jeudi 12 septembre 2024

Connecter les mondes. Musée des beaux arts de Lyon.

Joli programme pour l’exposition temporaire de cet été 24 divisée en quatre sections offrant une grande diversité d’œuvres,
aux textures chamarrées, aux structures originales, aux histoires touchantes.
« Réseau d’objets » évoque l’ouverture au monde pour des périodes remontant de l’antiquité à nos jours. 
 Sous le titre « L’expansion portugaise en Asie » est mis en évidence le métissage de l’art religieux catholique et des savoir-faire asiatiques. Trois grandes broderies à propos de la guerre de Troie associent fils métalliques, de coton, de satin, de soie d’après des gravures commandées par un dignitaire portugais à Macao. 
« Face à face »
 : le regard colonialiste a réduit souvent l’autre à l’état d’objet, avec les peintres orientalistes qui ne manquent pourtant pas de charme.
L’individualité est rendue à "l’autre" en le nommant dans des portraits de Maoris tatoués.
« Dialogues globalisés »
concerne des artistes d’aujourd’hui ouverts à d’autres cultures par des bricolages pluriels influencés par le faire d’ailleurs.
Les dialogues, les échanges, l’ouverture au monde datent de périodes très anciennes. 
«  Il est donc nécessaire de sortir d’une pensée insulaire, et de considérer des archipels connectés plutôt que des îles artistiques  coupées les unes des autres. » Arjun Appadurai
La force et la beauté de la plupart des peintures, photographies ou sculptures d’époques différentes, écartent tout discours victimaire convenu, tout en rappelant les contextes historiques.

1 commentaire:

  1. "Réduire l'autre à l'état d'objet"...
    Des fois je trouve qu'un petit détour du côté de l'étymologie s'impose.
    Le mot "objet" trouve son pendant dans le mot "sujet", surtout si on revient à une certaine manière de considérer la grammaire. Ce que je trouve piquant, c'est que dans le mot "sujet", on voit le préfixe "su(b)", qui veut dire "en dessous", car le "sujet" est "assujetti" à ??, aux lois de la parole et du langage, par exemple Pas de liberté des lois de la parole et du langage ? "L'objet", fondamentalement, c'est ce qui est donné à VOIR devant un "sujet" qui est en dessous, et invisible. Je dirais que l'objet est donné comme objet, et il n'y a pas à se prononcer de manière morale ou idéologique sur ce qui est jeté devant les yeux, même si Nous restons très ambivalents sur le statut de ce que nous voyons comme "objet" ; c'est évident.
    A vouloir... s'affranchir de ce qui se pose comme des lois incontournables de la perception et du langage, nous nous engageons dans une grande confusion, et inconséquence, pour employer un de mes mots préférés à l'heure actuelle.

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