mardi 10 août 2021

La loi de Téhéran. Saeed Roustayi.

Maintenant que le mot dictature a été tellement galvaudé, comment qualifier le régime iranien quand la férule religieuse n’empêche même pas la consommation massive de stupéfiants (6 millions et demi de toxicomanes) et que la possession de trente grammes de drogue entraine la peine de mort ?
Le titre choisi n’est pas moins inquiétant que « Just 6.5 » proposé à l’international.
La déliquescence de la société iranienne parait encore plus avancée que par chez nous à travers cette histoire de mâles ténébreux. 
Un seul visage de femme s’inscrira dans notre mémoire, ses semblables n’apparaissant que comme des silhouettes noires devant des portes en fer. La tension est constante qui estropiera d’abord les enfants que chacun dit protéger.
Dans un tel contexte, le genre film policier est efficacement renouvelé avec une confrontation entre un commissaire et un caïd du crack à l’insolente richesse construite sur la misère de ses clients.
Les acteurs sont excellents, traduisant efficacement la violence des rapports humains sans que l’écran dégouline de sang. Les conditions de détention sont moyenâgeuses. Entre une première scène suffocante et une conclusion terrible, quelques épisodes sont remarquables comme cette rafle parmi des miséreux se shootant à l’abri de canalisations d’égout en attente d’être posées.
Les critiques unanimes au « Masque et la plume » feront-ils sortir de la confidentialité cette production qui a connu le succès dans son pays ? Alimentant jusque là surtout les festivals, https://blog-de-guy.blogspot.com/2017/11/teheran-tabou-ali-soozandeh.html l’intéressant cinéma iranien peut ici contredire la légèreté des sorties estivales en osant solliciter des émotions au service d’une vision du monde dépourvue de manichéisme.

dimanche 18 juillet 2021

Titane. Julia Ducourneau.

Un capitaine des pompiers qui a perdu son fils adopte une tueuse en série. 
Soit on vomit soit on rit : encore une question de génération. 
Je ne chercherai pas de formule originale pour rester dans le ton conventionnel de ce film mauvais, chic et choc, et réitérerai un jugement banal pour regretter une esthétisation de la violence loin d'en être à son premier coup. 
Le buzz médiatique commencé avec les pectoraux de Lindon  a bien fonctionné : les genrés du genre ont retrouvé une spécialiste des denrées made in USA : thriller trash and gore. 
C’est selon l'expression d’un journaliste: « un tour d’autos tamponneuses » avec musique tapageuse, couleurs électriques, fausses frayeurs qui secouent quand même. 
Que peuvent dire les féministes de cette fille à la poitrine enserrée d’un ruban adhésif  collant encore très bien après plusieurs utilisations, et n’affirmant son identité que dans de provocantes contorsions aux yeux d’ultra mâles ne valant eux aussi que par leur poitrine ? 
L’accouchement interminable d’un monstre, au bout d’une heure 48, peut se voir comme la métaphore de la venue au monde d'un film malade, dégoulinant de cambouis. Vive le vélo !

samedi 17 juillet 2021

Festival de Cannes 2021.

