La porte du sud de l’ancienne ville de Jianshui, qui gardait la route de la soie est construite dans le style d’autres portes déjà vues et sert de nichoirs aux martinets. C’est le lieu de rendez-vous des marchands ou propriétaires d’oiseaux avec leurs belles cages en bambous aux ouvertures plus ou moins travaillées. Une housse les cache parfois ne laissant visible que la porte et son oiseau. Les oiseaux sont stimulés par le chant des autres, c’est aussi un lieu de vente de vers grouillants, de gobelets en porcelaine, de cages.
Nous nous enfilons dans des ruelles étroites, en direction d’un puits en pierre polie à côté d’un cyprès. Son eau puisée et filtrée au travers d’un tissu sert aux fabriques artisanales et traditionnelles de tofu.
Cet aliment, très présent en Asie nous a semblé insipide mais les conditions de sa fabrication nous ont intéressées. Dans de grandes marmites remplies d’un liquide blanchâtre, du lait de soja, deux femmes échangent des seaux qu’elles versent et reversent dans les cuves. L’atmosphère est saturée d’humidité. A côté, d’autres femmes tassent une pâte non homogène et la façonnent en carré dans des tissus qu’elles pressent pour évacuer l’eau : les mouvements des mains sont d’une extrême dextérité.
Nous croisons sur notre chemin une vieille dame aux petits pieds bandés.
Nous débouchons en pleine campagne cultivée, alors que la ville n’est qu’à deux pas. Nous traversons des quartiers pauvres aux allures de village où des petits chevaux ou des bœufs tractent sur des charrettes des bidons d’eau ; un potier travaille la terre au tour dans son atelier… La ruelle nous ramène porte sud, à la ville.
Nous récupérons notre chauffeur et prenons l’autoroute vers Kunming. Pas d’arrêt à Tong Hai, grande ville sans intérêt particulier. Nous prenons notre repas dans un restau route un peu douteux.
Arrêt dans un village mongol. Nous y accédons par les champs cultivés sur des chemins boueux, trop boueux pour nos sandalettes et nos pieds proprets. Les maisons traditionnelles sont en pisé ; dans la rue, les habitants fixent les feuilles de tabac sur des bambous avec un système de ficelle comme nous l’avons déjà vu faire. Plus loin sous des galeries d’une cour carrée, les femmes et les fillettes ôtent la nervure de chaque feuille de tabac et récupèrent la partie séchée.
Il reste une soixantaine de kilomètres avant Kunming « la ville du printemps éternel ». Le ciel s’assombrit, puis l’orage éclate pour notre entrée dans la ville, des trombes d’eau ricochent sur la route et la voiture. Nous nous retrouvons bloqués un long moment dans un embouteillage où s’applique la loi de la jungle; c ’est le festival des klaxons, des capes plastiques et des parapluies colorés des cyclistes.
La capitale du Yunnan à 1800m d’altitude compte 5 millions d’habitants.
A l’Hôtel du Golden Dragon le confort est total pour patienter jusqu’à la fin de la pluie. Notre deuxième tentative pour sortir est la bonne, avec même un peu de ciel bleu et de soleil
Nous marchons sur Beijing Lu : dégustation et achat de thé pour dépenser nos (avant) derniers yuans. Nous cherchons les vieux quartiers signalés par Yuizhou et le Routard. Contrastes avec le reste de notre voyage : de grands magasins modernes aux marques de vêtements célèbres, des commerces grandioses et délirants pour mariage (style Marie-Antoinette) éclipsent quelques boutiques d’habits plus traditionnels
Repas dans un quartier où ne manquent pas les restaus en plein air, avec d’excellentes aubergines à la tomate grillées et fondantes. Un gars prend sur son dos sa nana complètement bourrée qui ne tient plus debout. Nous rentrons à pied à l’hôtel. Les marchands de rues sur les trottoirs vendent encore de la nourriture, des vêtements, des ceintures ou des bijoux. Les magasins n’ont toujours pas baissé leur rideau et il est 22h. Le niveau de vie paraît nettement supérieur à d’autres lieux que nous avons traversés en Chine.
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