes traquées. Le découpage est très cinématographique et ces retours dans le temps soulignent la permanence des fatalités qui s’abattent essentiellement sur les femmes. Les hommes sont dans le cagibi.
Les embarras de l’Histoire : collaboration, dénonciation, croisent les histoires intimes entre les années 50 et 90 : amours cachés, jalousie et secret avec la peur toujours, et la honte.  
« Elle avait attendu quelqu’un, exactement comme elle avait attendu alors dans cette cave où elle s’était rétrécie en souris dans un coin de la pièce, en mouche dans la lampe. Et une fois sortie de cette cave, elle avait attendu quelqu’un. Quelqu’un qui ferait quelque chose qui l’aiderait ou qui enlèverait au moins une partie de ce qui s’était passé dans cette cave. Qui lui caresserait les cheveux et qui dirait : « Ce n’était pas ta faute. ». Et qui dirait encore : « Plus jamais. ». Qui promettrait que « plus jamais », quoi qu’il arrive. »

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