Mais le voyage vers LIMOGES s’avère confortable grâce à la clim. Selon notre habitude,
nous transitons d’abord par l’Office du tourisme recueillir notre lot
d’informations avant d’aller prendre possession de notre AirB&B à SOLIGNAC. Nous
avons pour voisins de chambre une autre famille composée d’un jeune
couple et 2 petites filles avec laquelle nous partagerons la salle de bain. Un
certain bazar règne dans la maison tenue par une propriétaire artiste, qui
dépose ses œuvres à la vente ou en décoration in situ dans les différentes
pièces ; dans notre chambre, un miroir à base de touches de piano, une
patère faite à partir d’embauchoirs en bois, donnent un exemple de ses
productions. Pour passer à la salle de bain, un sas déborde de matériaux divers
entreposés là pour de futures créations.
Solignac est un joli petit village sur le chemin de
Saint Jacques de Compostelle, notre logement se situe à côté de la belle porte Saint Jean protégeant l’Abbaye. Pas
loin, un charmant pont vouté en pierre
surmonte la Briance depuis le XIII° mais la Mairie avertit sur l’état de
fragilité de la construction qui permettait le passage des pèlerins. Il existe
un restaurant face à ce décor agréable malheureusement il n’est pas ouvert.
D’ailleurs, nous ne trouvons aucun établissement servant des repas, nous devons donc reprendre
la voiture et tenter notre chance à Limoges où nous optons pour le
quartier/village médiéval de la boucherie. Rue de la boucherie, beaucoup de maisons à pans de bois et une
curieuse chapelle participent à raconter le passé de Limoges. Nous nous
installons à la terrasse de « Le versant » pour boire un spritz avant
de nous régaler d’un sandre à la piperade avec un verre de Viognier et d’un
dessert original. L’heure est douce, nous flânons un peu dans le coin, tirons
jusqu’aux halles constituées de verre briques et acier style Eiffel,
rehaussées d’une frise à base de
porcelaines de 328 carreaux.De retour à Solignac, nous prolongeons notre promenade
tant vespérale que digestive. Nous marchons jusqu’à l’église romane jouxtant le
monastère bénédictin enfermé derrière des grilles. Une plaque apposée sur un mur informe de la présence
des élèves maîtres de l’école normale d’Obernai pendant la 2ème
guerre mondiale. Il est vrai que cette très ancienne abbaye après avoir recueilli différentes congrégations, servit aussi de pensionnat de jeunes filles sous
l’empire et de fabrique de porcelaines au début du XX°. Nous continuons jusqu’à
l’ancienne maison d’observations astronomiques des moines avant de rentrer. Le
ciel se pommelle de petits nuages, la température avoisine encore les 30° à
21h30 et impose une bonne douche puis au lit.
Nous galérons pour trouver un bar ou restau ouvert
près de Solignac et même à Limoges pour prendre un petit déjeuner. Généralement
près des gares, ce genre d’établissements ne manquent pas, mais pas ici !Puisque nous avons atterri devant la gare des bénédictins, nous la visiterons, le ventre vide. Ce
monument emblématique de Limoges achevé en 1927 mélange le style néo-classique
et l’art nouveau. Il est érigé au- dessus des voies et son campanile
contribuant avec le dôme à l’apparenter à un monument religieux, s’aperçoit de toute la ville. Des pierres
calcaires habillent le béton jugé trop
audacieux pour les gens de l’époque, du cuivre recouvre le dôme et une élégante
marquise accueille les usagers ainsi que deux sculptures bien encrassées qui
encadrent la porte et symbolisent l’une l'émail
l’autre la porcelaine de Limoges. De belles verrières
adoptent les formes et les motifs chers à l’art nouveau. A l’intérieur, quatre
sculptures allégoriques représentent des provinces françaises (« le
Limousin, la Bretagne, la Gascogne et la
Touraine,
qui étaient à l'origine quatre provinces desservies par la Compagnie du
Paris-Orléans ») dont une charmante Gascogne aux jolies fesses.