Au moment du choix pour les spectacles à la MC2 dont le
catalogue portait l’interrogation : « qu’est ce que c’est tout ce
cirque ? » il était possible d’envisager des acrobaties inédites, qui
sans atteindre à tous coups les sommets, n’ébranleraient pas la confiance que
l’on porte à l’institution inaugurée par Malraux.
Nous avions été gâtés aussi en danse contemporaine mariée au
cirque,
mais pendant une petite heure, cette évocation de la haute
montagne et de ses conquérants tombe à plat : traversée interminable du
plateau par trois alpinistes harassés trainant une boule à facettes, précédant la présence d’une tente
Quechua d’où s’extirpe un homme en slip transi.
Il y aura bien quelques roulades derrière un rideau de
vapeur mais les combinaisons engoncent les « danseurs ». Quand ils
passent d’une reptation à l’horizontale pour mimer une escalade à la corde en
macramé à la verticale, la moindre école de cirque pourrait proposer à ses
stagiaires d’un été de présenter des figures bien plus spectaculaires en
matière de tissus aériens.
La musique tragique interrompue parfois par celle crachotée
par un poste de radio confirme la pertinence du titre :
« En alpinisme,
le terme « White out » désigne la perte complète de points de repères due à des
conditions météorologiques particulières : lorsque la neige et les nuages se
confondent et créent une uniformité apparente rendant tout déplacement
impossible. »