dimanche 11 septembre 2011

Benda Bilili : la musique.

Pour prolonger le plaisir d’un des films les plus forts que j’ai pu voir depuis deux ans, le CD du groupe de Kinshasa nous accompagne de sa musique aigrelette qui mixte reggae et blues dans la tradition des « yéyés congolais ».
J’ai déjà écrit sur ce groupe musical kinois dont certains sont atteint de poliomyélite, avec son énergie communicative, quand du fin fond de la misère nous viennent des échos de résilience inoubliables.
A Kinshasa, surnommée « Kin la poubelle », un adulte sur cinq est séropositif et les deux tiers de la population souffrent de malnutrition. Des femmes en particulier ont essayé de survivre en reprenant des usages qui avaient lieu au village dans cette agglomération de huit millions d’habitants : le manioc pousse sur les terre- pleins d’autoroute. Mais les conflits armés ont encore accéléré l’exode rural et ce sont les enfants les plus pauvres qui souffrent le plus : les « enfants sorciers » vivent un calvaire.
En lingala, Benda bilili signifie « au-delà des apparences » et leur CD intitulé « trop trop fort » n’usurpe pas son nom avec ce qu’il faut d’humour :  
« Je dormais sur des cartons Bingo ! 
Je me paye un matelas 
Ça peut toujours t’arriver A toi, à lui, à eux 
Un homme n’est jamais fini 
La chance arrive sans prévenir 
Il n’est jamais trop tard dans la vie 
Un jour, c’est sûr on réussira »
Ils ont réussi.

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