Les troupes cinéphiles munies de leur masque et de leur téléphone étaient en général clairsemées pendant ce mois de juillet 21.
De nouvelles dispositions électroniques ont permis un accès fluide aux séances afin de déguster une nouvelle fois ce concentré enivrant de cinéma. 
Parmi 32 films, beaucoup de grands-mères fortes et quelques vaches.
Nous avons vu toutes les propositions, souvent les plus audacieuses, de la sélection de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) rendant parfois d’autres offres plus fades. 
« Down with the king », un rappeur à la campagne, reste le plus surprenant, alors que « Little Palestine », journal d’un siège en Syrie, nous a secoués.
« Municipales » avec un comédien en candidat aux élections dans une bourgade des Ardennes constitue un bon révélateur politique.
« I comete », exprime les violences de la Corse. 
« Gost song » met en musique quelques jeunes éperdus à Houston, comme « Soy libre » dans le sillage d’un jeune écorché à qui sa sœur a confié une caméra.  
« Aya », une jeune fille attachée à son île de Côte d’Ivoire rongée par la mer, devra s’en arracher et des femmes de différentes générations dans «  Vénus by the see », bien que traitées avec un formalisme paralysant, ne crachent pas sur la société chinoise où elles vivent.
Une vache de l’Hérens, « Vedette », fournit une raison de vivre à ses propriétaires.
Le thème de la liberté, qui tant nous agite, traverse beaucoup d’œuvres : « Libertad » est le nom d’une jeune colombienne vivant avec sa mère domestique en Espagne. Le traitement des hiérarchies est plus approfondi  dans « El empleado y el patrón ». 
« Olga », jeune gymnaste ukrainienne, vit en Suisse loin de sa mère journaliste restée au pays. Son histoire met en lumière la place des individus parmi les événements les plus explosifs de la planète, comme «  Freda » dans sa famille où les hommes sont absents, une fois encore. Celle-ci se bat pour survivre et vivre intensément en Haïti. « Amparo », une mère colombienne empêche le départ de son fils enrôlé de force dans l’armée.
Les deux films où le Liban  apparaît en toile de fond sont décevants, dans des tonalités désabusées : «  The sea ahead » ou dans les pastels factices de « Sous le soleil d’Alice ».
Les confinements dans des voitures deviennnent fréquents dans le cinéma iranien : « Hit the road » va vers la frontière, mais le 4X4 embourbé en direction d’ « Intregalde » est roumain.
Bien des films français, confondent énergie et énervement, comme «  Entre les vagues », ou le vomitoire «  Titane »,  et même Anaïs Dumoustier arrive à agacer dans « Les amours d’Anaïs ». Alors, le romantisme d’une « Histoire d’amour et de désir » repose.
Le mal nommé « Rien à foutre » traite avec justesse de notre société.
Sean Penn peut également être tourmenté, excité, son « Flag day », d’après une histoire réelle, se laisse voir. 
Faut-il chercher aux antipodes ? L’australien « Œil pour œil » est trop stéréotypé et «  High ground » parait quelque peu scolaire pour un rappel de la colonisation des aborigènes tandis que « Palm Beach » aux airs de «  Déclin de l’empire américain » est chaleureux et le sobre « Bellbird », sur les difficultés de la transmission, vaut le coup d’œil. 
« La jeune fille qui va bien » de Sandrine Kiberlain dont la légèreté rend avec encore plus d’acuité la gravité des évènements de 1942, figure pour moi au dessus de tous.
Je ne suis pas sûr de garder longtemps en mémoire « Les promesses d’Hasan » trop fabriqué ou « La femme du fossoyeur » trop jolie, bien que l’on puisse oublier des coups de cœur et se souvenir d'un lointain film des Larrieu « Le voyage aux Pyrénées».
A partir de « The big Kity » faisant plaisir essentiellement à ses réalisateurs, je me garderai de laisser entendre que cette pochade représente une profession restant dans l’entre soi comme aurait pu le symboliser également des membres d’une équipe de film en bordure de scène plus nombreux que les spectateurs restés dans la salle.
Nous avons eu la chance d’entendre des réalisateurs modestes, la plupart ne s’abandonnant pas dans l’illusion surplombante des donneurs de leçons. La diversité de leurs caractères laisse espérer d’autres belles rencontres et des surprises au cours de l’année cinématographique à venir. Si le sentiment d’être au bord du gouffre accroit une intensité proportionnelle aux inquiétudes qu’ils expriment, nos mots insuffisants ne savent qu’inscrire dans le cartouche : « crise de civilisation ».


lundi 5 juillet 2021

143 rue du désert. Hassen Ferhani.

Une vieille femme encombrée dans un corps opulent propose thé et omelette dans sa cabane au bord de la route menant à Tamanrasset, au milieu de nulle part, au centre de l’humanité.
Le titre est parfait avec la numérotation qui rattache au monde dans un espace pas du tout idéalisé, à mille mille d’un Saint Ex métaphysique. 
Le vent de sable brouille parfois le regard et les plastiques ont volé jusque là bas. 
Dans un encadrement de porte en fer, Malika face à son chat, offre un plan magnifique - séquence cuistre - dans le style d’Hammershoi, aux couleurs de Morandi.
Ce film aux fortes allures documentaires d’une heure quarante prend son temps et les rencontres se succèdent où ne se discerne pas toujours le vrai du faux : imans, routiers, motards et motarde, habitués, alors qu’en face se construit une station service. 
La fine mouche qui accueille tout ce monde dévoile petit à petit une personnalité indépendante dans un environnement où la religion est omniprésente. L'islam apparaît essentiellement comme l’instrument du renoncement, de l’obéissance et je ne saurai dire si cette femme arrive à ne pas laisser entamer sa liberté, mot trop absolu, alors que face à des espaces infinis, elle ne peut s’éloigner de sa pauvre cabane. Elle ne perd pas en tous cas, ni son humour ni de sa dignité.
Je me décolle de cet écran d'ordinateur pendant plus de deux mois, pour aller mieux me repaître de plus grands formats à Cannes, puis de paysages nouveaux, pour alimenter ce blog où je reprendrai les articles en octobre.

dimanche 4 juillet 2021

C’est gentil chez vous. L’arrière boutique.

