mercredi 4 septembre 2013

Ethiopie juillet août 2013



Pendant une vingtaine de semaines je vais publier chaque mercredi  sur ce blog la chronique de notre voyage en Ethiopie.
A partir des notes consignées par ma femme, j’essayerai de rendre compte d’une expérience qui nous a fait renouer avec l’Afrique et vivre des moments exceptionnels grâce à Girmay Beshah, un guide français d’origine éthiopienne travaillant pour l’agence lyonnaise Taméra.
A plusieurs reprises nous avions voyagé en Afrique de l’Ouest, cette année nous abordons le pays de Lucy et d’Abebe Bikila avec des souvenirs de famines des années Renaud «Loin du cœur et loin des yeux » modifiés par des avis récents de voyageurs enchantés.
De nos livres, nous avons ressorti la photo du Négus et le fait que c’était le seul pays d’Afrique à ne pas avoir été colonisé malgré les tentatives italiennes. Nous avons privilégié en ce mois de juillet, le sud du pays moins arrosé que le nord car nous avons appris que la mousson venue de l’océan indien n’est pas qu’un phénomène asiatique.
Notre agence annonçait :
« Depuis la « Rift Valley », nous nous trouvons sur de hauts plateaux de 4000 m d’altitude. Canyons, déserts, savanes, forêts abritent une faune très riche. La région est habitée en majorité par les Oromos. Eleveurs de zébus depuis toujours, ces fiers cavaliers donnent un petit air de Pampa à cette région. Nous nous dirigeons plein Ouest jusqu’à la vallée de l’Omo. Berceau de l’humanité, cette région abrite une diversité exceptionnelle d’ethnies nomades et semi-nomades qui ont toujours en commun leur beauté et leur noblesse. »
Ce fut ainsi.

mardi 3 septembre 2013

Silex and the city 4. Jul.



En couverture de cette BD sortie fin août 2013, au fond de sa grotte préhistorique toute la famille Dotcom joue au « Neanderthal pursuit » et dès la première page nous voyons dans les promos au « Darwin mégastore » les stocks de T Rex et d’Iguanodon qui doivent disparaitre.  
Dans cette livraison, nous pouvons nous régaler avec Lascaux Siffredi et le Crédit arboricole « le sapiens près de chez vous ».
Il est question d’un tournage de « La famille Pierrafuck »: un plan forcément « Diplodocul » et  aussi de recherche de financements pour payer l’opération de Spam la mère atteinte d’un cancer dont le traitement peut entrainer des effets quaternaires et  si elle craint « de ne pas avoir l’air maligne de ne plus avoir un poil sur le caillou », c’est que nous sommes à l’âge de pierre.
Les débats du mariage pour tous sont passés par là mais  la jeune Web a beau être une fashion victim ; ses envies de fraises - et non de fresque - sont un signe venu du fond des temps qu’elle est peut être enceinte et quand madame Finkelstein entraine Blog dans le quartier du marais ce ne peut être que marécageux. Les grenouilles portent des papillotes puisque les slomos sapiens se sont installés dans le coin : nous pouvons être rassurés de la pérennité du monde.
Je suis moins enthousiaste que lors de l’apparition de cette série désormais portée sur les écrans d’Arte qui me semble s’étirer, faire long feu en quelque sorte.
Je me suis habitué aux dessins sommaires qui multiplient  cependant les trouvailles : le distributeur de tickets pour l’attente à l’hôpital Sainte Bactérie est un crâne, et je ne me lasse pas en ces temps impitoyables pour les petits revenus, quand la secrétaire de Quadrumame Sachs fait patienter URL et Werther dans la confortable salle d’attente où des bananes sont à leur disposition, tout leur semble « mollusques calme et volupté ».
Un conseiller financier prodigue par ailleurs ses avertissements :
«  Votre autorisation de découverte ne s’étend pas jusqu’à « la roue » ni jusqu’à «  l’agriculture »
C’est ce qui vaut le titre de ce numéro 4 : « autorisation de découverte ».
En tapant « silex » dans la fenêtre de recherche de ce blog vous pouvez retrouver des avis précédents sur d’autres chapitres de cette rencontre de la préhistoire et de l’actualité la plus immédiate par un agrégé de philo qui dessinait à Charlie hebdo.  

