C’était au moment où 2023 se finissait et la revue
trimestrielle qui aime bien les listes avait retenu parmi les mots à la
mode : « iconique », « immersif », « pas de
souci », facilement repérables alors que j’étais passé sans l’entendre
près de « GOAT » (Greatest All The Time). Dans ce numéro, nous pouvons tout apprendre de la carrière de Bernie Bonvoisin, chanteur du groupe
Trust,
et de celle du dessinateur Jean Claude Poirier, créateur de Supermatou dans Pif Gadget, héros de la ville de Raminagroville.
Après le rappel des publicités d’Isabelle Aubret pour Sol
Amor, Sylvie Vartan avec Kelton, et Dalida vantant Saint Raphaël, près de 100 pages
sont consacrées à Bourvil.
Sa filmographie fait l’impasse sur les insurpassables
« Corniaud » et « Grande vadrouille » pour rappeler,
« Les grandes Gueules » de Robert Enrico, « Un drôle de
paroissien » avec Mocky ou « Le rosier de Madame Husson » pour
sa période champêtre.
Concernant « La
traversée de Paris » d’après une nouvelle de Marcel Aymé, nous avons
droit à un instructif making-of avec des extraits de dialogue d’Aurenche et
Bost :
« Non mais regarde-moi le mignon, là,
avec sa face d'alcoolique et sa viande grise avec du mou partout, du mou, du
mou, rien qu'du mou ! Mais tu vas pas changer d'gueule un jour, toi, non ?! Et
l'autre, là, la rombière, la gueule en gélatine et saindoux. Trois mentons, les
nichons qui déballent sur la brioche. 50 ans chacun, 100 ans pour le lot, 100
ans de conneries ! »
Gabin, Grangil, "montait dans les tours", Bourvil interprétant Martin
était plus sobre :
« Y a pas d’âge
pour être chômeur ».
Dans d’autres films la rigolade va bien avec des
vérités :
« J’ai vendu mon
fusil pour acheter des cartouches »
« En matière de
justice, l’erreur est inhumaine »
« Quand on n’a
rien, ça se voit de loin. »
André Raimbourg, son vrai nom, évoqué par son fils, fut l’homme d’une
seule femme.
L’article évoquant ses partenaires Michèle Morgan, Anna Magnani,
Danielle Darrieux met en valeur la douceur de l’anti-macho, du bon gars, du
gentleman, qu’il soit « mâle dégrossi », voire mari indigne.
Pour ses « petites chansons » le rédacteur ne
s’attarde pas sur « La tactique du gendarme » ni sur « Les
crayons », il y en a tant d’autres :
« La balade
irlandaise »( un oranger)» ,« C’était bien (le petit bal perdu) »…
Enrico Macias
(Gaston Grenassia) revient sur sa carrière qui l’a mené de Bab el Oued au
Carnegie Hall et devant 20 000 personnes au pied des pyramides à
l’invitation du président égyptien Sadate.
L’évocation du film de Laurent Heynemann « Les mois
d’avril sont meurtriers » me rappelle moins Jean Pierre Marielle que Jean Pierre Bisson qui m’avait offert
une de mes émotions théâtrales des plus mémorables : « Sarcelles sur
mer ».
L’artichaut
serait-il si rétro qu’il a droit à son hommage ?
« Artichaut must go on »