Maintenant que le mot dictature a été tellement galvaudé,
comment qualifier le régime iranien quand la férule religieuse n’empêche même
pas la consommation massive de stupéfiants (6 millions et demi de toxicomanes) et
que la possession de trente grammes de drogue entraine la peine de mort ?
Le titre choisi n’est pas moins inquiétant que « Just 6.5
» proposé à l’international.
La déliquescence de la société iranienne parait encore plus avancée
que par chez nous à travers cette histoire de mâles ténébreux.
Un seul
visage de femme s’inscrira dans notre mémoire, ses semblables n’apparaissant
que comme des silhouettes noires devant des portes en fer. La tension est
constante qui estropiera d’abord les enfants que chacun dit protéger.
Dans un tel contexte, le genre film policier est
efficacement renouvelé avec une confrontation entre un commissaire et un caïd
du crack à l’insolente richesse construite sur la misère de ses clients.
Les acteurs sont excellents, traduisant efficacement la violence
des rapports humains sans que l’écran dégouline de sang. Les conditions de
détention sont moyenâgeuses. Entre une première scène suffocante et une
conclusion terrible, quelques épisodes sont remarquables comme cette rafle
parmi des miséreux se shootant à l’abri de canalisations d’égout en attente
d’être posées.
Les critiques unanimes au « Masque et la plume »
feront-ils sortir de la confidentialité cette production qui a connu le succès
dans son pays ? Alimentant jusque là surtout les festivals, https://blog-de-guy.blogspot.com/2017/11/teheran-tabou-ali-soozandeh.html l’intéressant
cinéma iranien peut ici contredire la légèreté des sorties estivales en osant
solliciter des émotions au service d’une vision du monde dépourvue de
manichéisme.
Conditions de détention moyenâgeuses...
RépondreSupprimerJ'ai dans mes affaires un livre qui s'appelle "L'oeil du tigre". C'est une oeuvre autobiographique que j'ai lue il y a quelques années. Cela raconte le parcours d'un homme d'origine chinoise ? élevé aux U.S. qui, lors d'un voyage se fait arrêter pour possession de drogue dans un pays du Moyen Orient, où les conditions de détention sont... moyenâgeuses, comme tu le dis. Il raconte son parcours de conversion au Christ, et comment il a vécu une vie de non violence... en prison dans ce pays avant d'arriver à être libéré.
Pour les conditions de détention moyenâgeuses...
Honnêtement,je ne sais pas si je préférerais des conditions de détention moyenâgeuses ou des conditions de détention modernes, à la "homme augmenté". J'ai longuement et largement milité contre la peine de mort aux U.S., et je suis bien informée des conditions de détention... pas moyenâgeuses pour deux sous dans les pays qui s'ESTIMENT civilisés.
Ce débat permet de nous interroger sur nos.. "progrès" en matière de détention, de "droits humains", comme on dit.
Dans le couloir de la mort aux U.S., chaque détenu a sa cellule individuel, il a sa télé (quoique, on peut lui interdire une machine à écrire...), son petit coin toilettes. Il reçoit sa nourriture sans l'ombre d'un contact avec un autre être humain dans la plupart des cas. Il est seul... SANS CONTACT, dans un environnement qui épouse les diktats idéologiques pour le priver sur le plan sensoriel.
"On" le prive sur le plan sensoriel pour le "protéger"... contre sa rage ? ses pulsions ? ce qu'il y aurait de vivant en lui qui se révolterait contre cette situation. "On" peut lui faire ça après un procès bâclé, sommaire, fait pour trouver un coupable, n'importe lequel (pour les crimes arbitraires dans les grandes villes il est parfois difficile de trouver les VRAIS COUPABLES). Il peut passer plus de vingt ans dans ces conditions, même en étant innocent.
Après... "on" peut essayer de me dire que ce ne sont pas de VRAIES CONDITIONS de détention horribles. La privation sensorielle, jour après jour, après jour, l'absence de vie, en dehors de la télé, ce n'est pas du sang et des tripes, pas des coups non plus.
Mais les hommes (surtout) qui sont détenus dans ces conditions tendent à s'éteindre, à devenir... des loques, des ombres d'eux-mêmes.
Tout cela... est bien commode pour la société, qui a un besoin.. REGALIEN ?? de se protéger.
Mais qu'on arrête de me dire que notre modernité est un progrès, parce que je ne le crois plus.
Violence... des coups, violence du coton, de la non vie, ça reste de la violence pour moi. Et cette violence là, je la trouve encore plus perverse que l'autre, parce que le "on" qui le perpétue garde sa bonne conscience entière pour elle.
Pouah, je dis.
Toute ressemblance avec notre situation actuelle de... violence douce ? n'est pas fortuite. Je ne me prive pas de faire des analogies que je trouve s'imposent.
Après tout... il est encore tôt pour dire jusqu'où notre gouvernement actuel est capable d'aller.
On commence petit et on finit ??
Qui peut le dire maintenant ??
Bonjour, je pense que le film marche bien (et je l'ai conseillé autour de moi). Il sera très haut dans mon top de l'année. Bonne fin d'après-midi.
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