lundi 2 septembre 2013

Aya de Yopougon. Le film. Marguerite Abouet et Clément Oubrerie



Aya  du quartier de Yopougon dit « Yop » à Abidjan est une jeune fille sage qui veut devenir médecin, elle essaye d’aider ses copines Adjoua et Bintou qui « s’enjaillent dans les maquis ». 
Celles-ci s’orientent  à coup sûr vers la série C : Coiffure, Couture et Chasse au mari.
L’une se retrouve « enceintée » et l’autre est victime d’un parisien baratineur qui s’habille chez le meilleur couturier : Tati.
Les pères ont des deuxièmes bureaux (maîtresses) mais tout se résout positivement dans cette comédie sympathique où la palabre est salutaire.
Le népotisme est évoqué ainsi que la situation économique rarement traitée en cinéma d’animation, de même que l’Afrique urbaine très peu conviée en général.
On y enrichit son vocabulaire: ploco-placa (faire l’amour) et les proverbes  sont savoureux :"Quiconque ne veut pas manger, ne veut pas non plus aller à la selle."
J’avais « trop » aimé la bande dessinée, ceci dit à la façon africaine qui a fortement teinté le langage hexagonal; le « dêh ! » qui ponctue bien des phrases ivoiriennes n’ayant pas eu cette fortune, mais il nous enchante pris dans un accent chaleureux. 
Le film heureusement entrecoupé de publicités joviales datant des années 80 n’apporte pas vraiment un plus par rapport aux albums qui ont connu un succès mérité. 
L’animation est sommaire : avec une bande son enjouée pourtant, les danses n’ont pas grand-chose de la grâce originelle ni de leur chaleur. 

dimanche 1 septembre 2013

Cour d’honneur.



Cette année je ne suis pas allé au festival d’Avignon, alors la retransmission télévisée de ce spectacle de Jérôme Bel qui voit sur le plateau du palais des papes des spectateurs exprimer leurs vécus divers de spectacles donnés dans la cour d’honneur, m’a intéressé par toutes les contradictions mises en bouche.
La graphiste de Rodez préfère payer deux places du « off » plutôt qu’une place dans la file du « in » tellement entre soi,
la prof de Saint Siméon de Bressieux qui venait avec sa troupe amateur, s’en remettra à Antigone jusqu’à sa mort,
le conseiller d’éducation qui voit une centaine de pièces par an, propose un texte de 16 pages à la sortie tellement il ne peut tout dire sur scène, sinon que le théâtre lui permet de se chercher comme tant d’autres de tous âges qui s’expriment avec intensité, finesse, drôlerie.
« Que doit être l'homme ? Soi-même. Voilà ma réponse brève. » Ibsen
Des acteurs ponctuent les témoignages.
Un danseur interprète un morceau de « Wolf » qui n’a pu être joué en 2003 pour cause de grève des intermittents, l’alpiniste d’« Inferno » regrimpe contre le mur de la cour d’honneur.
La pièce de Castellucci  citée à plusieurs reprises a du être un grand moment.
Huppert apparait dans le témoignage du médecin qui était de service lors de la présentation de Médée et un acteur russe apporte une intensité extraordinaire avec le décompte des morts de la seconde guerre : un toutes les 4,6 secondes.
Des figurants reviennent jouer leurs cavalcades antérieures, leurs chutes, ou une revanche d’un soir depuis que des spectateurs insultèrent des acteurs en disant : « vive la télé ! »
Je vois plus souvent du théâtre en vrai que par écran interposé, mais j’ai bien aimé par l’intermédiaire d’un outil méprisé prendre un air de cette année en Avignon quand les jours d’été ont  fini de grésiller au pied des gradins.
J’ai entendu les cris des martinets.

dimanche 25 août 2013

Petit garçon



Hier au soir il y a eu de beaux arcs-en-ciel.
Et tôt ce matin Nino Chassigneux est né.
Il rejoint Mia dans la maison de Julien et Stéphanie.
Bienvenue.

dimanche 30 juin 2013

Proverbes détournés.



