Maintenant que le mot dictature a été tellement galvaudé,
comment qualifier le régime iranien quand la férule religieuse n’empêche même
pas la consommation massive de stupéfiants (6 millions et demi de toxicomanes) et
que la possession de trente grammes de drogue entraine la peine de mort ?
Le titre choisi n’est pas moins inquiétant que « Just 6.5
» proposé à l’international.
La déliquescence de la société iranienne parait encore plus avancée
que par chez nous à travers cette histoire de mâles ténébreux.
Un seul
visage de femme s’inscrira dans notre mémoire, ses semblables n’apparaissant
que comme des silhouettes noires devant des portes en fer. La tension est
constante qui estropiera d’abord les enfants que chacun dit protéger.
Dans un tel contexte, le genre film policier est
efficacement renouvelé avec une confrontation entre un commissaire et un caïd
du crack à l’insolente richesse construite sur la misère de ses clients.
Les acteurs sont excellents, traduisant efficacement la violence
des rapports humains sans que l’écran dégouline de sang. Les conditions de
détention sont moyenâgeuses. Entre une première scène suffocante et une
conclusion terrible, quelques épisodes sont remarquables comme cette rafle
parmi des miséreux se shootant à l’abri de canalisations d’égout en attente
d’être posées.
Les critiques unanimes au « Masque et la plume »
feront-ils sortir de la confidentialité cette production qui a connu le succès
dans son pays ? Alimentant jusque là surtout les festivals, https://blog-de-guy.blogspot.com/2017/11/teheran-tabou-ali-soozandeh.html l’intéressant
cinéma iranien peut ici contredire la légèreté des sorties estivales en osant
solliciter des émotions au service d’une vision du monde dépourvue de
manichéisme.