Belle surprise différée pendant des années avec cet album de 2005 oublié dans mon coin à CD et si peu documenté sur Internet que le temps semble s’être arrêté aux années 60 avec choucroute, rouge à lèvres et corsages pointus telles que la pochette orange l’annonce.
Cela permet d’apprécier que le groupe ait anticipé la mode :  
«  Un autre genre » avertit de ne pas se fier aux apparences, 
et pourrait servir d’intitulé aux douze chansons : 
«  Au balcon la gorge qui pigeonne
Du genre de celle qui a croqué la pomme »[…] 
« Oui mais derrière le décorum…
Se cachait bel et bien un homme ! » 
Le ton narquois et les « musiques de guinguette » font passer des textes bien tournés qui s’attaquent à des sujets difficiles.
Il est question d’un enfant « mongolien », comme on disait alors, 
dans « Huitième merveille » :
« Quand tu râles, que tu grondes,
J’ai trop honte d’avoir peur,
Je te déteste d’avoir honte » 
«  La main de Fatma », c’est la main du menuisier à laquelle manquent deux doigts : 
« D’une main il comptait jusqu’à trois
Au mieux quatre, la belle affaire. »
 Les allitérations  de « Mâles en colique » enrobent la solitude d’immigrés : 
« Les sous amassés si chichement qu’il en chiale
Les sous hommes cassés slalomant en slips sales »
Celle qui  cherche un emploi accepterait haltérophile ou « Reine des Belges »
quant à la Rom « Febronia » : 
« Mieux vaut, c’est vrai, qu’elle ramène des lovés
Pour éviter la volée, qu’elle n’aura pas volée »
 La mort n’a pas la majesté qu’elle avait chez Brassens, pour le « Champ du signe » 
«  Je suis mal à l’aise dans mon alaise
Et même mes larmes sont rouillées » 
L’humour noir permet de voir la réalité en face et parait si léger quand il est question de « Petites rides » : 
« Elles te piétinent le coin des yeux,
S’y accumulent, à qui mieux mieux ? » 
Le temps passe, alors même «  A leurs guises » :
« Réveiller mon corps
Avec des jeteurs de sort » 
Voire prendre le temps d’être « Indécis »alors que sages,  
« Les vaches » nous ressemblent : 
« Et toute leur vie se taisent et mâchent
Un seul même foin et elles sourient » 
Jusque dans leurs rêves : 
«  Je sais que Gavroche m’aguiche
On me croit mioche, pas chiche de clash ! »
 Mais : « Les vaches… on les lynche ! »

samedi 3 juillet 2021

Condorcet. Elisabeth Robert Badinter.

Qui mieux que la féministe et le ministre qui a aboli la peine de mort pour mettre en évidence le rôle majeur de l’intellectuel héritier des « Lumières » pendant la révolution française ? 
« Cet orphelin trouva les plus prestigieux pères spirituels. D’Alembert, Turgot et Voltaire l’adoptèrent comme leur fils et chacun transmit ce qu’il possédait de meilleur. Le premier lui légua l’amour de la vérité ; le second, la passion du bien public ; le troisième, le refus de l’injustice. »
Mathématicien, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences à 32 ans : 
« Dans cet univers d’idées et de chiffres, il n’y a nulle autre déception à redouter que ses propres erreurs. La violence, le péché, le ridicule n’ont pas leur place dans la réflexion scientifique. » 
Rationaliste :
« L’originalité de Condorcet consiste notamment à bâtir une science de l’homme comme une science appliquée, c'est-à-dire désacraliser l’idée de l’homme, démarche en tout point contraire à celle du christianisme. »  
« Pour lui, les seuls obstacles au bonheur de l’homme s‘appellent préjugés, intolérance, superstition. Il suffit donc d’instruire le peuple et de développer la raison de chacun pour mettre un terme au malheur public. »
Ces termes sont encore tellement d’actualité qu’on est amené à douter de leur force, alors qu’à cette époque : 
« La torture, le servage sont en voie de disparition ; la médecine progresse […] et l’ignorance recule »
Il a posé les bases de l’école républicaine : 
« Il est possible de faire en sorte que tous les hommes, étant instruits de ce qu’ils doivent savoir… soient à l’abri des prestiges de la charlatanerie » 
La philosophe et l’avocat écrivent avec une limpidité remarquable qui rend agréables ces 670 pages instructives. 
Le tranquille natif de Ribemont dans l’Aisne devenu révolutionnaire, qu’admirent ses biographes était un piètre orateur et a pu justifier parfois son sobriquet de «  mouton enragé ». Ses silences après les massacres de septembre (1792) sont dénoncés. Et son appel aux autres peuples n’a pas suscité leur adhésion quand à l’intention des allemands il évoque « un peuple serf, des bourgeois avides, des nobles esclaves et tyrans. »   
Son rôle est éminent dans la rédaction de la constitution: 
«  Les institutions ne valent  qu’autant qu’elles garantissent le respect des Droits de l’homme : c’est l’exigence de la liberté ; une société ne vaut qu’autant que chaque homme y jouit de la plénitude de ses droits : c’est l’exigence de l’égalité ; comment se résigner en effet à une société où les femmes, les pauvres, les protestants, les juifs se voient à des degrés divers, dénier la jouissance des Droits de l’homme ? Et pis encore, où les Noirs se voient refuser jusqu’à la qualité d’hommes. » 
Dans un ensemble très documenté, factuel, qui rend parfaitement l’intensité, l’imprévisibilité des évènements fondateurs de notre République, 
« détaché de ses amis Girondins sans pour autant rallier les Montagnards »,
le destin du mari de la belle et brillante Sophie de Grouchy est poignant en ses derniers instants. Le mystère des causes de sa mort à 51 ans n'est pas levé, s'est-il suicidé? 
« Lui, le proscrit, le traqué, annonce la venue inévitable du jour où la dignité de l’homme sera partout reconnue, où la Raison répandue par l’instruction mettra fin sur tous les continents à l’insupportable servitude de l’homme. »