Pour clore la saison, je suis allé chercher sur d’autres sites dont je n’ai pas retenu l’appellation*, quelques formules amusantes. 
Quand on tape « proverbes détournés » sur le moteur de recherche, les trouvailles savoureuses abondent.
- Vaut mieux avoir volé un bœuf
Tout le poulailler et l’étable
Que piquer l’œuf.
- Un âne averti en vaut deux.
- Pour vivre heureux, prends ton cachet.
- Il faut pas casser les mêmes œufs
dans l’même panier.
- La nuit tous les fachos sont gris.
- C’est-y qu’y a pas d’fumier sans dieu.
- Ventre affamé n’a pas d’papiers.
- La flemme est l’avenir de l’homme.
- C’est pas ton frère, s’il se nettoie.

Bonnes vacances aux lecteurs fidèles et rendez-vous début septembre.
* Une buissonnière comparse précise:
"Les proverbes détournés sont une bien belle chanson d'Allain Leprest, Loïc Lantoine, musique JeHaN, chantée par JeHaN avec dans le refrain: "je suis pour l'indépendance du verbe" et qui a pour titre Tous les proverbes,  enregistrée sur le CD : Les ailes de JeHaN. "
Merci.
..........
Voilà l'été

samedi 29 juin 2013

L’hiver des hommes. Lionel Duroy.



Après une rencontre avec l’auteur organisée par la librairie du Square, j’ai acheté son  livre au titre fort qui ne trompe pas sur le contenu.
L’ancien reporter de Libération se consacre désormais à sa vie d’écrivain et s’il invente dans ce roman un personnage qu’il appelle Marc, il ressort de ces pages documentées, une sincérité émouvante. L’écriture est limpide, les décors bien plantés, les portraits vifs. Nous sommes amenés à nous interroger sans cesse mais sans sommation.
« …je vois que la neige s’est remise à tomber. Personne n’a songé à venir allumer, de sorte que l’ombre des flocons sur les murs, dans le jour finissant, donne le sentiment qu’une pluie de cendres s’abat lentement sur nos têtes. »
Il a essayé de résoudre ses blessures d’enfance sous d’autres titres mais en enquêtant sur la mort de la fille de Ratko Mladić « le bourreau des Balkans », et en s’interrogeant sur  ce que sont devenus les enfants des nazis, il n’est  toujours pas guéri d’être le fils d’un père d’extrême droite.
La superposition d’une l’histoire personnelle et des évènements de 1995 quand la Yougoslavie disparaissait avec le plus grand massacre en Europe depuis la seconde guerre (6000 à 8000 personnes) est poignante, sans effet spectaculaire mais d‘une grande efficacité.
Nous le suivons pendant 350 pages dans le  misérable territoire serbe en Bosnie, du côté de Pale, d’où sourd une tristesse infinie.
« Celui qui nous conduit à la gare routière est en panne d’essuie glaces, de sorte qu’il roule avec sa vitre baissée pour pouvoir sortir le bras à intervalles et dégager son pare-brise à l’aide d’une raclette qu’il a ficelée au bout d’un fil de fer. »
Il rencontre des acteurs de ce drame qui se disent vainqueurs, mais ils sont en réalité désespérés, s’estimant trahis par tous, y compris des serbes de Belgrade, ils vivent comme en prison dans une peur qui n’en finit pas.
Un éclair d’espoir, in extrémis, quand il passe à Sarajevo, il aperçoit deux reclus qu’il avait connus lors de son séjour. Les deux amoureux se tiennent par la main :
« Ils ont osé venir et maintenant ils voient combien ce qu’on raconte là haut est faux - délires de survivants aveuglés par la peur et par  la haine. »
C’est à la dernière page.