Le peintre originaire du Massif Central, disparu en 2005, est vraiment exposé au bon endroit dans le village d’Alex à proximité d’Annecy.
La fondation Salomon pour ses dix ans nous offre dans son château entouré d’un jardin, où des sculptures remarquables poussent sous les pruniers, un bel espace pour ce Bacon rural, évocateur d’un Soutine déchirant les grillages.
Le vieux sanglier mépriserait ces formules qui font leurs malignes, lui l’autodidacte s’étant abreuvé pourtant aux musées et galeries.
Pour m’être, jadis, approché furtivement des toiles avec un pinceau resté sec, je ressens vivement sa démarche où la peinture se mêle à la terre, aux poils, aux branches. Pour parler aux hommes il expose des animaux, et l’abstraction se confronte à l’impérieuse figuration.
Si j’ai apprécié la jeunesse de notre guide suivi d’une foule de curieux d’art contemporain, je lui conseillerais volontiers, en instit impénitent, de fouiller un peu du côté de la liste des synonymes d’ « énervé » pour mieux décrire l’indignation, la révolte du communiste aux pieds dans la glèbe, au poing toujours levé. Histoire de dépasser une contradiction dans l’exposé qui vise à rassurer le public en insistant sur la normalité du peintre alors que l’exposition crie, dégouline, dérange, arrache, éclate, insiste, nous poursuit.
J’aurai aimé par ailleurs reproduire plus fidèlement une de ses formules qui évoquait l’intervention du peintre dans une série sur les quatre saisons, « comme la trace d’un souffle de vent ».
L’exposition est visible jusqu’au début novembre 2011.
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