mercredi 21 septembre 2011

Carcassonne

Nous quittons l’autoroute des vacances après Narbonne à Marseillette, où nous avons repéré la proximité du canal du midi. Quelques péniches stationnent près d’une écluse et des cyclistes roulent sur les chemins de halage. Nous nous installons pour déjeuner à l’abri de cyprès protégeant une table et des bancs prévus pour un pique-nique. Puis nous rejoignons un café, en face des locaux de la radio locale, place Mitterrand, afin d’avaler un café strong servi par un monsieur dont l’accent nous dépayse déjà. Nous apprendrons par la suite que la chanteuse Olivia Ruiz est originaire du village et le café familial qu’elle évoque était bien celui là. Notre Tom Tom nous dirige jusqu’au parking situé au pied de la citadelle de Carcassonne dont le prix jusqu’au lendemain se révèlera des plus raisonnables : 6 € pour 15 h de stationnement. Nous nous acheminons avec nos bagages à roulettes sur les pavés inégaux par la grande rue très fournie en touristes.
Nous sommes hébergés chez une des 80 résidentes permanentes de la cité avec laquelle je découvrirai que la créativité, l’audace sont indispensables aux commerçants pour réussir leurs affaires. Depuis la fenêtre de la cuisine du premier étage elle nous fait parvenir la clef de la porte d’entrée suspendue par une cordelette comme dans un épisode de « La vie est belle » de Benigni : « Maria, la clef ! » Nous sommes accueillis dans une maison adossée à un jardin ombragé par un figuier royal, à hauteur des remparts où circulent les touristes dont les enfants mâles sont armés de l’inévitable épée. Nous partons visiter la vieille ville inscrite au patrimoine mondial.
Je révise une légende : « quand Carcas sonne ». Dame Carcas, princesse sarrasine aurait découragé Charlemagne qui assiégeait la ville en jetant par-dessus les remparts le seul cochon qui restait, engraissé de la dernière mesure de blé. Que sonnent les cloches de la délivrance!
Je reprends des souvenirs de bruits et de fureurs à l’ombre des croix. La ville sous influence cathare capitulera devant les croisés au XIII° siècle et reviendra à Simon de Montfort. Une ville nouvelle sera crée, concurrente de la ville haute qui s’appauvrit. Pendant les guerres de religions, une fois les calvinistes chassés, la cité deviendra une base pour la reconquête par les catholiques des villes alentours. Il faut attendre le XIX° siècle pour que l’inévitable Viollet Le Duc restaure à 30% le plus grand ensemble de fortification du Moyen Âge.
Dans l’église Saint Nazaire dont le premier emplacement remonte au VI° siècle, nous avons l’agréable surprise d’entendre un quintette vocal russe avec une palette ténor baryton et surtout basses profondes. Ils ne comptent pas leur peine pour vendre leur CD et nous bénéficions de plusieurs chants mis en valeur par l’acoustique résonnante de l’église. Nous poursuivons notre visite dans les rues de la cité, peu propices aux talons hauts. Nous apprécions le restaurant Adélaïde qui propose un menu à 14€ d’autant plus honorable que sa situation dans ce haut lieu touristique est remarquable, arrosé d’un vin de pays « Le Pompadour » : soupe à l’oignon pour les uns ou salade de tomates mozzarella, salade de gésiers pour les autres, poisson, cassoulet ou entrecôte et dessert. Nous finissons notre soirée autour d’une tisane de verveine fraîche cueillie dans le jardin.

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