Le titre « La lumière telle qu’on l’imagine » pourrait sembler ambitieux, alors
que modestement persistent dans la mémoire quelques ampoules de couleurs
habillant une guinguette, au bout des deux heures plutôt sombres et pluvieuses.
Trois femmes de trois générations, sans
que cette structure soit trop didactique, se soutiennent : deux
infirmières en colocation et une travaillant à la cantine, menacée
d’expulsion.
Veuve, elle retourne au village accompagnée de celle dont le
mari travaillant en Allemagne ne donne plus signe de vie, et de la plus jeune
qui entame une relation avec un musulman.
Dans un contexte où la vision
féministe va de soi pour rompre avec les mariages arrangés, aller contre les pressions
communautaristes, surmonter solitude et précarité sociale, ces femmes en
imposent par leur courage.
On n’oublie pas dans cette histoire traitée avec douceur, la
ville de Mumbaï (Bombay), 12 millions d’habitants, décrite au début en quelques
plans évocateurs d'un affolant foisonnement humain.
Lorsque Prabha, Anu, et Parvaty se réfugient, provisoirement pour deux d'entre elles, au bord de l’océan, l’introduction d’une dimension onirique, rappelant
un autre film tout aussi indispensable, m’a semblé pour un instant tourner au
procédé, mais adoucit l’âpreté des conditions des trois belles protagonistes. Oui belles comme on dit « belles personnes » alors que l'expression s'use d'être trop employée comme le mot « sororité » qui convient pourtant parfaitement à ce film.