Le conférencier devant les amis du musée révise le
vocabulaire autour du bien-être pour présenter cette époque charnière de la
peinture au XVIII° siècle : badinage, élégance, légèreté. « Le Printemps » d’Antoine Watteau est représentatif
de cette esthétique : sous des touches lestes, les personnages en costume
contemporains montent en musique dans des embarcations décorées où les distances promettent de se réduire, sous un ciel flamand en mouvement.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2014/01/watteau-antoine.htmlAvec « L’Embarquement pour Cythère »
de 1709, une narration s’inscrit dans le paysage, en faisant écho d’une pièce à
succès : « Les trois cousines » terminée par cette
chanson :
« Venez à l’île
de Cythère
En pèlerinage avec
nous
Jeune fille n’en
revient guère
Ou sans amant ou sans
époux. »
Le Valenciennois accède à l’Académie royale de peinture et
de sculpture avec la version de 1717 nommée aussi « Le pèlerinage à Cythère » dont
on ne sait si les couples amoureux munis de bâtons de pèlerins embarquent pour
l’île de la déesse de l’amour ou s’ils en reviennent. Entre deux mondes,
l’amant aide sa compagne à se relever en un mouvement amorcé par ceux qui les
accompagnent. Après l’austérité dévote de la fin du règne de Louis XIV, la cour
sous la régence quitte Versailles pour Paris, la paix est revenue.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/12/louis-xv-fabrice-conan.htmlDans ses dessins préparatoires les plis des robes dites à la
Watteau cachent les laçages.D’un côté du « Pierrot content » , des
comédiens avec leurs fraises démodées portent des costumes « à
l’espagnole », de l’autre la femme mène le jeu derrière un éventail qui
peut signifier « embrasse-moi » ou « laisse moi
tranquille » selon sa position.La statue de « La
Leçon d'amour » ne reste pas de marbre,
la musique accorde les sons
et les cœurs.« Le concert champêtre » de Giorgione ou du Titien
faisait cohabiter poètes et femmes nues nées de leur imagination. Au XVIe siècle, le visible et l'invisible
pouvaient être représentés ensemble, mais peut-on interpréter la flûte dans un
registre grivois ?Constable a écrit que « Les plaisirs du bal »
en leurs jardins imaginaires,
synthèse des styles italiens et flamand,
semblaient « peints avec du miel ».« Le Repos dans le parc » de Jean-Baptiste Pater, son élève,
ne manque pas de mouvements gracieux.
« Les baigneuses dans un parc » appartiennent au Musée de Grenoble.Celles de Nicolas Lancret, toutes à leur « Plaisir au bain » n’en sont pas moins charmantes, elles font le pendant du « Repas au Retour de la Chasse ».Dans sa « Fête Galante avec Persan et statue », le peintre reproduit une sculpture réelle,
« Les baigneuses dans un parc » appartiennent au Musée de Grenoble.Celles de Nicolas Lancret, toutes à leur « Plaisir au bain » n’en sont pas moins charmantes, elles font le pendant du « Repas au Retour de la Chasse ».Dans sa « Fête Galante avec Persan et statue », le peintre reproduit une sculpture réelle,
et la position de l’éventail de la
belle vaut d’être lue.Pour la scène « La
danse de la Camargo » thème assez rare,
la robe raccourcit, les
chevilles apparaissent,
suggestives.Dans « L'Alarme » dynamique de Jean-François de
Troy,
le jeune homme a la main sur son cœur
et celle de la jeune fille trempe dans l’eau qui jaillit.François Boucher Dans un espace protégé, « Les Charmes de la vie
champêtre » tout en soie et velours, s’illustrent
dans un affriolant genre pastoral.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/04/francois-boucher-le-bonheur-de-peindre.html« Le jeu de la palette », tableau de Fragonard redécouvert en 2016,
consiste pour un jeune homme à frapper la main de la personne désirée et « Le
Jeu de la Main chaude »
où le « patient » peut cacher sa
tête sous les jupes est forcément coquin.« La Fête à Saint-Cloud » de Fragonard,
la nature triomphe
dans un « jardin imaginaire pittoresque »
Ses tonalités mélancoliques annoncent qu’une saison
s’achève, plutôt qu’une prophétie, facile deux siècles plus tard, sur la fin
des plaisirs aristocratiques.
« Qui n'a pas vécu dans les
années voisines de 1780 n'a pas connu le plaisir de vivre » Talleyrand