vendredi 2 juillet 2021

Le Postillon. N°61. Eté 2021.

Accro des journaux en papier, je ne manque pas de guetter chaque apparition du bimestriel satirique de la cuvette grenobloise 
Invariablement, je m’agace de leur prétention à faire la leçon à tout le monde et parfois de leur grossièreté qui amenuise une crédibilité pas forcément recherchée, comme avec l’illustration du récit d’un émouvant accident du travail. 
Ces militants de l’écrit ne feraient ils pas confiance en l’éloquence de leur clavier en surlignant leurs propos de crades gribouillis ?
Leur violence m’inquiète :  
«  …on apprendra qu’Emmanuel Macron sera testé positif au Covid 19, et on se mettra presque tous à espérer que le variant présidentiel soit l’un des plus sévères de la planète. » 
Leur irresponsabilité quant au port du masque ou à propos du Pass sanitaire m’attriste. 
Je suis imperméable à une poésie de pacotille qui leur fait souhaiter une submersion de l’autoroute par le Drac: la « déambulation » de l’eau plutôt que des flux humains.
La parole est donnée aussi bien à ceux qui se plaignent du bruit qu'à d’autres gênés par un mur anti- bruit : pourvu qu’ils soient contre !
Leur nostalgie des cabines téléphoniques qui court sur plusieurs numéros n’est pas que rigolote, plus ils sont moins nombreux, plus ils se sentent du bon côté!
Bien que peu ouverts à l’autocritique, quelques remarques concernant un article précédent sur le CHAI apportent des compléments utiles. Dans le même domaine, l’article à charge «  Les autistes entre de mauvaises mains » offrira peut être l’occasion, avec un certain sens du « teasing », d’entendre d’autres voix au prochain numéro.
J’apprécie cette fois la mise en évidence des dilemmes de ceux qui travaillent dans la technologie infrarouge destinée en particulier au guidage de missiles. Bien entendu cette « dissonance cognitive » est vue principalement à travers Emilie Chalas, une de leur cible récurrente, qui dénonce les exactions commises par la Turquie tout en sachant que l’entreprise high tech de Veurey ne fait pas qu’offrir à ses salariés un atelier jardinage pour déstresser. Le sujet est sérieux. 
Et d’autres contradictions, sont bien exposées dans le supplément consacré à la montagne qui rend plus convaincante leur opposition aux canons à neige car dans ce domaine la caricature s’oublie de temps en temps. A Gresse-en-Vercors, le débat sur les enneigeurs donne la parole à tous les protagonistes. 
J’aime leurs angles originaux quand ils font des tests comparatifs de différents lieux pour soulager sa vessie quand on est une femme, ou lorsqu’ils décrivent les usages de sites de rencontre à destination des amoureux de la montagne. 
La bonne idée de séparer les articles par des mots laissés dans les livres d’or de cabanes autour de Grenoble est gâchée par la mauvaise définition des photographies et leur goût de la transgression les amène à être indulgents avec un chercheur de cristaux  inquiété par la justice car il y allait quand même à la dynamite. Il est vrai qu’il s’agit du fils de Roger Canac figure intouchable de l’Oisans. 
Leur vigilance envers les communicants est toujours affutée : 
- vis à vis de ceux de la Métro pour leurs installations nécessitant des flash codes pour « marcher sur les pas des bergers de Chamechaude » dans le cadre d’un projet « art culture et transitions »  qui vise«  à faciliter l’accès du citoyen à la culture en tant que facteur d’intégration sociale et contribuer à renforcer le sentiment d’appartenance au territoire » 
- ou en relevant les propos de la directrice de la clinique mutualiste où E. Piolle a tourné un face book live : «  L’écologie et les naissances ne font qu’un, la sage-femme protège la terre-mère, fait de la santé environnementale, elle éduque les familles, elle leur explique ce qu’il faut manger »
A donneur de leçons, donneur de leçons et demie.